vendredi 25 septembre 2009

Bergen - le voyage 2

Voici donc la suite du voyage. Le guide de Marie nous avait certes prévenu : "bon, au début, c'est pas mal, mais attendez la station de Gol, c'est après que ça va être vraiment fou", mais pas assez pour nous empêcher de poussez des cris hystériques pendant 3-4h à la vue des paysages qui s'offraient à nous. Car, tandis que le train monte, montait, montait, le paysage alpin s'est estompé et a laissé la place à des vues incroyables mêlant eau, pierre, glaciers et végétation nordique :

(Notez au fond les espèces de machins blancs le long de la montagne et qui sont des tunnels, ça vous donne une idée du challenge photographique)


Je ne veux pas dire de bêtises mais il me semble que le glacier est à peu près à 1500m d'altitude... y'a des avantages à être en Scandinavie, des fois que vous en doutiez encore ! (ça me fait penser à quelque chose qui n'a rien à voir mais qui m'a fait planer : la prof de norvégien nous expliquait hier que les métros ont parfois du retard à Oslo l'hiver à cause des rennes sur la voie. Bref)

Je crois que j'ai atteint le pompom de l'extase à un degré proche de ce que j'avais pu ressentir en Islande quand on est arrivé dans ce coin :


Puis, après 6h de trajet, nous sommes arrivés à Myrdal, 20min de pause en plein milieu de cette nature magnifique. L'intérêt de cette gare est avant tout touristique car il y a un train à touriste qui part de là pour aller jusqu'à Flåm et qui passe par des paysages de fjords et tout et tout et que même que c'est censé être beau. Et donc, comme dans tout lieu touristique, on peut trouver ça :

Oui, le norvégien est une langue très proche du français, en particulier pour la restauration.

Le train est ensuite reparti et a amorcé sa descente. Là aussi c'était incroyable. A certains moments, on longeait l'eau à tel point que j'ai eu l'impression 30s d'être dans un bateau ! Car de ce côté de la Norvège, c'est la terre des fjords, dont je ne vous donnerai qu'un aperçu assez moche, désolée :


Et enfin, nous sommes arrivés à Bergen. Ce n'était que 14h mais j'avais déjà l'impression d'être debout depuis 48h... On a trouvé sans mal l'auberge de jeunesse qui est en fait ouverte à toutes les tranches d'âge, on a posé nos sacs (notez la veine de Min et Olav qui ont pu avoir une chambre de 2 parce que les dortoirs étaient surbookés - petite pensée pour Richard et son expérience de la classe affaire ;-)) et puis on est allé sur le porc, il y avait le marché aux poissons. On m'a proposé de la viande de baleine, j'ai décliné l'offre (bouffer du cétacé au milieu de l'aprem... z'auriez pas plutôt du chocolat ?) mais Olav m'a dit que, en gros, ça avait la texture du bœuf et le goût du thon. Du coup, je me suis dit que je gouterais volontiers... (ça et la viande de rennes, paraît que c'est plein d'oméga 3)

Après ça, nous sommes allés au sommet de la Bastille locale. Hier, j'ai vainement essayé d'expliquer à mes chers parents qu'il y avait un petit air de Grenoble à Bergen mais je crois que la présence de la mer était un trop grand obstacle pour conceptualiser le truc. N'empêche que, comme Grenoble, Bergen est entouré de montagnes du haut desquelles on peut admirer la vue :


Je vous avouerai que nous sommes montés avec le funiculaire. Mais nous sommes redescendus à pattes, dans une forêt moussue comme je n'en avais jamais vue ; rappelons que Bergen est une ville pluvieuse. Preuve que nous avons été chanceux, il n'a pas plu samedi. Les autres jours, c'est une autre histoire.

Mais pour l'instant, on est toujours samedi et voici les quelques photos que j'ai pu prendre de la ville avant que mon appareil ne me dise : no more battery :

Hem, désolée pour le lampadaire pourri au milieu de la rue, mais il était dur à totoshoper (trop dur pour moi en tout cas), et puis comme ça, vous découvrez les lampadaires norvégiens. C'est très moche mais ça éclaire sacrément bien. Mon petit doigt me dit que c'est adapté au rythme des saisons norvégien. (il fait nuit à 20h maintenant, comment c'est en France ?)
Autre vue :

Ici, une vue des toits de Bryggen, l'ancien quartier de la Ligue Hanséatique qui est inscrit au patrimoine mondial de l'humanité :


Après cette balade, on est allé se réchauffer autour d'un chocolat chaud dans un café très bobo qui passait de la chanson française en fond sonore (Tryo, Keren Ann, Paris Combo... Oh d'ailleurs, Min m'a posé une colle : elle cherche à savoir qui chante la chanson originale reprise par la pub Contrex il y a quelques années. Si quelqu'un trouve, je pourrai la délivrer d'une de ses plus grandes questions existentielles !) Je dis "réchauffer" parce que Bergen étant une ville très humide, il y fait nettement plus froid (ou moins chaud, comme vous préférez) qu'à Oslo.

Et on est allé gentiment se coucher à 23h, complètement vannés mais plein de jolies images dans la cervelle.

Non mais pfff 2

Bon ben voilà, j'écoute encore France Inter et ce que j'entends m'énerve - ou me fait doucement rigoler, je ne sais pas trop - voire me laisse songeuse.

