dimanche 27 décembre 2009

Flash info

Voilà, suis rentrée à Grenoble, mais pas encore chez moi, haha (panne de chauffage pas réparée avant lundi donc pour l'instant on squatte chez ma tante). Je devrais y rester jusqu'au 21 ou au 26, ça dépend de Richard. D'ici là, je suis disponible donc avis à la populace !

samedi 19 décembre 2009

Ha det bra ! Lykke til !

Voilà maintenant plus d'une semaine que je n'ai rien posté. Mais que dire de mes derniers jours de décembre à Oslo ? Vous raconter quoi ? Les innombrables "farewell / christmas party(ies) ? Les adieux, de plus en plus nombreux au fil des jours ? Les moments d'extase passés à la patinoire, sous un soleil radieux franchissant à peine la ligne d'horizon ? Les délires de collégiennes qu'on a pu se payer ces derniers temps, à base de "goodlooking guys" ?

Je ne sais pas si c'est vraiment intéressant pour vous. C'est toujours le même film, au fond, qu'il soit à Oslo ou ailleurs, toujours les mêmes photos de gens qu'on ne connait pas mais qui vous font quand même des grands sourires. Quoiqu'il en soit, je crois pouvoir dire que, même si je n'ai rien à raconter, ces derniers jours figureront probablement parmi les meilleurs de cette session erasmus, du barbecue sur la terrasse de Min aux tribulations dans Oslo à la recherche de Barack Obama en passant par la "crêpes-Vestgrensa-Grunerløkka" party. Pas tous, certes, et dieu sait si je me souviendrai aussi de cette soirée gâchée samedi dernier. Elle avait bien commencé, pourtant, nichée au cœur de la cuisine du 4ème étage du building 44 de Sogn, que Melvin avait lavée pour l'occasion. Et puis il a fallu qu'on suive les gens qui voulaient aller "downtown". Tout ça pour se faire refouler à l'entrée d'un bar (motif : ID étrangers non valides. HA HA HA. Je passe mes exams avec cet ID.) et finir dans le bar d'en face, une salle inintéressante au plus au point et envahie de mauvais RNB. L'envie de rentrer, et pas seulement à Vestgrensa, s'est alors fait vivement ressentir...

Et voilà comment on se retrouve éclatée entre des sentiments contrastés. Envie de rentrer pour revoir les gens. Moins envie en pensant à ce à quoi il va falloir se confronter (un chauffage en panne à la maison jusqu'au 28... mais pas seulement). Pas envie de quitter le microcosme erasmus, ma série télé préférée et ses guests stars, certains se faisant plus présent au cours des derniers épisodes.

D'accord, je serai toujours en Norvège le semestre prochain. Mais ce ne sera pas pareil, je ne serai plus à Oslo, et de toutes façons, la moitié de mes connaissances du cru n'y sera plus non plus.

Alors pour l'instant, je profite. De la neige, qui tient solidement depuis lundi. Des plaintes à base de "arrrg, it's so cooooold !", en attendant de pouvoir faire les héros quand nous serons rentrés dans nos pays respectifs ("-5°, poaf, c'est rien ça, tu rigoles. Quand j'étais en Norvège..."). De la patinoire de Kringsjå. De ce merveilleux soleil scandinave. Des pérégrinations sur la toile et dans les rues à la recherche de la party du soir. Des personnes rencontrées ici, qu'elles soient devenues des amies, des connaissances, ou simplement des gens de passage. Je profite, avant que n'arrive l'avion à Genève, puis la voiture à Grenoble, ces moyens de transport qui effaceront tout cela en l'espace de 4h, comme pour me dire : "ce n'était qu'un rêve, welcome home again". L'anesthésie et la revoyure, les moments de joies avec les copains de toujours ou presque. Ça passe vite 4 mois et demi, mais c'est long quand même.

jeudi 10 décembre 2009

Gazouuuuuuuuuuu

Ci-joint le mail responsable de mon émoi :

Hei Caroline,

Jeg har lyst å tilby deg å være praktikant i Amnesty International Norge
Region Sør.

Når var det du tenkte oppstartsdag?
1.2.10?

Vi skriver kontakt, men det kan vi gjøre når du kommer.


