samedi 10 mars 2012

Les merveilleuses aventures de CaroBo

Donnez-moi une rue de l'Hôpital militaire, une Porte de Charenton, Le Parisien, un marché boulevard de Ménilmontant et je vous montrerai comment perdre 2h de sa vie et 136 euros.

Tout ceci a commencé par une collecte de livres jeudi 8 mars, au Parisien, par Clémence et Annabelle, collecte destinée à alimenter les bouquineries Oxfam, surtout celle de Lille (la taille des apparts étant ce qu'elle est à Paris, les gens s'y débarrassent plus volontiers de leurs bouquins en nous les confiant). Une camionnette avait donc été louée pour monter les bouquins de Lille à Paris et j'avais été missionnée pour la redescendre car Clémence devait rester là-haut pour le week-end ("Dis Caro, ça te dit d'aller rencontrer des bénévoles à Lille ?" - "Oh ben oui ma foi !").

Nous sommes donc revenues sans encombre à Paris avec Annabelle, et avons garé la camionnette bd de Ménilmontant, toute fiérotes d'avoir retenu la combine de Clémence ("vous verrez, y'a toujours pleiiiin de places sur ce boulevard le soir !") et bien contentes de ne pas avoir eu à manœuvrer plus que ça (on parle quand même d'une conductrice qui a raté son permis à cause d'un créneau, hein). Et c'est ainsi que nous sommes quittées jeudi à 22h, avec pour mot d'ordre de se retrouver le lendemain à 9h30 pour ramener le véhicule.

Vendredi, 9h30, téléphone. Annabelle : "Caro, t'es où ? Je suis sur le boulevard, pas de trace de notre camionnette, c'est le bordel en plus, y'a le marché !" Le temps que je dévale la rue de Ménilmontant, Annabelle me rappelle pour me dire qu'"en fait on est trop nulles, on ne peut pas se garer là les veilles de marché, du coup ils nous l'ont embarquée à la fourrière". Yala ! Le temps d'annuler mon rendez-vous au Secours Catholique, de voir dans quelle fourrière se trouve notre engin et d'informer la directrice adjointe-financière de nos exploits, nous voilà reparties en métro, direction Porte de Charenton. Tout ça pour arriver 30 min plus tard dans l'un des endroits les plus dégueus de Paris : un grand boulevard en travaux coincé entre des voies ferrées et le périph'. La fourrière ? Un parking des plus moches avec deux préfas et une barrière, en-dessous d'un échangeur périph'-boulevard. Trop cosy. (Cela dit, le truc chouette avec Paris dans ces moments-là, c'est de se dire que la Bastille, le Marais et l'Opéra se trouvent à 10-20min de métro).

Nous avons ainsi pu reprendre notre bien, pour la modeste somme de 136 euros. Et nous sommes revenues au bureau, non sans expérimenter au passage le talent inné des Parisiens pour faire de votre vie au volant un truc assez improbable avec pour seule loi celle de la jungle.

En vrai, c'était drôle cette histoire. Cher mais drôle.
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