Aujourd'hui, l'invité est le directeur de la bourse de Londres. Interrogé sur la taxe Tobin (rappel nécessaire : le concept de cette taxe, que de plus en plus de personnes appellent de leurs vœux, serait de prélever des sous sur chaque transaction financière réalisée dans le monde afin de contribuer au développement des pays qui en ont besoin), il dit que c'est une mauvaise idée parce que ça va limiter le volume de transactions et que ça va peser sur les investisseurs. Et donc ça provoque les réactions susmentionnées en moi parce que :
1°) Taxe Tobin = 0,005 centimes de dollar (ou d'euros : j'ai un doute) sur des transactions qui se chiffrent en millions / milliards.
2°) Quand je compare ça aux frais que me prend la banque à chaque retrait ou virement, je tourne vert ! Parce que moi, je ne perds pas 0,005 centimes à chaque fois ! Plutôt 4 euros à chaque retrait, 2,10 à chaque paiement et 36 à chaque virement...
3°) Ce genre de réaction me laisse assez sceptique sur les chances d'arriver à réformer quoique ce soit dans le système économique international (appelez ça moraliser le capitalisme ou refondre le système financier, peu importe)

Voilà, promis, je consacre mon prochain post à des trucs plus funs.

jeudi 24 septembre 2009

Bergen - le voyage

Bon, je pars demain soir à Copenhague (København, prononcer chjeubenhavn si vous êtes norvégien, keubenhavn si vous êtes danois), d'ici là, ce serait quand même pas mal que je vous parle de Bergen. Avant toute chose, sachez que je suis très quiche : j'ai pris tellement de photos sur le trajet que, arrivée à Bergen, à peine 3 photos prises que je me retrouve sans batterie. Et bien sûr, je n'avais pas pris le chargeur... Mais, grâce à Marie, vous aurez quand même droit aux photos des guides touristiques parce qu'elle va me refiler les siennes et je vous en ferai bénéficier.

Donc, pour ceux qui n'auraient pas suivi, Bergen, ancienne capitale de la Norvège, est située sur la côte atlantique et 8h de train la sépare d'Oslo. Et quel trajet ! Je vais même le séparer en 2 posts, parce que y'a trop à dire et à montrer pour un seul.

Je me suis donc levée à l'aube, enfin même avant, à 5h si vous voulez tout savoir, et j'ai rejoint mes petits camarades à la gare. Autant vous dire qu'à 6h30 du matin,on était tous frais comme des pinçons. Et nous voici dans le train :

Alors, pour les présentations, je commence d'abord par la gauche, avec Marie. Au milieu, je pense qu'on peut passer, voyez, j'ai l'air toujours aussi quiche avec mes 2 trucs de café dans les mains, et à droite, j'ai nommé Olav (prononcer : Oula), le copain norvégien de Min, qui prend la photo. Voilà pour l(excellente) compagnie.

Au début, le paysage derrière la vitre n'avait rien de bien folichon, mais ça s'est vite arrangé, la ville industrielle de Drammen laissant place à des paysages alpins :

Alpins... et pleins de flotte parce qu'on est quand même dans un pays du Nord :


Le train a poursuivi comme ça pendant 2-3h, chacun vacant à ses occupations :



Et laissez-moi vous dire que c'est toute une aventure, de prendre des photos dans le train Oslo-Bergen, de surcroît quand Min est en train de pioncer. Parce que :
1°)Min aime bien étendre ses jambes sur le fauteuil en face, ce que je conçois tout à fait mais du coup, quand vous voulez gazouiller d'une fenêtre à l'autre pour prendre photos, vous faites du saut d'obstacle, le tout dans un train qui bouge beaucoup des fois ;
2°)Il y a beaucoup d'arbres le long des voies ferrées norvégiennes ;
3°)Quand il n'y a pas d'arbres, il y a des tunnels ;
4°)Et bien sûr, il y a des poteaux. Sans compter les tâches sur la vitre et les vilains reflets.
Bref, tout ça pour dire que je suis assez contente d'avoir pu ramener des photos à peu près présentables voire pas dégueu du tout.

Mais on en est toujours dans nos paysages alpins agrémentés de quelques spécialités norvégiennes de type jolie maison en bois au milieu de nulle part :


Et le début de l'automne nous réserve de belles surprises au détour d'un tunnel :


Voilà, c'était la partie alpine du voyage. C'est super, mais ce n'est rien par rapport à la suite... que je vous mets dans le post suivant.

vendredi 18 septembre 2009

A l'aventure...

Demain dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je joindrai l'océan,
J'irai pas la forêt, j'irai par la montagne,
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.
Bergen...

(Notez la référence pas subtile du tout à VH qui a d'ailleurs situé l'action d'un de ses romans en Norvège. Han d'Islande que ça s'appelle, et oui je l'ai lu et oui c'est bien)
Donc je vais à Bergen ce WE (de samedi à lundi ; ok je sèche le norvégien mais comme ça je vérifierai en direct live que ce qu'on me dit sur les spécificités du dialecte de Bergen sont vraies) et autant vous dire que c'est déjà l'aventure.
Parce que :
1) Le train part à 6h35
2) Je dois cavaler jusqu'à Majorstuen pour prendre le premier métro, à 6h09. Oui, c'est tard mais c'est Oslo et c'est Lørdag (qui signifie : le jour du bain, hihi) Et Majorstuen, c'est à 25min à pieds de chez moi. Donc je dois me lever à 5h. Gazou...

Et l'auberge espagnole typique erasmus continue puisque j'y vais en compagnie de Marie, suissesse, Min, sud-coréenne, et son copain, Olav, norvégien de son état. Le truc marrant, c'est que j'ai d'autres potes qui prennent le même train (dont ma copine Alicia, je ne vous en ai jamais parlé, ça tombe bien, je le fais maintenant, donc elle est espagnole, euh, pardon, catalane, je crois que je devrais être crucifiée sur la Rembla de Barcelone pour avoir blasphémé de la sorte, et elle me fait découvrir plein de groupes catalans super gazou), mais après ils partent ailleurs, bref tout cela est fascinant et je prépare l'appareil photo.