Camilla


Traduction :

Hei Caroline,
Je suis heureuse de t'offrir d'être stagiaire à Amnesty International Norvège région Sud. Quand est-ce que tu pensais commencer ? Le 1er février ?
Blabla,
Camilla



Donc si vous voulez découvrir Stavanger, laissez-moi le temps de trouver un logement et ma porte vous sera grande ouverte !

*S'en reva gazouiller* gnip-gnip-gnip !

(Ah, et au fait, j'ai vu Obama aujourd'hui, c'était marrant)

mardi 8 décembre 2009

Décembre à Oslo

Décembre à Oslo, ce sont d'abord les examens, ie boulot. Rien de bien original, si ce n'est l'organisation de l'examen en lui-même, amusant ballet oscillant entre strictes formalités et arrangements au ton beaucoup plus "bonne franquette". Ainsi, les copies sont anonymes, et cela est assuré par un numéro de candidat, différent pour chaque examen, numéro qu'on ne peut avoir qu'en allant sur notre Studenweb grâce à notre mot de passe. L'examen commence à l'heure pile. Le stylo bille est de mise car les candidats doivent écrire sur du papier carbone, afin que 3 exemplaires de la copie soient disponibles : un pour chaque correcteur et un pour l'étudiant. Donc, stylo bille mais aussi ratures, adieu le mythe de la copie intacte ! A côté de ça, pour le partiel de Gender Equality, j'ai eu mon numéro de candidat au secrétariat où je suis allée récupérer le sujet (c'était un examen écrit à faire chez soi), numéro que j'ai vaguement griffonné sur un bout de papier, j'aurais tout aussi bien pu me planter et noter celui de quelqu'un d'autre... Et lors du partiel de Scandinavian Welfare State, la prof qui vient me voir pour me dire "don't spend too much time looking for words in the dictionnary. If you don't know a word, just write in French, I'll say to the other examiners that I have to correct your copy" (elle maîtrise le français). Bonjour l'anonymat...

Décembre à Oslo, c'est aussi noël. Et autant le dire tout de suite : noël, c'est sacré et tout se décline à l'envie selon ce mantra pour l'occasion. D'ailleurs, le marketing ne recule devant rien, jugez plutôt :

(Précision pouvant s´avérer utile : joyeux noël se dit "god jul" en norvégien - et aussi en danois et en suédois, d´ailleurs.)

Plus intéressant, nous sommes allés dimanche dernier à l'illumination du sapin de noël en ville. C'est une tradition du premier dimanche de l'avent. D'ailleurs, je ne sais pas pourquoi je dis "du" sapin de noël, parce qu'il y en plein partout en ville. M'enfin nous, on était au pied de celui qui a été installé devant la fac de droit :

Comme vous pouvez le constater, il y avait du monde. D'ailleurs, quand je dis "nous", ce n'était pas un comité restreint, je crois que presque tous mes amis du cru y étaient, à l'exception d'Auguste.
La cérémonie a commencé à 17h par des discours et par l'illumination. Je n'ai pas tout écouté attentivement, seule chance pour moi de comprendre ce qui se racontait, m'enfin le peu que j'ai suivi parlait du fait que malgré la crise, les Norvégiens étaient toujours autant bisounours s'agissant de noël (je n'ai pas dit que je garantissais la traduction littérale), que noël c'était gazou mais qu'il ne fallait pas oublier les problèmes du monde pour autant. Ah, et il y a eu aussi des discours sur Jésus. La Norvège est un pays protestant et l'affiche. L'occasion pour Rachel de nous apprendre que le maire de Montréal avait voulu interdire les sapins de noël dans sa ville il y a de cela quelques années, au motif qu'ils étaient un symbole de la religion chrétienne, allant en cela à l'encontre de la liberté de religion. Je ne suis pas sûre qu'interdire la burka (ou les minarets) soit la meilleure idée qu'on ait eu ces dernières années mais je suis certaine que trop de multiculturalisme tue le multiculturalisme. Mais je m'égare. Après les discours, les chants. La Norvège étant le paradis des enfants nous avons commencé par la chorale des enfants :


Ensuite, enchaînements de chants traditionnels repris en chœur par la foule, jusqu'au moment où le monsieur-qui-parle-dans-le-micro a demandé à la populace de se tourner vers le sapin. Nous avons alors commencé à faire des rondes autour du sapin tout en chantant, comme ça :

