dimanche 30 mai 2010

England, Part One

J'étais donc de visite en Angleterre chez la Nouïlle, de dimanche soir à mercredi soir, et c'était fort gazou si on excepte le coup de flip momentané, 1h15 avant le départ, sur la route de l'aéroport : "mais, mais, mais... l'UK n'est pas dans l'espace Schengen... est-ce que ma carte d'identité suffira pour franchir la frontière ? Dammit ! Font chier ces Anglais ! Nouïïïïlle, heeeeelp !". Mais bon, j'ai pu apprendre à cette occasion que la carte d'identité suffisait pour se rendre en Perfide Albion.

Et je suis donc arrivée sans encombres à Guildford, ville de taille moyenne située dans le Surray, à 40 minutes de train de Londres et abritant l'Université du Surray. Le truc con, c'est que ma venue tombait pile pendant la période d'exam de Mamzelle Nouïlle (2 exams au total qui tombent bien sûr tous les 2 dans cet intervalle, spa drôle sinon). Du coup, pendant que Nouïlle et Myriam planchaient sur leur exam de language diversity lundi après-midi, j'ai fait le tour du campus et me suis régalée avec les aventures de Bridget Jones en VO. Le tout sous un grand ciel bleu et par 25°C.

Le campus de Guildford est très anglo-saxon : gros site tout pelouseux et truffé de bâtiments universitaires et autres résidences étudiantes (en parlant de résidences étudiantes, après ce que j'ai vu en Norvège, Suède, Danemark et Angleterre, je n'ose pas imaginer la tête des étudiants étrangers qui débarquent dans les cités U françaises !! Sérieux, on suck a lot pour le coup)

En photo, ça donne ça :



Le bâtiment DK, alias Donkey Kong :


Une fois leur exam fini, j'ai retrouvé Nouïlle et Myriam et nous avons fait une mission Tesco, au cours de laquelle je me suis extasiée devant les nouveaux Pringles lancés à l'occasion de la Coupe du Monde. Il est ainsi possible d'acheter des Pringles saveur curry ou kebab, mention "Great British Flavours" parce que c'est beau le mélange des cultures. Je pense que vous pouvez voir le truc en zoomant sur cette photo de la grâce incarnée :


Il faut savoir que le jour des soirées étudiantes, en UK, ce n'est pas le jeudi mais le lundi.Ca m'a fait très bizarre, m'enfin peu importe, on en a dignement profité. Les 2 héroïnes de la soirée :


Le mec qui squatte sur la photo :

C'était assez drôle parce qu'il est vraiment sorti de nulle part, a fait cheese et puis est reparti. Nice.

Je finirai avec cette photo spéciale dédicace (oui, oui, Nouïlle, c'est pour toi) :


Je mettrai les photos de Londres et de la ville de Guildford demain. Pour l'heure, je vais me coucher !

vendredi 28 mai 2010

Des réseaux sociaux

Je suis tombée, grâce à Inge, sur un article norvégien portant sur les réseaux sociaux (facebook & twitter, en gros) que j'ai trouvé achement intéressant et je me suis dit que ce serait dommage que vous ne puissiez pas en profiter alors j'ai entrepris de le traduire pour le taper ici.

Notes préliminaires :
- cet article est relativement long.
- j'ai dit intéressant mais ça ne signifie pas que je suis d'accord avec tout ce qui y est dit. Il a été publié dans Morgenbladet. D'après wikipedia, c'est un journal qui a changé plusieurs fois de ligne éditoriale ; il a pendant longtemps été considéré comme étant le grand rival de l'Aftenposten ("Le Monde" local), version conservatrice, mais s'attache désormais plus à parler de culture et de trucs comme ça.
- je me suis efforcé de traduire de façon pas trop dégueulasse, m'enfin ça reste de l'artisanat amateur, donc désolée par avance des tournures pourries voire incorrectes, d'ailleurs si certains passages vous accrochent vraiment la sensibilité littéraire, je suis ouverte à toute autre proposition.

L'article, maintenant :

Réseaux antisociaux

Pour moi, qui tâche de limiter l'utilisation du "je" dans des textes tels que celui que vous êtes en train de lire, recevoir des mails de gens que je ne connais pas et qui veulent m'ajouter en "ami" sur Facebook me fait le même effet, aussi intime, que les lettres personnelles que je reçois de la banque. Je n'ai jamais envisagé d'ouvrir mon propre compte Facebook, qu'en ferais-je ? Je réponds aux courriels et au téléphone quand il sonne. Ceux qui me veulent quelque chose savent où me trouver.