Ah, et dans la série "les Norvégiens sont des gens fascinants" : ici, la pièce de monnaie la + petite, c'est 50 centimes. Donc quand on a un total pas rond, ben on arrondit, et au lieu de payer 20,73 nok, on paie 21 nok, par ex. Mais ça ne les empêche quand même pas d'avoir des prix de type 26,90 nok !

jeudi 17 septembre 2009

Balade en ville du mardi

A la base, j'étais censée aller courir à Frognersparken avec Fran et Marie, mais quand je suis arrivée ils étaient rentrés (bon, certes, on avait rendez-vous à 18h et j'ai débarqué à 18h50... mais c'était pour la bonne cause, je me suis occupée de poster mon contrat erasmus et mon learning agreement). Du coup, à la place, je me suis baladée en ville, entre Majorstuen et Nationaltheatret. Sur le plan du métro, les deux stations sont à côté, mais, à pattes, 20-25 minutes les séparent et j'aime bien me promener par là.

J'ai donc commencé par remonter Bogstadveien, artère commerçante très chouette :

(Oui, je sais, il en manque un bout, mais la bien cadrée était pleine de caténaires tout vilains...)



Détail marrant qui m'a fait penser à Grenoble :


Puis, de Bogstadveien, on déboule sur Hegdehausgveien, qui est en fait dans la continuité, on dirait qu'ils ont changé le nom juste pour faire criser les non-norvégiens qui essaieraient vainement de prononcer ce... hkjomachinet.

Après cela, je suis arrivée sur Slottparken (= jardin du palais royal), qui est ouvert tout le temps et que les gens d'Oslo traversent pour rentrer du boulot (c'est assez révélateur de la hiérarchie à la norvégienne, tror jeg... surtout quand on compare aux jardins de l'Elysée, par ex. Bref) J'ai bien pris des photos, mais elles sont vraiment trop ratées, donc à la place, je vous mets une photo du Slott :


En poursuivant, on arrive sur l'esplanade devant le Slott, avec une vue magnifique sur Karl Johan Gate et sur le Nationaltheatret qui n'est pas qu'une station de métro :




Et puis, en allant prendre le métro, je me suis dit : "hey, mais je suis juste à côté de la fac de droit, pourquoi n'irais pas voir la bibliothèque avec les peintures de Munch ?"
La fac de droit est en effet située juste en face du Nationaltheatret. A la base, quand elle a été fondée au XIXème (en 1811, me dit wikipedia), c'était la fac tout court, mais les effectifs augmentant, on a été délocalisé à Blindern ou encore Nydalen, sauf les juristes qui sont restés en ville et ont gagné le privilège d'avoir une BU décorée par le peintre norvégien le plus célèbre (il est même connu en France, c'est dire... si si, je suis sûre que vous avez déjà vu une reproduction de cette toile). M'enfin quand j'y suis allée, la bibli était fermée, manque de bol. Donc à la place, j'ai pris en photo la fac :


Puis j'ai pris le métro et je suis descendue à mon arrêt, Forskningsparken (je sais le prononcer correctement maintenant et je dois dire que j'en suis assez fière !). Et là, je me suis dit qu'il fallait que je prenne cette pub en photo pour la France :

Voilà, maintenant c'est sûr, Chabal a un frère jumeau qui a émigré en Suède et qui fait de la pub pour H&M !

lundi 14 septembre 2009

Des différences culturelles insurmontables

Oui, parfaitement, la Norvège est un pays exotique présentant certaines différences insurmontables pour la pauvre Française que je suis.

Non, il ne s'agit pas du beurre fermenté sur lequel on tombe quand on ne comprend pas ce qui est écrit sur le papier, ni du lait au goût spécial d'après ceux qui en boivent si on n'achète pas les boîtes roses.

Il ne s'agit pas non plus de la politesse à la norvégienne. Encore que... ici, c'est compliqué de dire "s'il te plaît" donc ils se rattrapent en disant "je t'en prie" et "mille mercis" toutes les trois phrases. Que je vous explique : le "s'il te plait" norvégien se dit "vaer så snill", littéralement "tu serais gentil(le)", ça, ce n'est pas trop dur encore, mais c'est surtout qu'ils ne peuvent grammaticalement pas le placer à la fin des phrases, juste au début ou au milieu, c'est chiant donc ils ne le disent pas. Par contre, dès que le vendeur vous rend la monnaie, il vous dit "vaer så god" (je t'en prie).

Mais 3 choses me perturbent ici plus que tout :
- les étages. Parfaitement. Parce qu'en France, on a le RDC, puis le 1er, puis le 2ème, etc, je pense que vous me suivez. Mais ici, le RDC n'existe pas, on commence direct au premier. Donc je me plante toujours. La première fois que j'ai pris l'ascenseur pour descendre de mon 4ème (pardon : 5ème) étage, je me suis retrouvée à la kave.

- le dictionnaire. Je vous ai déjà dit qu'il y a trois lettres supplémentaires en norvégien, et ces lettres sont placées à la fin du dico. Mais je n'ai toujours pas intégré que le å était à chercher après le Z. Ça reste quand même un a avec un truc dessus... (la grande classe quand même, c'est que j'ai fini par retenir les codes pour taper ces fameux å et ø)

- la vente d'alcool. Je ne sais plus si je vous en ai déjà parlé, m'enfin ici, on ne trouve que de la bière (et du cidre) en supermarché. Pour le reste, il faut aller au Vinimonopol. Ça, bon, soit. De toutes façons, le reste est bien trop cher. Mais le plus disturbant, c'est surtout qu'on ne peut pas acheter d'alcool après 20h, quelque soit l'endroit (et 18h le samedi. Le dimanche, je n'en parle même pas, c'est fermé (comme quoi, on peut être l'une des nations les plus prospères du monde sans avoir besoin d'ouvrir ses magasins le dimanche... mais ceci est un autre débat)). Du coup, samedi dernier, on s'est ramené comme des fleurs à 21h au Kiwi avec Rosyne et Alicia pour acheter du cidre et tadam ! Pas possible ! Screugneugneu... y'avait plus qu'à aller au bar tester ce fameux cidre à base de poire, c'est plus sucré qu'avec la pomme et aussi plus traître.