Quand je dis "nous avons chanté", je suis un peu hâtive puisque je n'étais en fait pas incluse dans le nous. Oui, je ne maîtrise pas les chants de noël norvégiens. Étonnant, hein ?
C'était assez drôle, parce que notre joyeuse bande d'étudiants étrangers ne comprenait absolument rien à ce qu'il se passait, donc on se contentait de suivre le mouvement, ie : changer de sens quand les autres changeaient de sens. Le moment caustique est arrivé en même temps que les chansons impliquant des gestes. Il y en avait une, notamment, basée sur le principe : "aujourd'hui c'est lundi on fait la vaisselle (mouvement de vaisselle)" - refrain pendant lequel se remet à marcher - "aujourd'hui c'est mardi on coupe du bois" - refrain pendant lequel on se remet à marcher mais dans l'autre sens - etc. On s'est senti bien con et on s'est bien marré. Benjamin a failli m'arracher un bras ("atta, je remets mes gants" - "ça repaaaaart !") et on s'est rendu compte qu'on était nul en devinettes (machine-de-sciencespoParis : "je crois qu'on trie les haricots là" - Aude-de-Lyon (oui, il y en a 2) et moi : "non, ils viennent de dire "vaske opp", ça veut dire "laver la vaisselle"). C'est ainsi que j'ai pu me payer l'un des fous rires les plus mémorables de ma, pour l'instant courte, existence.

Et enfin, décembre à Oslo, c'est aussi l'hiver. Quand même. La neige se fait un peu désirer, je dois dire, m'enfin on en trouve quand même sur les hauteurs. Et ça sous le soleil (quand il y en a), ça claque :

Bienvenue à Oslo, capitale de la Norvège...

Il y a quelques jours, je m'en suis allée faire un tour vers Sognsvann. Le lac commençait à être gelé, mais pas assez pour patiner dessus, hélas. Tout autour, plein de neige et des Norvégiens qui font leur jogging, imperturbables. Je me demande comment ils font pour ne pas se vautrer parce que ça glisse, quand même. Après ce petit tour, j'ai étrenné mes patins sur la glace du terrain de foot de Kringsjå, reconverti pour l'occasion. A côté de moi, une bande d'ado jouant au hockey et un papa avec ses deux enfants : le plus petit dans le porte-bébé, le plus grand, 5 ans à tout péter, jouant au hockey avec papa. Bienvenue en Norvège...

Back to France

Non, je ne suis pas encore rentrée (ce sera le 26, pour ceux que ça intéresse) mais ce matin je voulais juste vous faire part de 2 réflexions qui me sont venues ces derniers temps à l'écoute de la radio française :

* un coup de gueule monstrueux contre la publicité "les arts de la table".
Je ne sais pas si vous avez entendu ces publicités censées inciter à renouveler son service de table, mais je les trouve absolument indécentes. Et irréalistes aussi, enfin ça je l'espère très fort. Je vous en relate une : Monsieur dit à Madame : "Oh ma chérie, tu sais, je t'aime très fort, tu es très jolie, tu cuisines très bien, tu t'habilles toujours très bien, mais..." Madame : "Mais quoi, mon chéri ?" Monsieur : "la vaisselle, ma chérie, la vaisselle... tout est si vieux, ces couverts, ces assiettes..." MAIS VA LES CHANGER TOUT SEUL COMME UN GRAND SI TU LES AIMES PAS, CONNARD !! Non, mais franchement... Et après, on s'étonne à l'écoute de reportages sur la persistance des inégalités hommes-femmes face aux tâches ménagères... M'enfin j'ose espérer mesdames mesdemoiselles qui me lisez que vous ne laisserez jamais quelqu'un vous dire des trucs pareils...

