mercredi 15 septembre 2010

Quand l'auberge espagnole se fait française

Un mardi soir, jour de blind test au Tord Boyau. De nombreux groupes d'amis un peu partout, tâchant de se dégoter une place et/ou dégustant les happy hours et leurs bouteilles de vin aromatisé au prix de 8 euros. Dans le tas, une dizaine de personnes. Regardez-les, elles se parlent, elles ont l'air d'être bien amies. Et entendez-les, beaucoup ont un accent étranger. Du type de celui qui vient d'arriver en France et découvre chaque jour un peu plus de gens. D'ailleurs, à y regarder de plus près, la dizaine de personnes que vous avez sur la photo ne se connait pas tant que ça. Voire pas du tout. En fait, je vous mets au défi d'en trouver une qui connaissaient tous les membres de ce groupe avant son entrée dans le bar. Alors comment compose-t-on en 10 minutes un groupe de la sorte, et comment met-on la main sur tout ce joyeux bordel ? Suivez mon regard.

Quelque part dans le tas, vous avez un point violet qui rigole et s'agite à grands coups de bras tant que c'est possible dans la mesure où le bras droit dudit point violet est occupé par un sac ("tu as acheté quoi ?" -Un cadeau pour l'anniversaire de mon père. Et une chambre à air. "Tu lui as acheté une chambre à air ?!" -Non, un livre sur le Dauphiné. La chambre à air c'est en plus. En même temps, c'est aussi pour lui parce que je suis trop quiche pour réparer un vélo. Et puis j'ai des lentilles aussi, dans le sac, hein, parce que les miennes sont périmées demain, mais pas les légumes, les trucs pour la vue, blablabla), je vous laisse deviner l'identité dudit point, instigateur de ce rassemblement.

Au moment où cette photo n'a pas été prise, le bras restant s'agite frénétiquement en direction de Philippe, le Québécois de San Francisco qui est préposé ce soir au rôle de scribe : il s'agit pour lui d'écrire sur la feuille du blind test nos réponses. Comment je le connais ? Oh, très simple, c'est Zoé de Vancouver qui l'a rencontré à une soirée InteGre, en compagnie de sa copine Emily, présentement en train de discuter avec Silje la Norvégienne et Benjamain le Français d'Oslo. 0k, ok, je rembobine.

En fait, c'est encore à cause de Richard... en partie. C'est lui qui a hébergé Dotan le Canadien à la recherche d'un logement sur Grenoble. Et comme le hasard fait bien les choses, il s'est avéré que :
1°)Dotan est super sympa
2°)Il passe son année erasmus à sciences po
C'est ainsi que je fus présentée à Zoé, qui vient de la même université que Dotan et qui nous présenta Philippe et Emily, tous deux venus de Californie et rencontrés au cours d'une soirée organisée par InteGre. (Et si je veux corser un peu plus, je rajoute que Philippe a vécu presque tout sa vie vers San Francisco mais qu'il est né à Montréal. D'où le concept du Québécois californien).

InteGre est d'ailleurs la deuxième responsable du bordel dans lequel je vous empêtre depuis maintenant trois paragraphes. Cette association a pour vocation de faire se rencontrer des étudiants étrangers et français, afin que les premiers soient intégrés par les seconds. A Grenoble, de préférence. C'est comme ça que j'ai rencontré ma tandem linguistique Silje, fra Trondheim, présente sur mon hypothétique photographie, et Ursula, danoise de son état, qui n'était pas au blind test ce soir-là mais qui vaut quand même le coup que je m'arrête un peu. Là encore, vous verrez, le hasard fait bien les choses.

Ursula est en effet la personne que l'association InteGre m'a chargée de marrainer. Or, il s'avère qu'elle suit ici les cours du Master 1 de Physique. Quand elle m'a dit ça, je lui ai répondu un truc du genre "oh ben c'est marrant, figure-toi que j'ai un très bon copain, Rémy, qui va suivre les même cours que toi, il était en Suède l'an dernier, blablabla". Deux jours plus tard, rentrée des masters de physique, ledit Rémy, qui était lui aussi en manque d'étudiants étrangers, s'approcha du tas qui parlait un français aux accents colorés. Mieux, il s'est sociabilisé, la Suède nous l'aura changé : il s'approcha d'un des gars et lui demanda : "excuse-moi, est-ce que tu serais Suédois par hasard ?" -euh non, je suis allemand, lui répondit le gars en question (Ralph, pour les intimes) "ah, désolé, parce que j'étais en Suède l'an dernier et donc je me disais que...". C'est alors que Ursula, qui était dans le tas aux accents colorés, tilta et lui demanda : "tu ne t'appellerais pas Rémy par hasard ?". Ce qui me valut un texto le soir même : "alors comme ça on donne mon nom à de charmantes inconnues danoises ? ^^". La seule chose que je regrette, c'est de ne pas avoir vu la tête du Rémy au moment où elle lui a posé la question. Il parait que c'était très drôle.

Tout ça pour dire que, par l'intermédiaire de Ursula et Rémy, j'ai pu rencontrer nombre d'étudiants étrangers physiciens, dont Frauke, qui était sur ma photo imaginaire mais néanmoins tord-boyesque. Quand à Ursula et Rémy, l'une était malade et l'autre avait "trop de boulot". 'Tendez, on ne va pas nous le changer complètement non plus...