Sinon, je suis fière de moi, je commence à comprendre des trucs grâce à mes cours de norvégien. Tout à l'heure, j'ai compris ce qui était écrit sur la porte des toilettes, attention, ça valait le coup de prendre les Norskkurs level 1 parce que c'était quand même écrit : "hey, les filles, à quoi vous pensez quand vous êtes en train de pisser ?" Et au Ica (supermarché suédois : les marques suédoises ont des noms qui se ressemblent étrangement...), j'ai compris que la nana à la caisse, elle répondait "je ne sais pas" (jeg vet ikke) à son collègue qui lui demandait le prix des tomates (cette partie là, j'ai compris en langage des signes.. faut pas 'xagérer non plus) et après j'ai compris que la cliente devant moi voulait deux sacs pour mettre ses courses. Bon, par contre j'ai pas compris quand la caissière m'a demandé si c'était tout ce que j'avais comme courses et je lui ai sorti un lamentable "sorry" (alors que je sais le dire en norvégien, nom de d***). Notez d'ailleurs que lorsque la personne sait que vous snakker ikke norsk, elle ne vous dit vaer så god quand elle vous rend la monnaie. Subtil...

Scoop !

Un journal français qui parle des élections en Norvège : youhou !!
Voyez plutôt par là

dimanche 13 septembre 2009

Chez les copains

Message pour vous donner plusieurs adresses recommandables sur le net et que je rajouterai dans la barre latérale, en plus du blog de Nouille et du site de Dad :

- Chez la Salamandre, ex co-défouloiriste qui est à Paris
- Chez Adélaïde qui est en actuellement en Californie
- Chez Charlotte qui est à Vancouver, Canada
- Chez Flora qui est en Argentine

Au moins, vous ne pourrez pas dire que je ne vous ai pas fait voyager ! D'autant que je vais à Bergen le week-end prochain puis à Cophenhague dans 10 jours et que je compte bien vous en faire profiter :) D'avance, je vous préviens : les photos de Bergen seront pluvieuses, pas la peine de râler, on ne peut pas faire autrement quand on va dans cette ville !

A méditer ?

Je vous copie-colle ici l'extrait d'un texte que je suis en train de lire pour mon cours de "Gender equality in the Nordic countries". C'est en anglais mais j'ai la flemme de traduire et puis comme ça, ça vous fait bosser, na ^^

"How do we define sex? We know that it cannot be defined by penises, chromosomes, x or y, steroids, genetic composition, etc, as all of these vary between sexes and species. In crocodiles, temperature, not the genes, decides if an individual will develop in to one sex or another. Like shrimps crocodiles are not born female, they become it. A female spotted hyena has a penis, but she is still a female and a male broad-nosed pipefish carries the young in his belly, but he’s still a male." (Måns Andersson, "Gendering animals. Representation, identification and demise of simplicity", Nikk Magasin, n°3, 2006, p.9-11)

Faites gaffe, y'en aura peut-être d'autres ! Sur ce, je m'en vais chez Rachel pour fêter l'anniv de son aîné qui a 5 ans aujourd'hui. Pour l'occase, on a fait un gêteau entre filles hier, avec Aude et Marie. Gender quand tu nous tiens... (il a l'air super bon !)

jeudi 10 septembre 2009

Une journée aux musées

Voilà le fameux message que je vous concoctai quand France Inter m'a interrompue pour m'énerver.

Je voulais en fait vous mettre des photos de notre journée passée à Bygdøy avec Flo. Ça remonte à 2 semaines mais vaut mieux tard que jamais, n'est-il pas ? (= det gjør det ikke ?) Donc, Bygdøy. Il s'agit en fait d'un quartier résidentiel d'Oslo truffé de musées. Quand on y est, on ne se croirait pas dans la capitale de la Norvège, plutôt dans une charmante bourgade pommée, mais c'est normal à Oslo. Je développerai cela plus tard. Il doit donc y avoir quelque chose comme 4 ou 5 musées sur cette seule presqu'île, parmi lesquels le Norsk Folkemuseum (dans les guides français, voir : Musée des Arts et Traditions Populaires) et ... le Vikingskiphuset (littéralement : la maison des bateaux vikings), que Flo tenait absolument à voir parce que... les Vikings, quoi !

Donc nous avons pris le bateau (oui, parce qu'avec la carte de transports en commun, on peut prendre des bateaux pour aller dans les îles du fjord... héhéhé. Mais le bateau de Bygdøy n'est en service que l'été, sinon il y a le bus 30, mais ça fait moins exotique pour les touristes), et nous sommes arrivés sur le quai, accueillis par une mouette qui trônait fièrement pour nous annoncer la couleur. Voyez plutôt :


Puis nous avons atteint le Norsk Folkemuseum, musée en plein air et tellement vaste et intéressant qu'on pourrait y passer la journée. Il s'agit en fait d'une exposition de maisons venant d'un peu tout les coins de la Norvège, et qui ont été démontées puis remontées ici. Il y a aussi des collections intérieures, de costumes, d'appartements... Mais je vais vous montrer tout ça en images.