* Autre réflexion qui n'a rien à voir mais vous connaissez mon don pour le passage du coq à l'âne : la réforme du lycée, et plus particulièrement, le projet de suppression de l'histoire-géo en terminale.
Sur ce coup, je ne sais pas si c'est moi ou si c'est les autres, mais j'ai du mal à me situer quand même. Je me connais, j'ai plutôt tendance à toujours trouver quelque chose qui cloche dans les projets de réforme de l'Education Nationale. Mais il y dans ce projet une réforme que j'appelais de mes vœux il y a de cela quelques années : mettre le bac d'histoire-géo en 1ère pour les filières S. Seulement, que vois-je ? Il s'agit d'un des points les plus contestés. Alors est-ce que je suis à côté de la plaque ou est-ce que les historiens qui râlent le font plus par intérêt pour leur bébé que par intérêt pour les élèves ?
Parce que, soyons honnête, ça veut dire quoi, l'histoire pour un terminale S ? Ça veut dire "truc que je révise à la dernière minute parce que je n'ai guère plus de temps à y consacrer et que de toutes façons je m'en fous, c'est que coef 2 au bac et ça m'emmerde".
Alors on a ceux qui, précisément, n'aiment à peu près que l'histoire, les langues et la philo en terminale S. Ben justement, l'idée, c'est qu'ils n'aillent pas en S, ceux-là, qu'on en arrête avec l'élitisme de cette filière.
Enfin, l'argument du "ça va dévaloriser l'histoire-géo" me semble assez peu probant : j'ai arrêté la physique à la fin de la 2nde et il ne me semble pas que ça ait dévalorisé la matière. Notez d'ailleurs que les S sont les seuls pigeons qui ont toutes leurs épreuves de bac en terminale (sauf le français, mais ça c'est pareil partout). Donc je ne sais pas s'il y a des bébés pigeons (en avez-vous déjà vu ??) mais c'est un peu bizarre quand on y pense.
Il y a aussi l'argument "l'histoire-géo est importante car elle apporte des clés pour la compréhension de notre société". Je ne peux que souscrire à cet argument. Cela dit, il me semble que augmenter la dose en 1ère pour activer le sevrage à Bac -1 plutôt qu'à Bac+0 ne change pas fondamentalement la donne de ce point de vue. Au contraire, si cela peut permettre de réellement utiliser les heures d'ECJS pour parler de trucs comme : "à quoi sert le Président en France ? Quelle est la différence par rapport aux autres pays ? ou : "c'est quoi l'Europe ? Pourquoi la Turquie en ferait ou non partie ?" ou : " qu'est-ce qui fait que je me sens Français, d'ailleurs, est-ce que je me sens Français ?" (au hasard), donc si on pouvait utiliser ces heures de manière moins débile que ce qui se fait généralement, ben on n'aurait pas trop perdu notre temps !

Enfin voilà, si vous avez quelque chose à objecter, je suis preneuse, ça aide à réfléchir.

lundi 7 décembre 2009

Au-delà du cercle polaire : une journée dans le Troms

Notes préliminaires :
- Le Troms est une des 3 régions constituant la Norvège arctique (si je ne compte pas le Svalbard, archipel appartenant à la Norvège et qui se situe bien plus loin dans le nord ; on peut y voir des ours polaires, ça vous donne une idée de la latitude) et sa capitale est Tromsø (pas trop dur à retenir, je crois...)
- Ce jour a été le seul où le ciel a été dégagé. Ce qui est con dans la vie, c'est que c'est aussi le jour où on a eu le plus de nuit, à croire qu'on allait vers le nord à un mois du solstice d'hiver...

D'abord, le réveil. Un moment caustique. Souvenez-vous, je vous avais laissés dans la bibliothèque où personne ne va. Ou presque, parce qu'en l'occurrence, une femme y est entrée pour lire son journal au moment où Aude et moi émergions. Elle s'est assise sans broncher et a commencé sa lecture, à croire que nous étions subitement devenues invisibles. Quoiqu'il en soit, visibles ou pas, nous avons pris toutes nos affaires, direction le sauna et la douche qui se trouve à côté. C'était plutôt cosy, ma foi...

Ensuite, le petit déjeuner et l'arrivée dans un port dont je ne me rappelle plus le nom, m'enfin c'était gazou quand même :




Le gros groupe qui était monté la veille aux Lofoten nous a quittés là, et c'est assez amusant de voir la vie que ça vous met, l'arrivée d'un gros bateau dans un petit village :


En avant-première rien que pour vous : Melvin, Aude et Marie courant pour ne pas manquer le départ.


