dimanche 28 février 2010

This is Norway

Cette fois, je ne posterai pas de vidéo marrante sur ce pays qui est, au passage, celui qui a remporté le plus de médailles aux JO d'hiver depuis leur création. Pour 5 millions d'âmes, je trouve que ça le fait.

Je voulais juste mettre quelques photos expliquant à ma place ce que Norvège veut dire en hiver.

Il y a la mer, d'abord. Enfin, d'abord, je ne sais pas, mais disons que je n'ai pas l'habitude. Alors je la prends en photo, je me promène à ses côtés.


Citation entendue je ne sais trop où et prononcée par je ne sais plus qui mais qui souligne bien à mon sens la spécificité de ce pays : "en Norvège, on n'est jamais très loin de la mer et des montagnes". C'est pas faux:


On n'est jamais très loin non plus de la neige lorsqu'on est en hiver. Hiver qui n'est pas tellement plus froid qu'en France (en particulier à Stavanger, où la température hivernale moyenne est de 1°C) mais qui dure plus longtemps, et en plus blanc :


Pour tout dire, on a atteint des niveaux exceptionnels de neige, cette année : le sol n'a cessé d'être blanc depuis le 19 décembre à Stavanger, soit 2 mois consécutifs, un record ici. C'est totalement différent d'Oslo, où les quantités de neige sont d'ailleurs bien plus importantes.

Ce que j'aime ici aussi, c'est la lumière. Et ce d'autant plus que les sombres heures sont passées. A vrai dire, même fin janvier, il ne faisait pas tant nuit que ça. Rien à voir avec la fin décembre à Oslo ou la fin novembre à Tromsø. Maintenant, la nuit tombe à 18h15 et le soleil se lève à 7h45. Vu mes horaires de travail, c'est optimal, j'ai le droit à la fois aux levers et aux couchers de soleil. Ça ne devrait pas durer, cela dit, puisqu'on tourne à 3/4 d'h de jour en plus par semaine, en ce moment. Je vous en reparlerai, mais en attendant, quelques photos glanées sur la colline à laquelle est adossée ma maison (rouge, cette fois. Il a été dit que je ne pourrai avoir maison bleu et colline dans un même pack.)



Cette tour est la tour de Ullandhaug (pour la prononciation, laissez tomber le d et le g, ils sont muets), une tour de télécommunication au pied de laquelle on peut se rendre pour admirer la vue. C'est ce que j'ai fait hier et je compte y retourner lorsque le ciel sera moins bouché (comprendre : pas aujourd'hui). J'en ai pour 15-20 min depuis chez moi, et c'est l'occasion de souligner une autre caractéristique de la Norvège : même en ville, on n'est jamais très loin de la campagne (et l'on se garderait bien de croire l'inverse. Nous parlons quand même du 2ème pays le moins densément peuplé d'Europe après l'Islande). Ce qui, concrètement, donne :




Au retour, j'ai croisé la Norvège en week-end : un homme rentrant de sa promenade du samedi en ski de fond ; une famille allant profiter de la neige : tout le monde en combinaison de ski, les 2 aînés (5 ? 6 ans ?) sur les planches, le petit dernier dans la luge tirée par papa tandis que maman met ses skis pour rejoindre les 2 devants ; des filles avec chemise large qui dépasse de sous la veste, jean serré enfoncé dans des bottes fourrées, une boîte de snus à la main (vous ne savez pas ce qu'est le snus ? Tant mieux, vous ne voulez pas le savoir) ; et des gamins, des gamins de partout.

Je finirai par une video que j'ai faite du haut de la tour et qui résume à peu près tout (moins la jolie lumière et les gens):

samedi 20 février 2010

Le jour où j'ai changé de nom

Jusqu'il y a peu, je pensais que mon nom n'avait rien d'exceptionnel. En fait, je le trouvais juste banal et totalement franchouillard. Mais au moins, tout le monde pouvait le prononcer correctement ; je ne risquais pas de l'entendre systématiquement écorché, au moins, me disais-je. Je pensais qu'il n'y avait pas 30 façons de prononcer Bonnot. Le "t" à la fin peut-être, mais c'est tout.

J'avais tort.

Ne me demandez-pas pourquoi, mais il semblerait que les Norvégiens ne puissent voir mon nom sans épouver l'irrésistible tentation de le prononcer "Bonnet". Et ce même parmi les personnes n'ayant pas appris le français.

J'ai renoncé à comprendre ou à corriger, mais j'ai quand même entrepris d'expliquer au bureau qu'un bonnet, en français, c'était *fouille frénétiquement dans son sac à la recherche dudit bonnet* "ça".

