dimanche 28 novembre 2010

Derniers coups de coeur en date

Décidément, il ne faudra pas s'attendre une fréquence de postage beaucoup plus soutenue dans les mois à venir, y'a beau dire y'a beau faire, je n'y arrive pas.

M'enfin quoiqu'il arrive, je prends 10 minutes aujourd'hui pour vous parler de mes gazouillis de la semaine.

Lundi, j'envoie un texto à Max pour lui dire que je n'irai pas à l'escalade. Réponse : "ok, on se voit mercredi alors". Et moi : "euuuh, mercredi, on s'est dit quoi pour mecredi ?" - "Oh, si tu ne veux pas de ta place de concert, je trouverai preneur !" Aaaaah, oui, le fameux concert de Rodrigo y Gabriela pour lequel j'ai acheté ma place il y a deux mois de cela...

Ça tombait mal, mercredi, j'étais dans un état des plus zombiesques, mais je me suis quand même motivée tant bien que mal pour y aller. Pour assister, au final, à un concert complètement fou. Rodrigo y Gabriela, ce sont deux Mexicains qui vous enflamment une salle de 5000 personnes en jouant de la guitare acoustique. Le temps s'arrête l'espace d'un instant et peu importe la longue journée, la fatigue, la trachéite ou dieu sait quoi, je sautille et gazouille, les yeux écarquillés et la bouché bée, tandis que Rémy secoue la tête comme un métalleux et que Max(ime, à ne pas confondre avec Max-imilien de l'escalade qui était lui aussi) ne cesse de répéter "oh putain, oh putain !" face à l'aisance avec laquelle nos deux héros se servent de leur guitare. En fait, si on ne savait qu'ils étaient deux, on pourrait penser qu'ils sont cinq ou six dont un batteur.

Cela étant, le concert est fini mais internet est un outil merveilleux et voici le MySpace qui saura, je n'en doute pas, vous convertir si vous prenez la peine de l'écouter.

Autre coup de cœur qui n'a pas grand chose à voir, mais je m'en fiche : le Bondy Blog, dont vous avez probablement déjà entendu parler. Si si, ce blog créé suite aux évènements de novembre 2005, à l'instigation de deux journalistes suisses et alimenté par des blogueurs venus du cru. Y faire un tour faisait partie de ma "to-do" liste et c'est désormais chose faite. Du coup, je recommande, parce que les billets sont intéressants. En plus, si ça permet de faire la nique au discours ambiant (faussement) sécuritaire en démontant ses présupposés, ça ne peut pas faire mal, loin de là !

Pour rester dans le journalisme pas débile, j'en ai déjà parlé lors d'un de mes précédents billets, mais Causette, décidément, je vote pour toi. Je viens de commencer le numéro de novembre-décembre et je kiffe, même si je regrette le tour plus politique pris par la rubrique "on nous prend pour des quiches". Je préférais quand elle s'attelait aux dénonciations du sexisme ordinaire, et y'a de quoi faire, ne serait-ce qu'avec les catalogues de jouets qui arrivent dans nos boîtes aux lettres en ce moment. Mais pour l'instant, j'en suis à de très bons articles sur la finance internationale, la résistance non-violente en Cisjordanie et le Lobby européen des Femmes. Et je n'en suis qu'à la moitié, gni !

Je finis là avec un "coup de cœur en puissance" : Rémy m'a fait découvrir ce groupe suédois il y a peu et j'ai l'intention d'aller prochainement fouiner un peu plus de ce côté-là.

mardi 9 novembre 2010

"Je ne sais pas, je suis stagiaire"

On m'avait promis un master 2 corsé niveau emploi du temps, et je dois dire que je n'aurais pas pu avoir un début d'année scolaire démentant plus ce postulat. Pour le dire clairement : entre le 20 août et le 1er novembre, je n'ai RIEN foutu. Ou à peu près, puisque je n'ai qu'une semaine de cours par mois et que je n'avais pas encore commencé mon stage.

Cela étant, tout ce beau programme appartient désormais au passé, puisque j'avais cours la semaine dernière (avec un programme légèrement perturbé par le blocage de l'IEP mardi matin, un grand moment de flou artistique, assez fascinant je dois dire) et que j'ai commencé mon stage cette semaine.

Je serai donc amenée à hanter les locaux de la Maison De l'Autonomie, ou MDA pour les intimes, jusque début mai. La MDA, qu'est-ce donc ? Il s'agit d'un bâtiment dans lequel sont regroupés les services du département consacrés aux personnes handicapées (ou, pour reprendre le jargon, "en situation de handicap") et aux personnes âgées dépendantes. Une sacrée machinerie, qui fonctionne aux sigles qui plus est. Heureusement que j'ai déjà travaillé sur le handicap, sinon je serai franchement à la masse.

Ma mission sera d'étudier la situation des jeunes adultes handicapés qui restent en établissement pour enfants au lieu d'aller en établissements pour adultes (parce que ça pose divers problèmes, je vous passe les détails), mais cette première semaine fut surtout l'occasion de me mettre dans le bain, à coups de réunions et de littérature institutionnelle. Bilan : on n'a pas l'air de s'ennuyer là-dedans.