Un aperçu de ce que ça donne, un paysage arctique éclairé par la lumière de midi au mois de novembre :






Enfin, à 14h30, nous sommes arrivés à Tromsø :

(Oui, oui, j'ai bien dit 14h30. d'ailleurs, pour votre gouverne, j'ai cette lumière-là à 15h30 en ce moment. M'enfin à Tromsø, ils ont plus que dalle maintenant, d'ailleurs c'est marrant de voir la météo : quand il fait "soleil" à Tromsø, il y a toujours une barre noire au-dessus du soleil, des fois qu'ils aient de fausses joies...)

La ville compte 60 000 habitants, mais l'habitat est manifestement très étalé (mon guide me dit que la commune fait la taille du Luxembourg). Notez que son surnom est "La Paris du nord". Ne cherchez pas du côté de la taille de la ville ou de son look hausmannien totalement inexistant mais plutôt du côté de la vie culturelle. Faut bien s'occuper comme on peut, lors des longues nuits d'hiver...

Nous avons donc profité des quelques heures que nous avions devant nous pour faire un tour de la ville. Celle-ci est située sur un archipel, ce qui implique pas mal de ponts aux alentours.




Parmi mes trucs favoris : la norvégénisation des mots français. Mais celui-là, je ne l'avais encore jamais vu :

Pour continuer dans la série "trucs funnys vus à Tromsø" :
- les poubelles sont à 1m du sol
- le périph version nordique, comprendre : enterré. Je n'ai jamais vu un tel réseau routier souterrain, avec des ronds-points et tout et tout ! (Bon, je ne suis jamais allée à Québec non plus)

Intérêt de la photo suivante : vous montrer ce que "nuit polaire" veut dire :

Comme vous pouvez le constater, quand il n'y a pas de nuages, nuit tout le temps ne signifie pas nuit noire, on a quand le même le droit à une lumière bleutée assez gazou à l'horizon. Et aussi aux aurores boréales, mais nous n'y avons pas eu le droit cette fois malgré 1 heure passée à les guetter... ce sera pour une prochaine fois, si si, on y croit.

Cela dit, avant cela, nous sommes allés voir la "Cathédrale des Mers de l'Arctique", une construction récente avec de jolis vitraux :


De là, nous avons aussi eu droit à une jolie vue sur le reste de la ville :


Vue de l'autre côté :

Le petit point lumineux en haut marque l'arrivée du téléphérique... fermé en hiver, haha.

Après ce petit tour, nous avons pris le bus direction l'aéroport et sagement attendu notre avion, qui s'est payé le luxe d'avoir 1h30 de retard. Pour un vol de 2h, c'est sympa. Et c'est toujours chouette de voir partir avant soi le vol censé arriver 1h plus tard à Oslo. Mais cet épisode fut pour nous l'occasion de constater que, à Tromsø, les gens prennent l'avion comme nous prenons le train. C'est assez peu surprenant, notez : entre les routes tortueuses gelées 6 mois sur 12 et l'absence de trains, l'avion reste encore la solution la plus accessible. Et aussi la plus porteuse de retour brutal à la réalité : c'est bizarre de se retrouver subitement à Oslo avec la perspective d'une montagne de travail à abattre pour la semaine qui vient, après ces 3 jours déconnectés de tout.

jeudi 3 décembre 2009

Au-delà du cercle polaire : à la recherche des Lofoten

Je ne sais pas si vous avez déjà entendu parler des Lofoten. Toujours est-il qu'il s'agit d'un des endroits les plus merveilleux de la Norvège, du monde tout court même. Donc on avait bien envie de voir ce que ça pouvait donner, et ce même si le bateau traversait cette zone de nuit. (bon, pas de regrets, on y est arrivé à 21h, ça aurait été plus rageant si ça avait été à 16h...). Autant vous dire qu'on a mis le cœur à l'ouvrage :


N'empêche,ça a fini par payer mais vous allez devoir me croire parce qu'on ne voit strictement rien sur les photos, ni sur les vidéos d'ailleurs, comme vous allez pouvoir le constater :


M'enfin nos yeux s'adaptent mieux à la nuit que les caméras, apparemment, parce que nous on a vu quelque chose et c'était assez impressionnant, by the way. Il faut imaginer que vous êtes dos au port, face à la nuit et que vous ne voyez rien. Puis tout d'un coup, vous réalisez qu'en face de vous, il n'y a pas seulement du noir et des nuages. Il y aussi de grandes montagnes pointues qui se dressent à 500 m juste au-dessus de vos tête. Franchement, ça en est limite flippant.