Nous avons commencé par la stavkirke dont je vous ai mis une photo quelques posts plus tôt. Les stavkirkes, ou églises en bois debout, sont des constructions typiquement norvégiennes, elles ont été édifiées entre le 12ème et le 14ème siècle, si ma mémoire est bonne, et ce sont, à mon avis mais pas seulement, des chefs d'œuvres architecturaux :

(Oui, je sais, y'a des gens devant, mais on fait comme on peut hein... Surtout quand c'est the éclaircie de la matinée et que tout le monde entend en profiter)

Détail :


A l'intérieur :


Après nous être extasiés une demi-heure là-devant, nous avons poursuivi notre visite entre les différentes maisons norvégiennes. Ici, une vue de haut sur un ensemble d'habitations rurales :

Et oui, les Norvégiens aussi, au moins dans certaines régions, ont mis de l'herbe sur leur toit fut un temps. Mais ça fait moins hobbit que les maisons islandaises, je trouve (si vous voulez comparez, je vous renvoie à http://bonnot.laurent.free.fr/jalbum/voyages/2006_islande/)

Pour montrer que j'ai l'air toujours aussi quiche et que la Norvège ne m'aura pas changée :


Ici, une auberge venue du Telemark :

Pour votre culture, le Telemark est une région rural de la Norvège située à l'ouest d'Oslo, en gros, et qui a été idéalisée au XIXème siècle comme étant la meilleure représentante de l'âme norvégienne, amusant pour un pays complètement tourné vers la mer. Et donc, cette auberge, elle est bien mignonne à l'extérieur, mais c'est surtout l'intérieur qui vaut le coup, car les murs sont entièrement recouverts de "peinture à la rose", un truc typiquement norvégien. Il y a des vitres entre le visiteur et les fameux murs, ce qui fut l'occasion pour moi de me marrer un peu photographiquement parlant :


Ensuite, nous sommes allés dans la partie du musée qui reconstitue le milieu urbain des 19 et 20èmes siècles. Voyez plutôt :


Dans ce secteur, notons notamment la reconstruction d'un immeuble d'Oslo avec, à l'intérieur, différents appartement de toutes époques, dont un intérieur pakistanais, illustrant l'importance de cette immigration en Norvège. Et dans, la cave de cet immeuble, il y a une exposition d'objets ménagers, comme des grilles-pains, des frigos ou encore des postes radio. C'est assez génial de voir tous ces vieux trucs à côté des nouveaux et de se dire : "hé, mais... y'avait ça chez ma grand-mère !", ou : "arrg, c'est quoi ce machin ?!" Et donc, là c'est le moment de la photo spéciale dédicace papa :


Mais le choc restait à venir, en particulier pour monsieur Florent qui a un petit côté "c'était mieux avant". Car, voici ce qu'on peut trouver dans les musées aujourd'hui :

Oui, messieurs, mesdames, je vous annonce que les années 80 (la décennie où JE suis née, donc zut, c'était y'a pas si longtemps naméo !) sont désormais suffisamment lointaines pour être exposées au musée !

Passé le choc, nous sommes allés dans la partie qui parle de la culture samie (ou laponne), vous savez, les éleveurs de rennes qui vivent au pays du père noël. Ils sont environ 17 000 en Norvège et ils ont un statut un peu particulier, avec un Parlement à eux, et tout, mais cela ne s'est pas fait sans mouvements socio-culturels, en particulier dans les années 70, et voici une affiche samie qui m'a fait rigoler :


Puis, bien que tiraillés par la fin (enfin... Flo avait tellement été traumatisé par le coup des années 80 qu'il en avait oublié son estomac vide !), nous sommes allés au musée des bateaux vikings, qui expose en fait 3 bateaux retrouvés dans les environs d'Oslo. Le plus incroyable est probablement le drakkar d'Oseberg. Notons d'ailleurs que le terme drakkar n'a jamais été utilisé par les Vikings pour leurs bateaux. Ils parlaient de "skip" (le mot est resté et on l'a même repris en français, j'en veux pour preuve le terme "skiper") ou de "knörr", le terme "drakkar" désignant la figure de proue amovible que les Vikings utilisaient pour effrayer les autochtones, ce qui était efficace semble-t-il.
M'enfin donc, ce fameux bateau d'Oseberg est unique du fait de son état de conservation et du trésor trouvé à l'intérieur. Oui, parce que ces 3 bateaux ont servi à enterrer des notables (une notablesse, même, en ce qui concerne Oseberg) et, comme les Egyptiens, les Vikings pensaient que les appart du Valahala étaient non meublés et qu'il fallait donc expédier le bazar nécessaire (j'espère qu'ils n'étaient pas limités à 20kg, sinon, je te raconte pas les surtaxes)
Chose rare, concernant Oseberg, il a conservé ses jolies proues et poupes :


Autre navire exposé : le drakkar du Gokstad :

Celui-là, il est plus maouss que celui d'Oseberg, qui est un drakkar de fillette : il servait surtout à des promenades de plaisance le long des côtes (le yacht viking, quoi), tandis que celui de Gokstad pouvait prendre la haute mer, et il est probablement de ceux qui ont effrayé nos ancêtres francs-gallo-romains.

Voilou, suite à cette visite bien fournie, nous sommes rentrés à la maison pour manger, et j'ai pu battre à l'occasion mon record niveau repas de midi tardif : 18h !