Plus de 40% des Norvégiens vont sur Facebook quotidiennement. Plus de 450 millions de personnes sont concernées au niveau mondial, et les femmes de 55-65 ans constituent le groupe d'utilisateurs connaissant la plus forte croissance. Il y a chaque jour plus de Norvégiens qui vont sur Facebook que de Norvégiens qui ouvrent un livre. Il y a quatre ans, personne n'utilisait Facebook en Norvège. "Nous sommes, en d'autres termes, témoins d'une révolution médiatique qui va bien plus vite que ce que nous pu expérimenté jusque-là", écrivait dimanche 2 mai la rédactrice en chef de l'Aftenposten
[Le Monde local, donc], Annette Mellbye, dans le forum des lecteurs du journal.

Le texte de Mellbye est intéressant car il résumé de plusieurs manières l'opinion dominante. Aucune direction d'entreprise responsable ne peut se permettre de négliger les réseaux sociaux, qui croissent si rapidement et incluent tant de gens. Les lecteurs sont aussi, c'est bien connu, des clients. Quelles possibilités résident là ? Comment en tirer profit au maximum ?

Les réseaux sociaux, lisons nous, change la balance des pouvoirs entre, d'un côté, le peuple, et de l'autre, les institutions. La hiérarchie s'amoindrit et nous (directions d'entreprise, de l'Aftenposten en l'occurrence) devons envisager notre organisation d'une autre façon. Le journalisme doit évoluer, pour ne plus ressembler à une conférence mais à un séminaire. Les médias doivent parler avec, et non au, lecteur. Et la conversation doit prendre forme dans le journalisme. Pour les journaux, écrit la rédactrice en chef, les réseaux sociaux représentent une brèche dans leur fonction traditionnelle de vulgarisateurs, et il s'agit là "d'une évolution positive". Mais qu'est réellement Facebook ? Et Twitter ? A quoi servent-ils et quels problèmes résolvent-ils ?

Facebook a été décrit de toutes les façons possibles, du "téléphone de notre ère" eu marché en passant par le point de rencontre, ou encore comme notre lettre de noël contemporaine - comprendre, une version dorée de notre vie privée -, actualisée tous cinq fois par jour, voire cinq fois par heure pour les plus accros. Le site de micro-bloguage Twitter est pour le moment dominé par les personnes faisant autorité et les leaders d'opinion. Sur ce site, ils peuvent tester des points de vue et débattre de l'actualité avec chacun avant d'écrire leurs commentaires dans des médias publiés, sur papier ou sur la toile.

Une des caractéristiques des réseaux sociaux est qu'ils font tomber la frontière entre public et privé. Ou plutôt : les réseaux sociaux privatisent le public et professionnalisent la vie privée. C'est pratique, pas vrai, de mettre les photos de ses enfants sur un site. Ainsi, amis et grands-parents peuvent aller là, plutôt que de les appeler ou de les mailer un par un. Et c'est bien de savoir ce que Knut Olav, Marie, Hans-Christian et Hilde pensent de tel sujet d'actualité avant d'exprimer sa propre opinion. Ou ? Quelqu'un a-t-il une proposition pour le thème du jour ?

Les réseaux sociaux sont le prolongement naturel d'une culture du narcissisme, dans laquelle les engagements éventuellement pris n'ont de valeur que pour soi. Point. C'est comme s'il n'y avait plus de "nous" désormais, seulement des "je". C'est tellement évident qu'il ne semble presque pas nécessaire de le mentionner. Plus grave, les réseaux sociaux semblent taillés sur mesure pour les personnalités "borderline", c'est-à-dire des personnalités qui reçoivent leur identité de l'extérieur et en changent au gré de leur entourage. Une personnalité borderline est sans cœur et manque purement et simplement de l'outillage mental pour déterminer ce qui est juste et vrai sans écho continu du monde extérieur. Le fait que de nombreuses personnes soient reliées ensemble virtuellement ne signifie pas que toutes soient entendues ou que toutes les opinions soient confrontées. Bien au contraire. L'infrastructure des réseaux sociaux, avec les "amis" sur Facebook et les "abonnés" sur Twitter promeut une dans culture dans laquelle on cherche d'abord et avant tout à discuter avec ceux avec lesquels on est déjà d'accord. Pourtant, le gain du débat démocratique réside justement dans la contradiction. Le défi est de continuer le dialogue, y compris avec ceux que l'on n'aime pas ou avec lesquels on ne partage rien, de sorte à trouver des solutions permettant tout de même de vivre ensemble. Un vrai dialogue démocratique est d'autant plus utile qu'il n'est pas attirant.