Bon, j'ai pitié de votre frustration donc voilà quelques photos pas-de-moi-mais-vraies-quand-même des Lofoten quand il fait jour :
http://www.sailingyachts.com/scandinavia/s_lofoten.jpg
http://i1.trekearth.com/photos/7207/lofoten_reine_fjord.jpg
http://www.visitnordland.no/aimages/Lofoten_2_Foto_NBO_1000_x_667_1212354811_575x384.jpg
Ça claque, non ?

Pour la petite histoire, les Lofoten sont des zones de pêche assez miraculeuses, avec des conditions climatiques très particulières : le temps change très souvent, il ne fait jamais trop froid (autour de 0°C en hiver ; quand vous regardez où sont les Lofoten sur une carte du monde, ce n'est VRAIMENT pas froid !). Notons aussi la présence de nombreux oiseaux l'été, dont des macareux, gniiiiii (m'enfin ils sont en Afrique en ce moment). En bref, les Lofoten sont un bout de paradis. Menacé au demeurant pas des projets d'installations de plate-formes pétrolières, puisque ce bout de paradis est aussi gorgé d'or noir, semble-t-il. Pour l'heure, la majorité des partis politiques norvégiens y sont hostiles, de même que la population, prions pour que ça dure.

En attendant, la preuve qu'on y était :


Sur ces émotions fortes, nous avons passé le reste de la soirée sur le bateau, qui était assez rempli en ce samedi soir. Un groupe très important est monté à Stamsund, le quart était déjà bourré, à croire qu'ils se sont réchauffés comme ils ont pu en attendant le bateau. En tout cas, ils avaient l'air bien résolu à continuer la fête au 7ème, et on a vite compris qu'il nous fallait oublier les canapés confortables du salon panoramique si on voulait avoir une chance de dormir avant 5h du mat. C'est ainsi que nous nous sommes retrouvés dans la bibliothèque, notre cabine, véritablement, étant donné que personne d'autre ne semblait s'intéresser à ce lieu. Et c'était plutôt cool, ma foi :

Le truc pas trop cool, par contre, c'est que la lumière était assez forte. J'ai fini par réussir à m'endormir, sous une table et la tête dans mon duvet. Melvin nous a raconté qu'il était remonté au salon panoramique à 4h du mat. Là, alors qu'il dormait, il a entendu un gars dire : "Ah, I whish I could do like him..." Hihi.

mercredi 2 décembre 2009

Au-delà du cercle polaire : le jour où on l'a réellement passé.

(Oui, jusque là je faisais de l'esbrouffe, parce que Trondheim reste dans la partie sud de la Norvège)

Je m'en vais vous raconter les 24h (terme plus approprié que "jour", en fait. Pour 2 raisons : on a dormi entre-temps ; la notion de "jour" ne veut plus dire grand chose passé une certaine latitude) que nous avons passées entre Trondheim et Bodø. D'abord, un aperçu des paysages côtier du Nord-Trondelag :




Alors que le soleil était déjà bas, on a eu le droit à L'éclaircie du jour :


Après cette émotion forte, j'en ai procuré une autre à Aude en m'exclamant subitement, comme je sais si bien le faire : "Oh, un chameau !" N'empêche, j'avais raison, non ?


La nuit a fini par tomber, assez rapidement m'enfin ce n'était que le début, comme vous allez pouvoir le constater ensuite, et l'imagination va assez vite, sur un bateau de croisière dans le noir, en particulier lorsque vous sortez sur le pont et que vous vous heurtez à un vent décornant les bœufs (quand je dis "se heurter", il faut le prendre presque au pied de la lettre, j'en ai vraiment chié pour ouvrir la porte). Donc, à défaut de voir des icebergs, on a "chanté" le générique de Titanic et entrepris de réviser nos classiques :

Melvin prenant les photos, j'ai dû assumer va virilité pour incarner Jack. Si vous n'avez pas reconnu, je ne vous en voudrai pas.