Et "ça", en norvégien, ça se dit "ullelue".

Donc, tant qu'à n'être qu'un vulgaire bonnet, je me suis dit que ça faisait plus gazou en norvégien (d'autant que "ullelue" est vraiment un nom gazou !!) et voilà comment j'ai changé de nom.

C'est le moment où les gens qui m'ont en contact sur facebook ouvrent la bouche et poussent un grand "aaaaaaah..."

Vil du ha en kopp kaffe ?

... c'est à peu près comme ça que Inge m'a accueillie ce mercredi matin au bureau. A peu près comme ça que je suis accueillie tous les matins, à vrai dire. Alors j'ai répondu "oui", comme d'habitude. Et hop, premier café de la journée. Passage dans la salle à manger, éclairée, bien sûr : le Norvégien moyen n'éteint JAMAIS la lumière (sauf au moment de quitter définitivement un bâtiment. C'est déjà ça, en suis-je à me dire). Tasse verte ikea. Cuillère. Sucre. Ah non, plus de sucre. Tant pis, sans sucre. Et retour au bureau, je me sers tout en écoutant Inge et Camilla parler. Je comprends certains trucs et je remarque qu'ils n'ont pas le même accent. Je ne sais pas d'où vient Inge, mais il ne vient pas de Stavanger, en tout cas. Il doit, par contre, lui aussi venir du sud-ouest, étant donné sa façon si caractéristique de prononcer les "r".

Et hop, au boulot. Foredrag på fransk, workshop med ungdomgrouppen, osv. A 10h, Ine arrive. "Vil du ha en kopp kaffe ?" "Ja, takk". 2ème. A 11h, j'ai rendez-vous avec M.Paaske, professeur de français, au lycée près de Domkirke. Aux revoirs momentanés avec la petite troupe, Ine me demande si je viens au foredragkurs ce soir, 18h, je lui réponds que oui et je pars, non sans avoir lancé le rituel "ha det bra/godt/hyggelig/fint", que nous traduirions par "au revoir" et que les Norvégiens emploient à tour de bras.

J'arrive au lycée, très belle vue sur la mer avec la neige autour et un joli soleil, franchement, je ne m'en lasse pas. Et j'ai toujours autant de mal à me dire que j'habite "au bord de la mer" et que cette mer, c'est la même que celle qui passe vers Hambourg, Lille et Amsterdam. (et Oslo, aussi, accessoirement). Bref, je finis par retrouver M.Paaske : "tu prendras un café ?". Et de 3. Toujours sans sucre, mais c'est aussi bien comme ça au fond.

A midi, je suis de retour au 23 øvre Holmegate. Home sweet home... un jour, peut-être, je consacrerai un billet intégral à cette chère rue gazouillante, ses lampions, son sjokoladepiken et son Gaffel&Karafel. Lorsque j'arrive, il y a une nouvelle venue, Ingvill. Elle aussi est stagiaire, mais à Kristiansand, la ville de la pointe sud de la Norvège. De premier abord, je l'aime bien, avec ses cheveux noirs, ses yeux bleus, ses ongles violets et son superbe tatouage au poignet. En plus, elle a l'air bien copine avec Ine. Mais guère le temps de papoter, Ida arrive (oui, je sais, ça fait beaucoup de "i" tout ça !) et on commence la réunion de l'aprem, consacrées aux actions que nous allons mettre en œuvre ce printemps. 3h en norvégien. Je parle peu, écoute et tâche de comprendre. J'ai l'impression que je ne capte rien, je me dis que je n'ai rien saisi du débat sur la venue d'Amina. Mais, minute, la venue d'Amina, je ne l'ai apprise qu'au cours de cette réunion. En norvégien. Donc je comprends un peu, finalement. Le temps de me faire ces réflexions, on a passé une dizaine de lignes sur le powerpoint, et Nour a fini par arriver, une demi-heure avant la fin mais c'est toujours ça.

Sortie à 16h pour retrouver ma proprio à 17 puis revenir à 18 pour le foredragkurs. Ine m'a d'ailleurs demandé pour la 3ème fois de la journée si je pensais venir. Oui, oui, je tâcherai même d'être à l'heure. J'arrive lessivée, dit "hei hei" à Sofie qui répond "hallo", me prépare un thé et vois par Sissel par la fenêtre. Elle a 20min d'avance, ça tombe bien, je ne risque pas d'être en retard comme ça. On signe le contrat, on s'assure que tout va bien et elle est aussitôt repartie. Pfiou. Thé. Gaaa. Veux dormir. Me poser, en tout cas. Marie arrive au moment où je repars, je lui dis que je serai de retour vers 20h, pas tellement plus tard. "Ok, fint." Elle doit aller au boulot ce soir, de toutes façons. Je ne comprends rien à ses horaires mais peu importe.