Il est pertinent de dire que les soi-disant réseaux sociaux sapent les fondements de la démocratie. Il y a une raison à ce que la politique soit "ennuyeuse", au sens de rituelle et agaçante. L'inertie intrinsèque aux processus politiques garantit que les décisions importantes ne sont pas prises au gré des faits divers. Maintenir une ligne, au-delà de l'instantané, est important. Beaucoup plus important que de tenir compte des opinions improvisées à chaque instant par les membres de Facebook et Twitter. Du côté de la démocratie ritualisée se trouvent aussi la réflexion et le souci de la langue, en opposition à la forme orale et impulsive qui caractérise les réseaux sociaux.

Les réseaux sociaux ont largement été tenus responsables de la victoire de Barack Obama lors de la dernière campagne électorale américaine. Progressivement, de plus en plus de politiciens font savoir qu'ils utilisent les réseaux sociaux comme des conseilles pour des affaires sur lesquelles ils doivent prendre position, et Jens Stoltenberg
[premier ministre norvégien] est l'homme le plus populaire parmi les politiciens de la planète, avec plus de 60 000 amis [ou : un des hommes les plus populaires, je crois avoir compris le plus populaire, mais ça m'étonne un peu quand même].

Pour tous ceux qui ont quelque chose à vendre, la possibilité de communiquer directement avec les clients est, bien sûr, grandement précieuse. Et le besoin d'améliorer la communication avec famille et amis est un peu triste mais compréhensible. Les gens ont peu de temps et le salut pseudo-personnel est peut-être mieux que pas de salut du tout au final ? Dans les faits, l'exigence de "s'inscrire sur Facebook" est discutable. L'idée que le client a toujours raison ne peut pas s'appliquer partout, tout le temps, et quelque soit le contexte. Il est intéressant de noter que Obama, peu de temps après que les photos de lui et Stoltenberg distribuant de nouveaux ipads aient fait le tour du monde, en soit venu à presque déclarer la guerre à cette nouvelle technologie : dernièrement, dans un discours prononcé devant 1100 étudiants de dernière année à l'université de Hampton en Virgine, il mettait en garde contre l'utilisation excessive d'une technologie dans laquelle l'information devient "une distraction et une dérive, une forme de divertissement au lieu d'un instrument utile".

A quoi peuvent être employés les réseaux sociaux ? Leur fonction la plus importante est de saper l'autorité, qu'elle soit formelle ou personnelle. Qu'est-ce que cela signifie, si le journaliste du jour ou de l'instant, Jon "le roi de Facebook" Hustad
[wikipedia me dit qu'il s'agit d'un journaliste et écrivain norvégien] répand des informations négatives sur un nom donné tandis que les personnes visées ne sont pas dans la même liste que Hustad, ne savent pas qu'elles sont attaquées et ne peuvent donc pas de défendre ? Est-il toujours journaliste dans ce cas ? Qu'est-il advenu du droit de réponse ? Facebook et Twitter sont des technologies de pointe du commérage, parfaitement calibrées pour l'incontinence [je doute, mais d'après mon dico, si si, c'est bien ça] morale et langagière. Des discussions internes d'échappent de la salle de réunion vers le réseau, pour réapparaître comme du "journalisme" dans des médias publiés. Twitter est particulièrement efficace de ce point de vue. Une seule phrase est suffisante. "Amis" et "abonnés" prennent soin du reste. Ce qui se légitime comme étant une démocratisation du débat public est en réalité une re-féodalisation. Le débat est contrôlé et administré pas des structures de loyauté complexes et familières. Simultanément dans et hors de portée du public.

Morgenbladet n'a pas de politique pour ses propres salariés en ce qui concerne les réseaux sociaux. Nous ne sommes ni encouragés ni déconseillés de participer aux nombreuses discussions en cours sur Facebook et Twitter. Mais qui a le temps pour ça ? "Je ne le supporte plus", disait Abid Raja, célèbre avocat et gagnant cette année du prix Fritt Ord
[distinction norvégien, signifie "parole libre"] à Dagbladet [autre canard national] l'an dernier, après avoir bloqué l'homme politique de l'Ap [Arbeidpartiet, équivalent du Parti Socialiste], Håkon Haugli, en tant qu'"abonné" sur Twitter. "Il n'avait rien de censé à apporter. J'ai reçu assez de commentaires mesquins de ce côté", dit Raja. Voilà pour le dialogue.