Lundi matin, rendez-vous avec mon maître de stage, accessoirement directeur adjoint de la DSA (le direction de la santé et de l'autonomie, c'est la direction du Conseil Général qui s'occupe de la MDA et du Centre départemental de santé), pour lequel je vais peut-être finir par fonder un fan-club, je ne sais pas, mais, plus ça va, plus je me dis que j'aurais difficilement pu tomber sur mieux. Il attaque d'emblée en me disant que je gère mes horaires comme je le souhaite du moment que je fais 35 heures, et me propose de m'associer à lui dans ses réunions pour cette première semaine. Aussitôt dit aussitôt fait, et je me retrouve dans une réunion des chefs de service consacrée à un projet de réorganisation de la MDA, à prendre au vol, c'était assez sympathique. L'après-midi, déplacement "en territoire", à Lans-en-Vercors, pour assister à une réunion sur un tout autre sujet. A l'occasion, rencontre du maire de Lans, ce sera pour mon premier élu accroché au tableau de chasse dans le cadre de ce stage.

Mardi matin, réunion de la CDAPH. La CDAPH, c'est la Commission Départementale de l'Autonomie des Personnes Handicapées. Elle se réunit deux fois par mois et a pour mission de statuer sur les demandes d'aides, de placements en établissements et d'attribution de prestations. En gros, si vous voulez obtenir l'AAH (allocation adulte handicapé), votre demande va passer par là. Ou à peu près, car les demandes sont toutes évaluées en amont par des équipes médico-sociales qui font des propositions. Dans le tas, les médecins des différentes équipes sélectionnent des cas plus compliqués que d'autres, ou particulièrement exemplaires, et les présentent devant la CDAPH. S'en suivent des discussions et les propositions sont approuvées ou amendées. Concrètement, mardi matin, une quinzaine de cas ont été présentés mais à ces 15 cas étaient rattachés 2500 dossiers. Pour vous donner un ordre de grandeur, la MDA voit passer chaque année 40 000 demandes.

C'était très intéressant d'assister à cette CDAPH car cela permet de rappeler quelles situations existent concrètement derrière la tonne de dossiers empilée dans les différents services. En plus, 2ème élu au tableau de chasse, j'ai nommé, la vice-présidente du Conseil Général en charge de la santé et de l'autonomie (ce n'est pas son titre officiel mais ça revient à ça). Pas encore de Vallini, mais j'y crois ! (NB pour les non-isérois : André Vallini est le Président du Conseil Général de l'Isère. Au niveau national, il est surtout connu pour avoir présidé la commission d'enquête parlementaire consacrée à l'affaire d'Outreau).
En même temps, l'enchaînement des situations avait pour moi quelque chose d'effrayant de par la description des pathologies, une espèce de sentiment qu'à force de le médicaliser, de le passer au crible de la science, le sujet devient objet, un objet dont il faut expurger tout anormalité. J'essayais d'imaginer ce que l'on aurait pu dire de moi et je suis sûre que l'on aurait pu trouver quelque chose, je suis d'ailleurs sûre que cela vaut pour à peu près tout le monde. Je me suis fait cette réflexion au sujet des cas de handicap psychique, qui sont les plus troubles.

L'après-midi, nouvelle réunion, encore avec les chefs de service, sur le projet de la direction et sur le bilan de mandature à présenter aux élus. L'occasion pour le politique de s'introduire par la petite porte, et c'est ce qui fait tout l'intérêt de bosser en collectivités territoriales à mon sens : même au milieu de considérations administratives les plus triviales qui soient, on n'est jamais bien loin d'enjeux politiques et électoraux (d'autant qu'il y a des élections cantonales début 2011). Ajoutez à cela qu'en matière financière, le désengagement de l'État est tout sauf un mythe, et vous avez de quoi vous amuser. En fait, par désengagement de l'État, il ne faut pas comprendre : "l'État réduit dans les textes sa participation", mais : "l'État réduit dans les textes sa participation ET ne donne pas les sous qu'il doit dans les faits". Quand ensuite le gouvernement accuse les collectivités de beaucoup trop s'endetter, ça fait rire jaune pisseux, très pisseux, même.

Mon quota de réunions ayant explosé en début de semaine, la fin de semaine fut plutôt consacrée à la lecture de tout un tas de trucs et à la tournée des services pour dire bonjour. Car, au total, la MDA, c'est 60 salariés répartis sur 6 étages, auxquels s'ajoutent les étages 7 et 8 qui relèvent pour moi du mystère car je n'y ai pour l'instant jamais mis les pieds. Sur ces 2 étages sont regroupés les services déconcentrés qui s'occupent du territoire de l'agglomération grenobloise. Funny fact : chaque étage a sa couleur, le mien est violet. En outre, telle une bonne série qui se respecte, la MDA a sa pièce mythico-maudite, LA SALLE 105, tintintintin. C'est la pièce où se trouvent tous les dossiers devant être traités, LA pièce dans laquelle réside l'ennemi juré de la DSA. Son nom est Stock, Sur Stock. Il rassemble toute la pile de dossiers en retard, qui auraient dû être traités il y a des semaines de cela et sont toujours en attente. Tout un symbole, au point qu'il existe un indicateur "état de la salle 105" dans le base de donnée informatique...
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