Non mais pfff

Je crois que je devrais arrêter d'écouter France Inter par internet, surtout à l'heure des infos, parce que ça m'énerve, en fait. Voyez plutôt : j'étais en train de concocter un petit message photographique pour ce présent blog quand tadam ! jingle France Info, il est 19h, bonsoir à tous (oui, parce qu'avant, c'est "Et Pourtant elle tourne", émission que je vous recommande chaudement - d'ailleurs ils ont parlé de la Norvège ce soir, hihi), voici le journal, et premier titre : la taxe carbone, of course ! Cette mascarade m'écœure tellement que je crois qu'il faudrait vraiment que je zappe les infos françaises dans les jours à venir. Non mais jugez plutôt : grand discours du Président de la République, "oui, nous devons nous y résoudre car nous devons changer nos comportements, blablabla" et tout ça pour conclure : "oui, on vous fera payer ça, mais ne vous inquiétez pas, on vous le rembourse par ailleurs." Je me demande comment ils comptent changer les comportements si les gens ne verront pas leur finances évoluer... Et en plus, on va encore tailler dans l'impôt sur le revenu, seul impôt juste en France et qui représente seulement 12% des recettes fiscales (en gros : NON, l'impôt sur le revenu n'est PAS élevé ; allez au Danemark ou ici, en Norvège, et vous comprendrez ce que ça veut dire, un impôt sur le revenu élevé)

Quand je vous disais que je devrais arrêter d'écouter les infos françaises. Ce qui me fait juste marrer, c'est la météo parce que je me sens très concernée. A la place, je devrais plutôt écouter la radio norvégienne, ou lire les journaux. Je sais qu'il y a des élections législatives ce WE (si vous en entendez parler en France, c'est que les journalistes ne savent vraiment plus quoi dire. Et même pas, le chat de tatie Ginette mystérieusement enlevé passera avant, je suppose). D'ailleurs, je reçois régulièrement des tracts, aujourd'hui c'était celui de Høyre, les conservateurs locaux, si j'ai bien compris. La première page est pleine de mots pointant les enjeux norvégiens : dans le lot, notons "Politimangel" (manque de policiers ; ça me rappelle quelque chose...), EUmotstand (motstand = résistance ; je pense que si vous demandez à ces gens s'ils sont dans l'UE, vous risquez de réveiller leur fureur viking), ou encore : Arbeitsledighet, chômage. C'est un grand problème pour cette nation qui comptait 2,7% de chômeurs en 2008.

Tout est relatif, comme on dit !

mercredi 9 septembre 2009

Les Norvégiens sont des gens étranges

Non, je ne vous parlerai pas du trafic de drogue à la norvégienne ou de leur rapport à l'alcool, ce sera pour une autre fois. (avant que des gens ne s'émeuvent : non, je ne suis pas devenue dealeuse, c'est juste que c'est tellement visible que bon.. mais je dévoile, là, je dévoile, donc je n'en dis pas plus). Aujourd'hui, ce sera : le métro.

Commençons d'abord par une photo :

A première vue, rien d'extraordinaire, n'est-ce pas ? On pourrait mettre en légende "métro parisien", ce serait la même. (enfin non, y'aurait une cohue sur la photo, d'accord)

Sauf que si vous regardez de plus près, vous verrez qu'il y a très peu de flèches vertes. Et, d'ailleurs, si l'envie vous prend de vouloir y passer votre ticket, vous allez vite être identifiés "touriste" : ici, ces machines ne servent à RIEN. Suffit de passer à côté. Et le pire, c'est qu'elles ne servent même pas à poinçonner le ticket mensuel que vous devez composter au début du mois. (oui, ici, il y a un système que je trouve intéressant : le ticket mensuel n'est pas valable du 1er au 30 septembre, par ex, il est valable un mois à partir de la date à laquelle vous l'avez validé). Alors je ne sais pas si c'est pour initier les Norvégiens à la pratique du métro parisien mais en tout cas, ces machines inutiles n'ont pas fini de me faire rigoler.

Une France, des Frances, la France, les Frances

Oui, que voulez-vous, j'apprends les articles en norvégien donc je m'entraine en français, des fois que j'oublie... Bon, en fait non. Je suis juste amusée de mes constations concernant la représentation de la France à l'étranger. Parce qu'en fonction du pays où on se trouve, on n'est pas représentés pareil, c'est moi qui vous le dit. Sauf pour les horaires d'ouverture, mais je vais peut-être commencer par le début.(je crois que je regarde trop How I Met Your Mother en ce moment et que leur manie de faire des flashbacks doit me déteindre dessus)

Donc, à la base, je voulais aller à l'ambassade de France pour voir s'ils pouvaient m'aiguiller sur des pistes de stage. J'étais déjà allée une fois à l'ambassade de France, au Togo, et dans mon souvenir, c'était plutôt impressionnant, une ambassade : de hauts murs fil-de-barbeletés sur le haut, un gardien à l'entrée qui ouvre la porte, puis un contrôle d'identité des fois que. Et à l'intérieur, 4 grosses bagnoles. Bienvenue en France, nous sommes riches, semblaient-elles vouloir dire au Togolais de passage qui se verrait inéluctablement refuser son visa de toutes façons, à moins qu'il n'ait de la famille en France depuis 3 générations ou qu'il ne soit millionnaire (en euros, of course. Le Franc CFA ? Hahaha)

Bon bref, voilà pour mes souvenirs togolais, que j'ai pu confronter ce matin-même à mes impressions norvégiennes. Et autant vous dire qu'elles ont été quelques peu différentes. Les ambassades ne sont jamais dans des quartiers dégueu, et celle d'Oslo ne fait pas exception, nichée dans une avenue charmante non loin du bord de mer. On marche dans ce quartier tranquille et, au détour d'un immeuble, on tombe sur une maison blanche toute aussi charmante que l'avenue, avec un bête grille devant. Ici, pas de gardien, pas de grosses voitures et pas de contrôle d'identité. Simplement une sonnette. J'ai trouvé ça marrant.