Marit K. Slotnæs



Prochain billet = photos guildfordiennes et londoniennes.

Ah, et voilà le lien vers le myspace de Kaizers Orkestra, groupe originaire de Stavanger qui pète trop de la bombe de balle et dont je crois vous avoir déjà parlé. En plus, ils chantent dans le dialecte du coin, ce qui n'est pas du tout pour me déplaire !

mercredi 19 mai 2010

Gratulerer med dagen - l'après-midi

Pourquoi "gratulerer med dagen" ? Littéralement, cela signifie "félicitations pour ce jour", c'est la formule rituelle pour fêter son anniversaire à quelqu'un et c'est aussi la formule pour souhaiter une bonne fête nationale aux gens que l'on croise le 17 mai. C'est donc la première chose que j'ai dite à Leikny quand je l'ai retrouvée. Leikny, c'est une copine que je connais par Ine, elle est à la fac et elle est responsable du groupe étudiant Amnesty à Stavanger. Et elle était toute belle, dans son bunad originaire du Hordaland (la région de Bergen, au nord de Stavanger, donc):


Au passage, photo des armoiries de la Norvège et de Stavanger) :

Le blason rouge est attesté en tant que blason des Rois de Norvège depuis le 13ème. Je ne suis pas sûre qu'on voit grand chose sur la photo, mais il s'agit d'un lion tenant dans sa patte la hache de Saint Olav, qui est à la Norvège ce que Vercingétorix ou Clovis sont à la France. Le gugus a vécu au Xème (d'ailleurs, je lis en ce moment une saga dans laquelle il apparaît, c'est tripal) et est connu pour avoir évangélisé la Norvège.
Les 2 blasons bleus sont ceux de Stavanger. Cette forme existe depuis 1939, mais ce type de motif est attesté depuis 1591. Pour ceux que ça intéressent, voir ici

Tant que j'y suis dans les symboles nationaux, voici l'hymne norvégien. Son titre : "vi elsker dette landet", ce qui signifie "nous aimons cette terre", original pour un hymne, n'est-ce pas ?

Fin de la parenthèse culturelle. J'ai donc rejoint Leikny et ses 2 copines et nous avons assisté ensemble au défilé des Russ. J'avais déjà parlé me semble-t-il, de ces lycéens qui vont passer le bac mais font avant cela plusieurs semaines de festivités habillés en salopettes customisées. Le 17 mai les voit défiler et ils en profitent un maximum car c'est aussi le dernier jour de leur "russattitude". Maintenant, ils sont censés réviser. Et disons que l'ambiance du défilé des Russ n'est pas la même que celle du Barnetog... A bien des égards, ça m'a rappelé le crit, c'était marrant.

La tête du défilé :

Suivie d'un de ces vans dans lesquels on les a vus déambuler pendant 3 semaines :


Un Russ, ça fait du bruit :

(Moins, cela dit, que le gamin qui était à côté de nous et qui n'a cessé de gueuler "russ kort", "russ kort" la demi-heure qu'a duré le défilé. Kort = carte, le norvégien est vraiment une langue très difficile, et chaque Russ a une carte à son nom sur laquelle sont écrites des choses plus ou moins intelligentes, je vous laisse deviner de quel côté penche la balance. La tradition veut que les plus jeunes fassent la chasse aux russ kort en allant demander sa carte à chaque russ qu'ils voient, et le gamin mentionné ci-dessus semblait y être très attaché.)

Une belle Norvégienne :


Leikny me racontait qu'elle avait fait tout son défilé de russ assise sur une planche de skateboard et qu'elle avait économisé pas mal d'énergie comme ça. L'idée se perpétue avec d'autres moyens de transports :


(la demoiselle lit la presse économique norvégienne, ce que je trouve assez drôle ; et au premier plan, vous pouvez voir une main tenant des cartes de Russ, justement)

Les Russ sont aussi rangés par lycées (enfin plus ou moins), et voici la banderole de Kongsgård :

Ce lycée est le meilleur de la ville et il faut avoir un bon dossier pour y être accepté (je ne me sens pas une envie folle de détailler le système scolaire norvégien là maintenant tout de suite, donc ce sera pour une autre fois si y'en a que ça intéresse). Du coup, sur la banderole, vous pouvez lire "je suis de Kongsgård, je regarde les infos". Au passage, petite leçon de dialecte : sur la banderole, c'est du pur stavangersk ; en bokmål, ça devrait donner "jeg er (fra) Kongsgård, jeg ser (på) nyheter".