Après ce grand moment de solitude, nous avons accosté à Røyvik où nous avons dit au revoir à notre copain du bateau, un vieux monsieur parlant norvégien avec un accent improbable et qui avait entrepris de nous raconter une histoire d'hélicoptère sans qu'on comprenne bien pourquoi... sans qu'on comprenne tout court, en fait. Il y avait toujours autant de vent à Røyvik, et c'est à ce moment-là que j'ai appris une leçon de vie : c'est super dur de faire des photos face au vent mais c'est marrant :


Suite à cela (1h ? 3h? 10? Comment se repérer dans le temps lorsque le jour dure si peu ?...), nous avons profité du vidage progressif du salon panoramique et du picotement de nos yeux pour aller se coucher. Pourquoi le salon panoramique ? Parce qu'il est moins éclairé que le reste du bateau. Et franchement, on a trop bien dormi. D'ailleurs, je trouve qu'on a la grande classe :


Le réveil était mis à 8h dans l'espoir de voir le bateau passer le cercle polaire. Je dois dire que j'ai dormi jusqu'à 9h en me disant qu'ils l'annonceraient bien, de toutes façons. En fait, non. Et quand nous sommes allées demander à la réception si on avait passé le cercle polaire, la nana nous a répondu, d'un ton antipathique qui collait à merveille à son look de nageuse est-allemande : "Ja". Nous en avons conclu qu'elle ne nous aimait pas.

Cela dit, les paysages étaient gazou donc j'ai assez peu pleuré le passage nocturne d'un cercle qui de est toutes façons virtuel :


Il faut nous imaginer, bavardant tranquillement autour de notre table de petit déjeuner, puis s'exclamant d'un coup : "putain, mais c'est trop beau !" et laissant tout en plan excepté les appareils photos pour se ruer vers le pont ou la vitre panoramique la plus proche. Autant vous dire qu'on l'a fait plusieurs fois lors du trajet.



Ensuite, le bateau est arrivé en vue de Bodø. Toujours autant de vent avec de la pluie en prime. Du coup, j'ai trouvé sur le moment que ça donnait presque une ambiance impressionniste au tableau :


Quand on est arrivé à Bodø, le temps était toujours aussi merdique et je pense d'ailleurs que c'est le moment du week-end où la météo a été la plus pourrie. Ça tombe bien puisque Bodø est également la ville la moins intéressante du trajet. La première question qui m'est venue à l'esprit fut : "comment se fait-il que cette ville fasse autant bled minuscule alors que 45 000 personnes y habitent ?!". On avait effectivement vraiment l'impression que tout était concentré sur 3 rues. Ensuite, il s'est avéré que la ville est étalée autour du port, en fait. Tout s'explique. En attendant, nous avions 3 heures à tuer et c'est une chance que le bateau ait accosté ici à 12h, nous avions au moins de quoi nous occuper. Nous avons donc entrepris de chercher où nous restaurer et, sur les conseils du guide Michelin, nous avons visé le Kaffe Kafka. "Pas cheer", bon manger, bonne ambiance..." Je ne sais pas si le tenancier est un cousin du gars qui a écrit le guide ou si on s'est trompé d'endroit, toujours est-il qu'on la cherche encore, la nourriture à 90 couronnes maximum. C'était plutôt le prix minimum, et payer 130 couronnes (15 euros) pour un burger, si bon soit-il, non merci.. Finalement, à force d'errer, on a fini par retourner au centre commercial, qui semble être le cœur de la ville et nous avons atterri là :


Ça peut sembler cliché mais ma pizza m'a coûté 90 couronnes, donc si par hasard vous vous retrouvez à Bodø, oubliez le guide Michelin !

Sur ces découvertes fascinantes, nous avons poursuivi notre voyage vers les Lofoten.

mardi 1 décembre 2009

Au-delà du cercle polaire - quand le voyage commence

Hem, navrée de vous avoir laissé en plan face au bateau, c'est que j'avais des exams à réviser, encore et toujours... Mais mon dernier examen est demain, enfin si je ne compte pas le norvégien qui ne devrait de toutes façons pas beaucoup me solliciter. Autant vous dire que je gazouille grave : à moi les balades dans la neige et la ruée sur le marché de noël qui a poussé ce week-end sur Pipervika !