samedi 5 septembre 2009

Mes cours de norvégien

Je viens de réaliser que je ne vous avais pas parlé de ce qui m'occupe tout de même 6h par semaine et même plus avec le travail à la maison. Donc voilà, jeg snakker litt norsk og jeg har ei smårar laerer og jeg liker det gjerne. (soit : je parle un peu norvégien et j'ai une prof cinglée et j'aime beaucoup ça)

En réponse à la question "c'est difficile ?", je dirais oui mais non : la grammaire est simplissime. Par exemple, pour conjuguer au présent, il suffit de rajouter un "r" à la fin du radical. C'est valable pour toutes les personnes, y'a même pas la feinte du s anglais à la 3ème personne du singulier. Petite originalité du cru : l'article défini (le, la + le neutre, car ils ont un neutre, comme les Allemands) se met à la fin du mot. Donc, par exemple, ça donne : et hus / huset (je vous laisse deviner ce que hus peut bien vouloir dire...) La prof nous a présenté cela comme la plus grande difficulté de la grammaire norvégienne. Autant vous dire que les 2 Tchèques présents dans la salle rigolaient doucement : ils ont 7 déclinaisons dans leur langue.

Concernant les mots, ça sent bien son origine germanique et ça m'arrange. D'autant que je suis française, et je pense qu'un francophone sachant parler allemand a une longueur d'avance pour apprendre le norvégien. En effet, beaucoup de sons sont comme en français, et je me gausse en voyant mes collègues anglophones en chier pour prononcer des sons comme "u". Mais il y a aussi "oe", "è", "é"...

La prononciation, parlons-en : les Norvégiens ont la même manie que les Français : écrire des trucs et les prononcer tout autrement. Ainsi, s'il vous arrive de bloquer devant des mots tels "hvordan" ou "hjemme", cessez de vous prendre le chou, le "h" ne se prononce pas. Et si vous vous dites que c'est con, demandez vous à quoi sert le "h" de haricot ou le "gt" de doigt. Dans le même genre, les Norvégiens ne disent pas le "g" à la fin des mots lorsque la lettre avant est une voyelle (ex : veldig). Mais mon préféré, c'est quand même kansjke : à prononcer kaneché.
Bref, tout ça pour dire que la prononciation est probablement le truc le plus compliqué de la langue norvégienne.

Sinon, le norvégien, ce sont aussi des cours, avec une prof trop forte. Jeudi dernier, elle a d'abord commencé par nous donner le n° de téléphone de sa dentiste : à la base, elle nous expliquait comment on utilise le mot "hos" qui, en gros, fonctionne comme "chez", ce qui m'arrange fortement. Elle nous dit donc : "we use it about someone's place but also when we go the doctor. Ex : "jeg gå hos tannlegen", tannlegen means dentist and I have a very good one, she's Japanese but she married to a Norwegian". S'ensuivit le besoin absolu du nous communiquer les coordonnées de sa dentiste japonaise mariée à un Norvégien parce que "je sais à quel point c'est dur de trouver un dentiste quand vous êtes à l'étranger !".

Le même jour, elle nous a offert le thé/café et les petits chocolats en guise de pause. Elle nous a refilé le texte type de ce qui se dit dans ce genre d'occasion, et après, on l'a fait en live, en prenant vraiment du thé, des chocolats, etc. J'adore. En plus, elle ne s'est pas fichue de nous, thé bio s'il vous plaît !

Voilà pour les douces heures passées en cours de norvégien... Note pour les moyennement anglophiles qui doivent baliser par procuration en réalisant que j'apprends une langue étrangère en partant d'une autre langue étrangère : ce n'est pas si dur que ça en fait, d'autant que le vocabulaire utilisé n'est généralement pas très compliqué. Pour tout dire, ce n'est qu'au bout de mon premier 1/4 d'h de cours que je me suis dit : "ah tiens, c'est marrant d'apprendre une langue étrangère pas dans sa langue maternelle".

L'énigme du jour

Tout a commencé parce que je n'avais plus de pain. Je suis allée en acheter au Bunnpris (tu as cette marque chez toi, Rémouche ?) du campus et, en rentrant, j'ouvre ma boîte aux lettres, genre quelqu'un aurait pu m'envoyer du courrier sait-on jamais (ça arrive, figurez-vous, d'ailleurs, merci beaucoup Jean :)). Et là, je vois un papier avec écrit dessus "til 525", je déplie et tadam ! 3 lignes de norvégien que je vous reproduis ici tant qu'à faire : "Hei ! Jeg bodde her for deg, og mistenker at noe post med mitt navn har havnet i postkassa ! Om dette stemmer, vennligst ring eller send melding på -numéro de téléphone- så tort som mulig :-) Mvh Martin"

Vous êtes bien avancés, n'est-ce pas ? Et bien ce ne sont pas mes 12h de norvégien qui m'avaient plus avancée que vous. A part avoir compris qu'il m'envoyait ça parce que je sais pas quoi et que je pouvais l'appeler ou lui envoyer un SMS au n° de tel mentionné, euh...

Je m'emparai donc de mon dictionnaire pour tâcher de comprendre ce mystère. Alors, mistenker, voir mistenke, = "soupçonner". Oulà, ça commencence bien. Que peut-il donc soupçonner ? Que ma coloc fantôme est en fait la proie des mafias russes ?

Ensuite, at. Là, j'ai peut-être une longueur d'avance sur vous en sachant que ça ne signifie pas la même chose qu'en anglais. Donc, dico : "que". Ok, j'aurais pu trouver toute seule.