Dans le défilé, plusieurs panneaux marrants, dont ceux-là (pas facile de les prendre en photo, le temps de les voir et de dégainer l'appareil, ils sont déjà 3 mètres plus loin) :


(Note culturelle : vous vous imaginez faire des panneaux humoristiques en engliche en Terminale ?!)

Peuple sur Domkirkeplassen :


C'est là que nous avons retrouvé Ine, Kristina et Morgan. Ine et Kristina en bunad fra Rogaland :


Après ça, Leikny m'a dit qu'elle allait défiler dans le folketoget sous les couleurs de l'université et m'a demandé si je voulais en être. Je lui ai répondu un truc du genre "selvfølgelig" et c'est comme ça que je me suis retrouvée à défiler pour la fête nationale de Norvège. Même que c'était achement chouette parce qu'on était juste derrière la fanfare de l'université et quelques couples de danseurs. Photo de ce que je voyais du défilé là où j'étais :


Rangée de spectatrices en bunad :


Je crois qu'il y avait encore plus de monde pour assister à ce défilé que pour les deux autres. Il y en avait de partout !


De vraiment partout :


La fanfare qui était devant moi, prise à l'occasion d'un tournant bienvenu :


Stavanger, c'est vraiment au sud, mais j'ai quand même eu l'occasion d'apercevoir quelques costumes samis :

Un autre, de dos, malheureusement, mais je le trouve vraiment chouette. C'était une des danseuses devant moi. La fille à côté porte un bunad qui vient du Vest-Agder (région au sud de Stavanger), dirais-je, mais sans certitude aucune :


Retour de la parade en passant par les rues du vieux Stavanger :



Après ça, glace, bar puis bières chez Tonje. Ce 17 mai aura été norvégien jusqu'au bout et si je ne dois prendre qu'un jour de congé pour revenir ici l'an prochain, ce sera celui-là !

mardi 18 mai 2010

Heia Norge ! Gratulerer med dagen !

Hier, c'était le 17 mai et c'était la fête nationale norvégienne. Pourquoi ce jour-là ? Parce que, le 17 mai 1814, était adoptée la Constitution du Royaume de Norvège, Constitution qui n'a guère changé depuis, si ce n'est en 1905, lorsque la Norvège est devenu un État souverain. Mais les Norvégiens n'ont pas attendu cette date pour fêter le 17 mai, qui symbolise pleinement le nationalisme norvégien. Et autant vous dire qu'on peut aller se rhabiller avec notre 14 juillet.

Le 17 mai est en effet une longue journée de fête, ponctuée par de multiples parades. La première, c'est celle des enfants, comprendre celle des écoles (et collèges, lycées) de la ville. Et ils sont matinaux, les jeunes : début de la parade à 9h, ça leur laisse ensuite plus de temps pour manger des glaces et des saucisses, sic Tonje, Leikny et Ine.

Du coup, moi aussi j'ai été matinale. J'ai débarqué sur les coups de 9h et quart en ville, et comme pouvez le voir, je n'étais pas seule :



Le défilé vu de haut :


Ce jour est l'occasion pour de nombreux Norvégiens de sortir leur costume traditionnel, le "bunad". Chaque région a ses propres bunad (ça va de paire avec le dialecte !), et traditionnellement, on porte le bunad correspondant à la région d'origine de sa mère. C'est surtout les femmes qui portent un bunad, les hommes leur préférant souvent un costume plus classique. Il faut dire que ça coûte très très très cher. Kristina me disait que ça coutait entre 30 000 et 40 000 couronnes (entre 4000 et 5000 euros). Les personnes qui en possèdent une généralement l'héritent ou l'ont comme cadeau de confirmation.

Un couple en bunad (le costume de la femme vient du Rogaland, la région de Stavanger ; celui de l'homme, je ne sais pas) :


Le défilé vu de près :

(Si après cette séquence photo vous ne vous rappelez pas de la tronche du drapeau norvégien, je ne peux plus rien pour vous !)

Les écoles défilent les unes après les autres. La délégation d'une école commence avec son blason :

(blason de l'école du fils de Camilla...)

Lorsque les écoles ont suffisamment de musiciens, elles peuvent avoir une fanfare :

J'ai ainsi pu entendre "Summer Night" (Grease) version fanfare, l'Internationale ou encore Justin Bieber (enfin là c'était des préados n'ayant rien à voir avec une quelconque fanfare). Le Norvégien est éclectique.