J'arrive à 18h05 et je ne suis pas la dernière. Je dis bonjour, on fait un trafic débile de stylos avec Nour et Mai (je passe le mien à Mai qui passe le sien à Nour puis je vais en chercher un dans le bureau) et on commence. 1h45 plus tard, fini, je songe à rentrer et roupiller devant les JO, et puis Kristina me dit "tu viens ? on va boire un coup à Bøker & Børst" (un nom sorti tout droit de Harry Potter, si vous voulez mon avis). Finalement, Kristina n'est pas venue et on n'est pas allé à Bøker & Børst, mais voilà comment finir à 2h du matin une journée que l'on avait commencée en se disant "ce soir, je me couche à 22h max".

Au menu de ce soir-là :
- plus de "vil du ha en kopp kaffe ?" mais du "vil du ha et øl til ?", à la place (øl = bière)
- des révélations. Parmi les moins intéressantes : je sais d'où vient Inge, maintenant.
- une bière pas cher et un patron qui a décidé qu'il nous aimait bien, si l'on en croit les 4 petits pots de confiture tous droits sortis d'une ferme bio qu'il nous a offert à chacun à la fin de la soirée.

Donc si vous êtes intéressés par de la confiture d'airelle ou de myrtille bio tout droit venue de Norvège, faites-le moi savoir !

lundi 15 février 2010

Me voici de bonne humeur...

... parce que j'ai passé ce qu'on appelle une bonne journée, ie : normal mais avec quelques petits plus :
- d'abord, j'ai appris que Amnesty me remboursait mon abonnement de bus. A 600 kr (75 euros) ledit abonnement, ça fait plaisir.
- ensuite, j'ai connu un succès fulgurant avec mes projets d'exposés en français sur Amnesty à direction des lycéens norvégiens. Sitôt un mail envoyé que je recevais déjà la réponse d'un prof. Héhé...

En plus, j'ai surmonté mon obstacle mental number 1 en passant des coups de fil en norvégien. Pas sans mal, cela dit. Je me suis sentie à un moment comme ces personnages sortis de l'imagination d'Agatha Christie qui, se retrouvant aux mains de l'ennemi, balancent des phrases au pif et attendent de voir ce que ça va donner sur leurs interlocuteurs. Loin de moi l'idée de considérer les Norvégiens comme des ennemis, mais n'empêche que y'a de ça parfois : ils me parlent, je captent la moitié des mots, je hasarde un "ja ja" et j'attends de voir. Le pire, c'est que ça marche.

Deux moments de raidissement confinant à l'aigreur, toutefois :
- je ne sais trop pourquoi mais dans le bus je repensais à l'intervention d'Elisabeth Badinter l'autre jour sur France Inter (dont j'aurais beaucoup à dire, mais comme mon intention n'est pas ici de dispenser des cours de gender equality , je m'abstiendrai de déverser mon trop plein de commentaires sur ces pages) et de petit en petit ça m'a fait penser à la question de l'allaitement maternel (redondant, comme expression, en fait ; l'égalité des sexes, je veux bien, mais en matière d'allaitement, ça connait ses limites) et des couches. Alors les couches lavables, j'accepte le concept, mais l'allaitement pendant 6 mois et même 3 ans selon les accros, mon dieu, rien que d'y penser, ça me fait horreur. Franchement, l'idée d'un chiard qui vous mord le néné tout en pleurnichant parce que ça ne va pas assez vite, raaah, non merci... déjà, rien que l'idée d'avoir du lait qui vous sort par là... brrrr... Je me fais subitement penser à Robin dans HIMYM :
- Lily : "s'il a pu obtenir la garde de ses enfants, c'est qu'il a un très bon avocat"
- Robin : "ah, oui, parce que c'est considéré comme une chance, d'obtenir la garde de ses enfants ? Damit !"