J'en suis à "je soupçonne que quelque chose..." Oulà, c'est quoi ce machin ? Une déclaration d'amour par boîtes aux lettres interposées ? Un coup de gueule contre le fait que je regarde l'US Open à 1h du mat' ? Gnnn... mot suivant

Le mot suivant, c'était "havn". Le dictionnaire me dit que ça signifie "port" (d'ailleurs, je le sais en fait, cf Oslo Lufthavn, qui est probablement un des premiers mots de norvégien que j'ai lu et compris !) GNE ??? Bon, reprenons. Ce monsieur a l'air de faire ses n un peu comme ses h. On va tester avec "navn". "Nom" (ça aussi je le sais, d'ailleurs, c'est terrible cette dictionnary addiction qui fait que dès qu'on a mis le nez dedans, on oublie tout ce qu'on sait autour...) Bon, je pense que ça doit déjà plus être ça. Je jette un coup d'œil à la signature, et là, déclic : "mais attend, Martin truc chose, c'est pas le nom écrit à l'intérieur de ma boîte aux lettres ? Ne serait-ce pas mon prédécesseur ?" Alors, la lumière fut et mes maigres connaissances de Norvégien me revinrent en nombre suffisant pour comprendre le propos de l'auteur : en gros, c'est le gars d'avant qui me dit qu'il doit y avoir du courrier à son nom dans la boîte aux lettres. Ahaan.... exit les mafieux russes, les déclarations d'amour pourries ou les gueulantes de voisinages !

Finalement, le Norvégien, facile, non ?

mardi 1 septembre 2009

Je vis avec un fantôme

Je crois avoir déjà évoqué ma coloc fantôme sur ce blog mais là, ça ne va plus, une simple évocation ne saurait suffire pour un mystère vivant. J'en suis à me dire qu'il s'agit d'une extraterrestre qui a cette chambre pour faire genre elle est comme les humains mais comme elle n'est pas trop au fait de nos traditions, elle se comporte bizarrement. Non mais c'est vrai quoi, laissez-moi vous expliquer (enfin en même temps ici, vous n'avez pas bien le choix, niark niark) avant de me regarder avec vos mines sceptiques.

Acte I : j'emménage le vendredi 7, je me retrouve nez-à-nez avec ma coloc qui est également en train de déménager ses affaires. Plus précisément, elle est en train de changer de chambre parce que le SiO l'a collée avec un gars et qu'elle préfère être avec une fille. Jusque là, tout va bien. Une fois mes affaires déballées, je sors faire un tour en ville, quand je rentre, elle n'est plus là. Bon, soit.

Acte II : celui-là, je le joue en solo, parce que coloc fantôme dont je ne connais alors toujours pas le prénom ne reparaît pas de la semaine. Il m'a semblé qu'elle disait que son changement de chambre l'emmerdait parce qu'après elle devait partir au Portugal ou un truc comme ça. Bon, pourquoi pas. Je ne comprends pas bien l'intérêt d'emménager début août si c'est pour se casser tout de suite après, mais bon, c'est son affaire. Je me dis qu'elle va bien finir par revenir.

Acte III : effectivement, 10 jours plus tard, coloc fantôme reparaît... en compagnie d'une nana probablement norvégienne. Là, je commence à devenir perplexe, parce que si elle a passé 10 jours au Portugal, d'où elle connaît une autochtone ? M'enfin, elle peut bien avoir des connaissances d'avant.. A l'occasion, on discute et j'apprends qu'elle a carrément amené un micro-onde. Cool. 2 heures après, elles repartent.

Acte IV : suit une série de micro-épisodes dont je ne me rappelle plus très bien l'ordre. Toujours est-il qu'il y a eu les 2 où elle est reparue, chaque fois pendant une heure, ce qui m'a quand même permis de savoir son prénom, wahou ! Et puis il y a aussi eu celui dans lequel, en rentrant à l'appart avec Flo (oui, il était là lui aussi, je dis était parce que l'avion direction Genève partait ce matin), nous avons vu... des signes de vie autres que les tas d'affaires entassés dans son placard dans le couloir : un nouveau tapis devant la porte et... le micro-onde ! Ces signes sont, pour l'heure, les seuls qui transparaissent dans les lieux communs. Coloc fantôme ne pisse jamais, ne se douche jamais et ne mange jamais. En tout cas, pas à l'appart. Et le mystère reste entier.

Parce que, mettons qu'elle se fiche pas mal d'avoir un chez elle, qu'elle est tout le temps de sortie et qu'elle est du genre à plus pioncer chez ses amis que chez elle. Soit. Mais, dans ce cas, pourquoi avoir amené autant de bordel, pourquoi un MICRO ONDE ? Et pourquoi avoir absolument tenu à changer de chambre pour ne pas être avec un mec si c'est pour ne jamais être là ? Breef, je vis avec un fantôme extraterrestre... c'est l'explication la plus rationnelle à ce jour.

Mea Culpa

Je tiens à m'excuser ici publiquement de l'outrage fait aux Pères chartreux qui savent en fait mieux l'anglais que Rachel et moi : "produce" est habituellement utilisé comme un verbe, mais le nom "produce" existe aussi et s'applique aux produits agricoles. La Chartreuse est donc bel et bien un "produce of France" in good english.

Un bon point pour mon papa qui l'a remarqué ("merci, merci, je suis très émue... avant tout je voudrais remercier ma famille qui m'a soutenue, mon éditeur...")

Le pire c'est que j'avais vérifié dans le dico avant pour être sûre que c'était faux... mais l'item de "produce" est long, j'ai eu la flemme de lire jusqu'au bout... (et oui, accessoirement, je ne sais pas utiliser un dico, sinon je serai allée directement au truc "nom")
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