Certaines écoles avaient aussi préparés des chorés de drapeaux (c'est pourri dit comme ça mais je n'ai pas d'autre nom en tête) :


D'autres, des danses traditionnelles :



Vu dans le cortège :



Fête nationale, certes, mais un peu internationale aussi ; l'école internationale de Stavanger nous en a mis plein la vue avec tous les drapeaux de ses ressortissants :


Délégation du lycée français :


Costume venu d'ailleurs... :

J'ai aussi vu des saris indiens très bolywoodiens.

Voilà pour la parade des scolaires. Je vais m'arrêter là pour l'instant, je mettrai plus tard les photos des 2 autres défilés, qui ont eu lieu dans l'après-midi : celui des Russ, ces lycéens qui vont passer le bac, et le "folketog", littéralement "défilé du peuple" ; c'est la parade à laquelle prennent part les associations de toutes sortes. Amnesty défile quelque fois, mais cette année on n'avait rien préparé. Ce qui ne m'a pas empêché de défiler, héhé... j'étais sous les couleurs de l'UiS (université de Stavanger), aux côtés de Leikny et ses copines. Nous étions juste derrière la fanfare et c'était trop tripant. Mais je détaillerai plus demain !

vendredi 14 mai 2010

Dialectes norvégiens

Je crois avoir déjà évoqué ici la question des dialectes norvégiens, mais je me suis dit aujourd'hui que je pouvais détailler et l'illustrer sonorement (même si mon correcteur ortho me dit que ce mot n'existe pas), parce que ça vaut son pesant de cacahuètes.

Donc, en matière linguistique, la Norvège n'est rien d'autre qu'un vaste bordel : 3 langues officielles et des dizaines de dialectes. "Ben alors ils parlent quoi ?". Ahah...

Les 3 langues officielles sont le bokmål, le nynorsk et le sami. Cette dernière est la langue du peuple lapon (qui s'auto-appelle "sami") et appartient au groupe des langues fino-ougriennes. Rien à voir avec le norvégien, donc, et je ne l'ai jamais entendue : elle est plutôt parlée au nord de la Norvège.

Quant au(x) norvégien(s), pour comprendre comment un peuple de 5 millions d'âmes à tout péter en est venu à avoir 2 langues officielles (le sami est venu plus tard), il faut remonter au temps où la Norvège n'était pas indépendante. Du 14ème siècle jusqu'au début du 18ème, le pays était sous tutelle danoise, et la langue danoise a fini par s'y imposer comme langue écrite officielle, tandis que les gens ont continué à parler leur dialecte/patois. Au 19ème, changement de décor, la Norvège passe sous tutelle suédoise et connait un fort courant nationaliste (qui débouchera finalement sur l'indépendance de 1906). Qui dit nationaliste dit volonté d'avoir sa propre langue écrite. Comme souvent, tous avaient un même objectif mais des divergences sur la manière de l'atteindre sont vite apparues. D'un côté, il y avait ceux qui voulaient partir du danois et le moderniser tout en y intégrant quelques trucs spécifiquement norsk. De là est né le Riksmål ("langue du royaume). De l'autre, ceux qui voulaient partir des dialectes parlés en Norvège pour faire une sorte de melting pot, et le landsmål ("langue des campagnes") fut. Des tentatives de simplification ont depuis été tentée, notamment en 1917 : la fusion des 2 fut un échec mais on les a au moins rapprochés et, pour l'occase, ils ont changé de nom : le riksmål a laissé la place au bokmål et le landsmål au nynorsk.

Aujourd'hui, concrètement, tous les élèves doivent apprendre les 2 langues à l'école mais le bokmål est majoritairement utilisé. C'est cette langue qu'on apprend quand on est étranger. Le nynorsk est surtout présent dans les campagnes de l'ouest, et j'ai pu ainsi le lire plusieurs fois dans les environs de Stavanger. Ça se comprend très bien, les différences ne sont pas énormissimes. Ex avec "comment s'appelle-t-il" : en bokmål, ça donne "hva heter han", en nynorsk "Kva heiter han".

Mais ce serait trop beau si ça s'arrêtait là ! Car, si les gens écrivent en bokmål ou en nynorsk, ils ne parlent aucune des deux langues ; ils parlent leur propre dialecte. Nuance. Qui peut être de taille selon les régions. Mais en gros, si on peut tenter un parallèle avec la langue française, c'est comme le Marseillais qui dira "putaing cong" mais écrira "putain con". A part que les Norvégiens n'hésitent pas à écrire leur dialecte en phonétique, quand le texte n'a rien d'officiel. Sur Facebook par ex, maintenant je m'y suis habituée, mais au début je dois dire que... ouille !