- j'ai encore commis l'erreur d'aller jeter un coup d'œil du côté des réactions des lecteurs du Monde.fr. Cette fois, c'était en réponse à un article insistant sur la nécessite de parler de l'homosexualité et de lutter contre l'homophobie dès l'école primaire. Je passerai sur les réactions de type "ah oui, et pourquoi pas parler de la drogue et de la pédophilie tant qu'on y est" (marrant, quand même, je croyais qu'on avait cessé de considérer l'homosexualité comme un dérangement mental depuis le début des années 1980...) ou sur le "oué, parce que l'hétérosexualité n'est qu'un construit de la domination masculine" (sic), mais je voudrai quand même m'énerver momentanément sur le type de commentaires suivant : "mais laissons ces pauvres têtes blondes à leur innocence..."
Genre l'école est un havre de paix ! Remettez-vous dans vos jeunes années et dites moi si vous l'avez jamais rencontrée, l'innocente tête blonde. Franchement, j'en doute. C'est cruel, un monde d'enfants.
Et puis il faut aussi arrêter de croire que les gamins ne comprennent rien à rien. D'un côté on leur balance dans les tronche des divorces, des déménagements ou des parents licenciés (qu'ils soient affectés directement ou non ; on l'a tous connu, l'ami qui déménage, par exemple), et de l'autre on voudrait croire qu'ils ne comprennent rien à la vie et qu'il faut les laisser dans leur innocence jusqu'à leurs 12 ans ! La fable selon laquelle tout leur viendrait subitement ! Mais sérieusement, qui peut y croire ?

dimanche 14 février 2010

Droit de suite

(ou : comment trouver un titre qui n'annonce pas du tout le sujet)

Pour ceux qui s'inquièteraient du devenir de Raphaël Poirée après son grave accident de voiture dans les environs de Bergen, sachez que je l'ai retrouvé et qu'il semble se porter bien : il se trouve actuellement à Vancouver et commente les JO en compagnie de son épouse pour le compte de la NRK, chaîne de télévision norvégienne. Sofie me dit qu'il a un accent français quand il parle norvégien ; ben j'aimerai bien l'avoir, son accent ! ... et je n'ose pas imaginer ce que doit donner le mien, encore que j'ai une idée : l'autre jour, le gars au guichet de la poste m'a refilé d'office un bon d'envoi écrit en français. Mais y'a du progrès, notez : avant, on me répondait d'office en anglais ; maintenant, on me parle en norvégien - et je comprends !

Pour ceux qui ignoraient jusqu'à l'existence de Raphaël Poirée, voir le grand manitou wikipedia.

samedi 13 février 2010

Balade dans le Lysejord

Chose promise, chose faite : voici quelques photos picorées au vol lors de notre balade dominicale dans le Lysefjord. Elles sont certes moins ensoleillées que les cartes postales, mais elles sont pleines de neige, et ça, mes cocos jolis, c'est la classe.

A la base, nous voulions aller à pied au Prekestolen le samedi. Sachant que des bus y menaient mais ayant renoncé à comprendre par moi-même le plan des bus locaux, j'ai envoyé Richard demander à la madame de la gare routière comment qu'on faisait pour aller par là-bas. Et visiblement, c'était compliqué : elle nous parlait de bus, puis de bateau, puis de taxi... puis de conclure : "mais vous avez des skis ? Parce que sans skis, je ne suis pas sûre que vous puissiez y aller... appelez ce numéro pour voir". Je dois quand même préciser, à cet instant du récit, que j'avais également pensé à cette éventualité. Suis quiche, certes, mais grenobloise, quand même. Donc je sais que, quand il y a de la neige en ville (j'allais dire "jusqu'au port", mais je trouve que c'est quand même gonflé de placer ça derrière l'argument de la grenobloise), il est probable qu'il y en ait aussi, et même plus, dans les montagnes alentours. Bref, tout ça pour dire que nous avons renoncé à notre projet de randonnée et nous sommes rabattus sur le musée du pétrole.

Mais tout n'était pas perdu, et c'est le moment où je dis "merci la pub !", puisque c'est par ce biais-là que nous avons découvert l'existence d'un bateau à touristes organisant des excursions dans le Lysefjord. Nous avons donc embarqué le lendemain à son bord, et pof ! le Lysefjord !

Enfin, avant le Lysefjord, Stavanger :


Puis le début du fjord :




Au fur à mesure, c'est devenu de plus en plus fou et photographiquement tripant :






Dans la série "bienvenue dans le Seigneur des Anneaux" :




Après cela, nous sommes arrivés au niveau de Prekestolen et j'ai reçu à cette occasion un véritable cours de montage photographique. J'avais en effet vu plusieurs photos du Prekestolen. Ca donnait tantôt ça, tantôt ça ou encore ça.

Mais ça ne donnait jamais ça :

Vous voyez le petit rectangle qui dépasse au milieu ? Et bien le voilà, le grand, le fameux, l'unique Prekestolen !