Mon tableau commence à peu près à ressembler à quelque chose, reste plus qu'à y insérer les Frenchies, Aude, Pierre, Benjamin et les 3 2A de sciences po que je ne connais pas. Aude c'est facile, pour ceux qui suivent gazou touip-touip depuis un certain temps, je ne crois pas avoir besoin de vous la présenter, m'enfin je rappelle toujours : copine de sciences po, camarade de tous les instants dans mes aventures norvégiennes du 1er semestre. Pierre, c'est aussi du sciences po, un de ses très bons amis et celui qui m'a inspiré ce billet, accessoirement, avec sa question au cours de la soirée : "mais tu les connais d'où tous ces gens ?!!" Je crois que je l'ai perdu quelque part vers l'avant-dernier paragraphe. Quant à Benjamin, c'est du Oslo-devenu-sciences-po. Tout est dans l'intitulé : copain rencontré à Oslo, voisin de Aude qui a lui a accordé l'asile politique dans sa cuisine (ah, Aude et sa cuisine... petite larme à l'évocation de ce feuilleton...) et qui a réussi à intégrer un master de sciences po.

Quant aux 3 2A... vous savez, sur ce genre de photos, il y a toujours des gens à propos desquels on vous demande : "c'est qui ?" et vous répondez : "bonne question !". Donc voilà, ce rôle leur a échu pour la soirée. Enfin je suppose que ce sont des gens que Dotan et Zoé ont rencontrés.

Tout ça pour dire que je ne m'ennuie pas ces jours-ci et que cette année s'annonce meilleure qu'attendue, pour peu que je reste dans cette bulle francosmopolite. L'erasmus, une fois qu'on y a mordu, c'est un peu dur de le lacher... et très facile de s'y raccrocher !

Sur ce, je vais chercher Marie à la gare, oui oui, Marie, ma copine suisse d'Oslo. Tout cela semble n'avoir été au final que le vaste commencement d'une aventure encore plus vaste... et que je compte bien faire durer !

mardi 7 septembre 2010

Cinéma

Regarder la pluie tomber à la fenêtre tout en écoutant Grand Corps Malade ; y'a des moments comme ça où le bonheur se fait tout gentil et se cueille facilement. CD fini, aller hop, un petit coup de Kaizers Orkestra. "Det skal vær mann som kan gå med min hatt... men han må ha sin egen pistol, for du vet kva som står i testamentet..." Un groupe issu de Stavanger qui met des masques à gaz sur toutes ses couvertures d'album et se sert de barils de pétrole dans sa musique. Bienvenue dans l'univers caustique qui hante nombre de Norvégiens. Je recommande chaudement.

Par contre, je ne recommande pas le film que nous sommes allées voir hier soir avec l'amie Marie-Steph. "The Killer Inside Me", l'histoire d'un sadique psychopathe autour duquel l'étau se ressert, nous avait promis le descriptif. Appréciant l'humour noir et n'étant pas effrayées par la perspective d'un film potentiellement sanguinolant, nous nous étions dit ": ah ben oui, pourquoi pas ?". Nous sommes ressorties de là avec une envie de vomir et le sentiment de nous être fait balader sans explication aucune. Certains critiques encensent le truc, personnellement, je me sens davantage proche de celles du Monde("Exercice de style au parfum rance, The Killer Inside Me est aussi creux que déplaisant.") et de Première : "une spirale de violence crue qui, de vaguement compréhensible, finit par devenir nauséeuse à force de surenchère." Pourtant, je suis ce qu'on appelle un bon public et je n'avais pas tiqué devant Sin City, qui envoie quand même du lourd dans le genre "peu importe la subtilité pourvu que le sang coule". Anyway. Mais c'est quand même frustrant parce que ce film aura brisé ma bonne série de l'été, qui était allée crescendo qui plus est : ça avait commencé avec Shrek 4, qui conclut fort bien la série, même si mon cœur reste du côté des deux premiers, puis ça avait continué avec Toy Story 3, que j'ai tout bonnement trouvé énormissime (et, à en juger par l'unanimité qui règne à son sujet sur la planète Allo Ciné, je ne suis pas la seule...), pour se finir avec Inception, dont je suis sortie en disant "encore !".

L'avantage, c'est que la barre sera assez peu haute la prochaine fois.


I am currently listening to the Norwegian band Kaizers Orkestra (from Stavanger, please !) and you know what? That's just great. The weather was quite bad today in Grenoble, with much rain. I liked it, actually, but a little thought to my friends who demonstrated this morning... That was against the reform of the pension-system, this time. This law's project is really, really unpopular. As I am concerned, I have other worries, like the growing governemental xenophobia or the reforms of the educational system. You should see the mess, I am really missing being outside of France nowadays...

If you want to go to the cinema but do not know what you want to watch, just one piece of advice : avoid
The Killer Inside Me. I saw it yesterday with a friend and we both thought that it was awful. This is the story of a psychopath, one should expect some explanations, some background, some suspense but we just got a deep envy to throw up in the end.
No, really, don't go there. Chose
Inception instead, if you have not seen it yet.
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