Bon, maintenant, illustrations :
- du bon bokmål pur jus (oui, j'ai dit qu'ils parlaient dialecte, pas bokmål, mais le dialecte d'Oslo en est très proche.)
- Stavanger, très caractéristique. Si vous n'entendez pas de différence, je ne peux rien pour vous !
- Rap fra Bergen qui me fait énormément triper. Dialecte très spécifique, plus proche de celui de Stavanger que du bokmål

Et je finirai avec un groupe de Stavanger que j'aime beaucoup (rien avoir avec le chanteur précédent !), Kaizers Orchestra

dimanche 9 mai 2010

Comment je me suis retrouvée avec deux chaussures différentes aux pieds

Je ne voulais rien faire samedi soir. En fait, je voulais juste dormir. Et puis Marie a eu 24 ans.

24 ans qu'elle s'était décidée à fêter. Or, il s'avère que Marie est une de mes colocs. Conséquence : à l'eau, les plans de sages résolutions pour samedi soir. Et commença ainsi une des soirées les plus drôles de mon existence.

Au début, rien que du très classique : bières et barbecue au soleil en papotant gentiment avec le voisin. Et puis, la soirée suivant son cours, vint l'interrogation existentielle : "skal du til byen ?" "tu vas au centre ?", interrogation à laquelle j'ai fini par répondre de façon positive (tant qu'à ne pas tenir ses belles résolutions, autant y aller jusqu'au bout !), en m'engouffrant dans un taxi en compagnie de 2 jeunes gens qui me dirent qu'ils comptaient aller au Martinique. Comprendre : un bar dans le quartier de Storhaug. Bon ben ok. Mais je ne suis finalement jamais rentrée dans ce bar et c'est là que ça devient marrant.

Tout ça à cause de ma carte d´identité. C´est toujours elle que je montre à l'entrée des bars (ici, les contôles sont systématiques) et j'ai donc déjà eu plusieurs fois droit à des "tu parles français", "je ne parle français" (héhé, typique ça : les estrangers ont du mal avec la double négation, mais au lieu de garder le "pas", il garde le "ne". Rajoutez à ça l'accent et le ptit nez en trompette classique des Norvégiens et vous aurez un résultat soooo cute), mais samedi, ça a été: "oh, tu es Française ? Elle parle français!", et le videur d'accompagner la geste à la parole en me désignant la femme à qui il parlait. C'est ainsi que je me suis retrouvée à causer avec une Norvégienne prof de français dans le collège à côté de chez moi et qui a habité 3 ans à Nice quand elle était plus jeune. Ca devait faire 20 minutes qu'on parlait quand quelqu'un me dit "hey, but you're from Amnesty! Come with us, we're going downtown!". Je venais de tomber sur le pote de Inge qui s'obstine à me parler en anglais alors que j'ai déjà dû lui dire 30 fois que je pouvais parler norvégien. Inge était justement devant, en train de tituber. Le temps que je le rejoigne, je suis tombée sur Ine et Tonje qui sortaient de je ne sais où. Et plus loin, Kristina en train de causer avec Morgan, l'Américain du Minnesota. Toute la tribu ou à peu près, en gros. Sauf que Ine, Tonje et Kristina venaient elles aussi de tomber par hasard sur Inge and cie.

Et me voici donc à marcher en leur compagnie en direction des rues des bars. En 5 minutes, Kristina a dû perdre sa pompe au moins 10 fois, Inge s'est pris un ou deux poteaux, j'ai dû dire au moins 15 fois que c'était veldig morsomt (trop drôle) pendant que Tonje criait qu'on devait absolument aller au backstage. Du coup nous sommes allés au dit Backstage. Kristina et Morgan ont très vite disparu, depuis le temps qu'il lui tournait autour, et Inge a commencé par acheter 3 bières. "Pour qui?" - "Ah ben tiens, prends-en une." Ils me font marrer, ces Norvégiens, quand même : autant c'est chacun sa bouteille quand il y a une soirée chez quelqu´un, une habitude qui me saoule je dois dire (haha), autant ils peuvent se montrer très prodigues au bar et/où dès qu´ils ont bu. Anyway. le temps que je la finisse, Inge se faisait virer du bar, son pote avait disparu et Ine et Tonje rentraient de leur pause clope. A 3h, fermeture, et j'ai suivi les 2 miss chez un de leurs copains pour un "nachspiel" (oui, je l'écris à l'allemande si je veux!), ou, en bon français, un after. Au bout d'une heure, Ine a reçu un texto de Inge lui demandant si elle voulait venir chez lui. Et c´est ainsi que je me suis retrouvée avec 2 chaussures différentes.