Tout ça pour dire que, vu du bas, ce n'est certainement pas l'endroit le plus exceptionnel du fjord. Mais ça ne m'a donné qu'une envie : y aller à pattes et voir tout de haut, parce que pour le coup, ça doit vraiment être fabuleux, on doit avoir l'impression d'être perché sur un petit bout de caillou tout seul à 600 mètres au dessus de l'eau.

Y'a plus qu'à attendre que la neige fonde...

vendredi 12 février 2010

L'info Amnesty du jour

70% des personnes qui vivent en état d'extrême pauvreté dans le monde sont des femmes.

Je ne sais pas s'y il a déjà eu des choses de dites ou écrites sur l'impact dévastateur des politique néo-libérales sur la condition féminine un peu partout dans le monde, m'enfin ca pourrait valoir le coup.

lundi 8 février 2010

Bon, je n'ai guère été loquace ces derniers temps, mais il faut dire que j'ai passé ces 10 derniers jours en compagnie de l'ami Richard, qui a la truffe fraîche, comme en témoigne son départ précipité ce matin : mossieur a passé la nuit à rédiger une double-page pour son cours d'économie de l'énergie alors qu'il avait quand même une semaine pour s'y atteler, et ce d'autant plus que j'ai commencé mon stage. Richard, si tu me lis... (ah, d'ailleurs, tu m'as aussi laissé une paire de chaussettes et un stylo). Au programme de ces 10 jours : balades en ville, musées et Lysefjord. En matière de musée, Stavanger fait dans l'originalité : musée de la conserve (qui se dit "hermetikk" en norvégien, je kiffe) ou musée du pétrole. Les 2 sont vraiment intéressants, en particulier celui du pétrole. Quant au Lysefjord, il s'agit du fjord le plus proche de Stavanger. On trouve en son sein les célèbres sites de Prekestolen ou encore du Kjerag. Marrez vous quand je dis que c'est célèbre, tapez ça sur google et vous verrez. Mais je développerai plus sur le sujet, en particulier de manière photographique, dans un prochain billet.

En attendant, je m'habitue : à la manie qu'ont les Norvégiens d'être infoutus d'éteindre la lumière quand ils quittent une pièce ; au clavier norvégien (voilà même que je commence à taper des q à la place des a et à pester face au point du clavier azerty. C'est vrai, quoi, pourquoi diantre n'est-il pas directement accessible ?! Je suis sûre que tout ceci résulte d'un lobby forcené de l'Académie française pour encourager l'usage du point-virgule) ; à l'accent de Stavanger. Enfin, au dialecte, devrais-je dire. La première fois qu'on vous sort "Kva heter hu ? - Ei vet iche" à la place de "Hva heter hun ? Jeg vet ikke", ben franchement, ce n'est pas juste déconcertant ; c'est carrément incompréhensible. Mais bon, petit à petit, l'oiseau fait son nid : je me mets même à penser que je dois dire "takk for sist" quand je croise quelqu'un avec qui j'ai discuté quelques jours auparavant.

Je commence aussi à avoir ma petite routine à Amnesty, entre pétitions, traductions dans toutes les directions et conversation autour d'un café à propos de tout et n'importe quoi (comprendre : de trucs que des fois je comprends). Je ne sais toujours pas dire "fourchette" en norvégien, mais "droits de l'homme", "détention sans jugement ni accusation" et "augmenter la visibilité de notre association au niveau local", ça, je commence à maitriser. Et même à comprendre quand on aborde ces sujets.

Ce que je ne comprends toujours pas, par contre, mais ça, ça relève de la différence culturelle insurmontable, ce sont les sandwichs d'Inge : beurre + pesto + fromage. Je vais me limiter au salami/concombre, je crois.

Et profiter de cette info passionnante pour rebondir sur une question qui pourrait affleurer à ce stade : c'est qui, Inge ? C'est le 2ème salarié du bureau, la 1ère étant Camilla, ma responsable de stage. Sinon, on a les stagiaires : Ine qui rigole tout le temps même que j'aime bien son rire, Ida qui sourit tout le temps, elle, et qui ponctue ses phrases de "yes", Kristina qui vient le soir au bureau si bien que je ne la vois pas souvent, et Nour, l'électron libre, qui vient quand elle vient.

Autres membres de mon paysages Amnesty, et de Amnesty tout court, d'ailleurs, les bénévoles. Parmi eux, surtout, Mai, que je comprends parfaitement (vous ne pouvez pas savoir ce que ça fait plaisir !) et puis Kim et son pote, mes amis du "takk for sist" qui me traumatisent avec leurs snus.

Voilà pour la galerie photo spéciale Amnesty. Promis, la prochaine fois je vous mets de vraies photos - du Lysefjord, tant qu'à faire.
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