Mais avant toute chose, mon voyage dans le nord, donc. Tout a commencé avec un réveil à 5h du matin pour retrouver Melvin à 6h15 à la gare. Gnn. Thé, tartine, métro, texto. De Melvin me disant qu'il a raté le métro et qu'il sera donc en retard. Le temps pour moi d'aller déchiffrer les Unes des journaux norvégiens au Narvesen le plus proche du Burger King, lieu de rendez-vous fort peu romantique mais très pratique puisqu'à côté du panneau d'affichage des départs et arrivées des trains. Le temps aussi de constater que la moitié vendus en kiosque sont en anglais. Je vous mets au défi de trouver en France des livres en anglais ailleurs que dans le coin confidentiel des "books in english" des librairies.

Mais, sur ces méditations, Melvin est arrivé et on pris le temps d'aller se prendre, lui son petit dej, moi un café au 7 eleven près du Flytoget, comprendre : le train qui va à l'aéroport (Fly = avion, toget = le train, et non je n'ai pas été subventionnée par la galerie commerciale de la sentralstasjon d'Oslo pour écrire ce message). Finalement, on grimpe dans un train à 6h45 et on arrive à 7h05 à l'aéroport pour un avion qui part 1h plus tard. On arrive à 9h à Trondheim, non sans avoir survolé au passage les montagnes norvégiennes toutes blanches. Je devrais penser plus souvent à garder mon appareil photo dans l'avion...

A l'aéroport de Trondheim, on monte dans un bus et on prie pour comprendre où on est censé s'arrêter afin de rejoindre Aude et Marie. Un sacré défi, parce que le chauffeur avait un fort accent (en Norvège, les gens reconnaissent tout de suite la provenance de leur interlocuteur en entendant son accent). Mais finalement, on a réussi à trouver Aude, Marie et la statue de Saint-Olav. De là, on a remonté la rue jusqu'à ça :

Cette photo de touriste ratée est destinée à vous donner une idée de ce que peut bien être la "Nidarosdomen" ("église de Nidaros", ancien nom de Trondheim), plus grande église gothique de la Scandinavie. Certes, elle ne fait pas le taille de Notre-Dame, mais il faut se dire que Nidarosdomen se trouve dans une ville de 160 000 habitants.

Quelques photos moins ratées :




On s'est contenté d'en faire le tour parce que les églises norvégiennes ont pour particularité de n'être jamais ouvertes, un peu comme les magasins le dimanche, ou plutôt comme les Vinmonopol le samedi : on peut y rentrer certaines heures, mais faut planifier à l'avance.

En l'occurrence, on avait 3 heures à Trondheim, donc on est allé se balader dans la vieille ville, de l'autre côté de la Nidelva :








Oui, je les ai bien aimés, ces quais. Une photo d'une dans le quartier en lui même, pour vous donner une idée du côté gazou-cosy et l'énorme privilège de voir Aude et Melvin marcher :


Et vu de haut, Trondheim, ça donne ça :


Mais 3 heures sont vite passées et nous avons ensuite dû embarquer. Notez le timing presque parfait : la pluie a commencé à tomber alors que nous allions au bateau. L'entrée sur le Titanic s'est bien passée, on a donné nos papiers et on a eu en échange une carte de VIP (sans cabine). Puis on est parti à la découverte du bateau, tandis que celui-ci poursuivait vers le nord, en passant au large de l'île de Munkholm, ce qui n'a pas manqué de me faire couiner. Peut-être comprendrez-vous pourquoi si vous avez lu "Han d'Islande", de Victor Hugo, roman qui se déroule en Norvège (pays dont VH avait une connaissance plus qu'approximative, semble-t-il... m'enfin s'il était naturaliste, ça se saurait) et dans lequel l'héroïne est retenue prisonnière avec son père dans la forteresse de Munkholm (pour ça, au moins, VH avait juste : l'île de Munkholm et le bâtiment qui va avec ont servi de prison fut un temps).

Le bateau a fait plusieurs courts arrêts jusqu'à Bodø mais je vous raconte ça dans le prochain billet (mot plus gazou que "post", tout compte fait).
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