Elle ne pouvait en effet pas laisser passer l´occasion, pensez-vous, depuis le temps qu´elle le trouve fort sympathique... Elle m´a donc demandé de faire gaffe à Tonje et est partie. Le fait est que j'avais des ballerines ce jours-là, que elle aussi, que nous faisons la même pointure et qu'elle était ronde comme une queue de pelle. Donc elle s'est planté. (Je donne l'impression que tout le monde était complètement fini ce soir-là ? Ca tombe bien, c'était le cas. A côté des autres, j'avais l'air sobre)

Mais je ne m'en suis rendue compte qu'une demi-heure plus tard, lorsque, après m'être assuré que Tonje voulait vraiment dormir dans la chambre du gars chez qui on était (je ne suis pas sûre que ça rentre vraiment dans la catégorie "faire gaffe à" vu son taux d'alcolémie ce soir-là, mais que voulez-vous...), j'ai décidé de rentrer chez moi. Ce fut donc un retour bicolore.

Le pire, c'est que quand Ine a reçu mon texto lui disant "jeg tror at du har min sko...", elle n'a pas compris et s'est dit que j'avais merdé dans mon norvégien. Nan mais j'vous jure... M'enfin elle a décuvé depuis et nous devrions faire un échange de prisonniers dès demain.

Maintenant, je vais me coucher si vous le voulez bien.

vendredi 7 mai 2010

Retour en Suède

Ce que c'est, d'être une blogueuse dilettante... Je pensais avoir mis ici quelques photos de Stockholm et puis je me suis rendu compte qu'en fait non. Donc les voici, un mois plus tard.

Caractéristiques de la ville :
- très jolie
- un ramassis d'îles = pleine de flotte (pas trop dépaysée par rapport à Stavanger, pour ça... encore que Stavanger n'a même pas besoin d'être une île pour avoir de l'eau partout autour. Mais revenons en Suède un peu)

Le Rémy 4000 a commencé par me mener à l'île regroupant plusieurs musées, dont le plus visité de toute la Scandinavie, le musée Vasa. Ce musée abrite la reconstitution grandeur nature d'un bateau ("le Vasa") construit au 16ème siècle à des fins militaires et qui a fait encore mieux que le Titanic puisque, à peine mis à la flotte le jour de son voyage inaugural, il a sombré dans la baie de la capitale suédoise. Avantage de la chose pour nous autres d'un autre siècle : le Vasa a pu être repêché assez facilement avec des tas de trucs dans sa carcasse nous donnant un regard éclairant sur son siècle. Le musée Vasa est donc tout autant consacré au bateau qu'au contexte historique dans lequel il fut construit.

Pour continuer dans l'instant culturel, sachez que le nom Vasa, avant de désigner une célèbre marque de pains suédois, était celui d'un des plus grands rois de Suède, Gustave Vasa, qui a brisé l'Union de Kalmar, redonnant à la Suède son indépendance.

Tout cela étant posé, la vue sur Stockholm depuis le pont menant à cette île est des plus chouettes :



Le fameux bateau reconstitué :



Un panneau qui m'a fait bien triper :



Après ça, petite visite du Nordiska Museum, intéressant, mais j'avais déjà vu ce genre de trucs en Norvège, donc je ne me suis pas attardée - d'autant que je devais retrouver le Rémouche, revenu enchanté de sa visite du muséum d'histoire naturelle.

Et puis nous sommes partis nous balader dans la vieille ville, un quartier qui porte le nom de "Gamla Stan" (avis aux amateurs des romans "Millenium... ce nom devrait leur "ringer a bell") et qui est très joli :





Vu de haut :



Nous avons déambulé comme ça pendant quelques heures, prenant au passage notre première glace de l'année, pour finir à l'Hôtel de Ville de Stockholm, un bâtiment qui doit susciter des vocations à lui tout seul :





Et puis retour au bus sous le coup des cloches de Pâques.

NB n'ayant rien à voir avec le sujet : je rentre le 15 juin à Grenoble, serais à Paris du 19 au 26 puis retour à Gre. En espérant que l'été ne sera pas trop caniculaire sinon je vais mourir sous les effets du choc thermique je crois.
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