mardi 28 juin 2011

I'm back baby !

Voilà que je trouve enfin le temps de me poser... c'est qu'on ne s'ennuie pas à l'université d'été ! Pour rappel, je passe l'été à Oslo afin de suivre des cours de norvégien niveau 3 (sur 4) avec l'International Summer School (ISS), c'est kjempegazou mais pas de tout repos. Mon départ en trombe de Paris dimanche 26 a d'ailleurs bien auguré le truc, j'ai eu droit à ma dose de stress pour l'année en loupant quasiment mon avion.

Tout ça à cause de Roissy, de son fucking terminal 2G et aussi, il faut l'avouer, des glaces Berthillon. Oui, je suis partie de Paris car un forum d'Amnesty International s'est tenu le samedi 25 et comme ça avait l'air intéressant et que comme ça AI me payait un bout du voyage, je me suis trouvée à passer le week-end à la capitale. Le samedi soir fut l'occase d'un bon gueuleton sur les quais de Seine en compagnie de Mesdamselles Alix & Claire et du Sieur Frédéric. C'était assez tripant de se dire que, pour les touristes à bord des bateaux mouches, nous représentions à ce instant précis la quintessence de la vie parisienne. Autant vous dire que le lendemain, j'étais vachement moins quintessentielle, stressée que j'étais à me balancer d'avant en arrière sur mon fauteuil dans la navette desservant tous les terminaux de Roissy. Je voulais partir à 13h45 de Paris 19ème et puis on a décidé que ce serait achement gazou d'aller se prendre une glace île Saint-Louis chez Berthillon. Ce fut effectivement le cas. Par contre, je quittai Paris à 14h15, soit avec 30 min de retard, pour un avion à 16h. Arrivée à 15h à la gare de Roissy, j'étais prête à cavaler dans tout l'aéroport pour arriver à point. C'était sans compter sur le fait qu'il fallait prendre une navette pour aller au terminal d'où partait mon avion et que tout compris cela prend une demi-heure pour l'atteindre. A peu près désespérée et me détestant férocement, je décidai quand même de jouer le tout pour le tout et allai pleurer au bureau des renseignements. Miracle de la technologie du net, j'avais été automatiquement enregistrée la veille. Restait donc plus qu'à larguer le bagage et à cavaler dans la zone d'embarquement. J'arrivai ainsi fraîche comme une rose à la porte 10 minutes avant le décollage pour me retrouver à Oslo en temps et en heure. Moralité, il est possible d'attraper un avion en arrivant 20 minutes avant le départ au bon terminal mais c'est très peu recommandé par la maison, surtout si vous êtes cardiaques.

Depuis, ma foi, il s'est écoulé deux semaines. La première fut des plus folklo dans la mesure où je n'avais pas de piaule. Je sous-loue en effet la chambre de Melvin, compagnon de nombre des mes aventures osloïtes de l'automne 2009, et qui passe l'été dans sa famille, à Singapour. Sauf qu'il n'est parti que lundi. J'ai donc commencé par squatter sa piaule et puis, pour tout un tas de motifs donc la venue de coach surfers russes et allemands, j'ai fini la semaine en créchant chez son voisin d'en face, John Bosco from Uganda, parfait inconnu jusque-là mais avec qui je m'entends fort bien. Très pratique pour travailler, tout ça, vous vous en doutez. Mais maintenant c'est good.

J'ai commencé les cours dès lundi 27. Tous les matins, j'ai bokmål de 8h à 11h, puis introduction au nynorsk de 11 à 13h. Petite explication de texte : les Norvégiens sont 5 millions mais on trouvé le moyen d'avoir deux langues écrites et une centaine de dialectes, c'est entre autre pour ça qu'on les aime. C'est un peu la faute des Danois, il faut dire : la Norvège a en effet été une possession danoise pendant 400 ans, et la langue danoise s'est imposée comme seule langue écrite du royaume au fil des décennies. Parvenus au 19ème et passés sous tutelle suédoise (à cause de Napoléon, je vous raconterai ça une autre fois), les Nordmenn se sont dit que ce serait quand même plus top cool d'avoir une langue écrite locale. Sauf qu'ils n'ont pas réussi à se mettre d'accord : certains ont plaidé pour une modernisation du danois, plus adapté à la prononciation norvégienne, tandis que d'autres ont souhaité créé une nouvelle langue, basée sur les différents dialectes que les Norvégiens ont continué de parler tout au long de leurs pérégrinations historiques. 2 courants, 2 langues, et en dépit de toutes les tentatives de rapprochement qui ont été entreprises, c'est encore le cas aujourd'hui. A ma droite, nous avons donc le bokmål, tiré du danois, et à ma gauche, le nynorsk, tiré des dialectes. Ce qui donne concrètement : les Norvégiens parlent leur dialecte et écrivent dans l'une des deux langues officielles. Plus concrètement encore, 85% de la population utilise le bokmål, je vous passe les détails sur le pourquoi du comment, et c'est cette version du norvégien qui est enseignée aux étrangers. Cela étant, l'ISS propose 3 semaines d'initiation au nynorsk pour comprendre ce que c'est que ce machin. Je me suis dit que ça pouvait être funky et ça l'est dans la mesure où mon prof est probablement l'un des êtres les plus déjantés de la création.

Les deux langues écrites sont largement intercompréhensibles, mais quand même. Par exemple, si je veux dire "je viens de Norvège et je ne sais pas comment tu t'appelles", en bokmål ça donne "jeg kommer fra Norge og jeg vet ikke hva du heter", et en nynorsk, "eg kjem frå Noreg og eg veit ikkje kva du heiter". Histoire d'en rajouter une couche, je vous dirai qu'en dialecte de Stavanger, ça s'écrirait "eg kommer fra Stavanger og eg vet ikkje kva du heter". Mouahah.

A part ça l'ISS, comme son nom l'indique, c'est vachement international. Ainsi, dans mes classes, j'ai des gens qui viennent : des US, du Honduras, de Géorgie, d'Azerbaïdjan, d'Inde/Norvège, du Japon, de Palestine, du Maroc, d'Algérie, d'Allemagne, d'Autriche, d'Ecosse, de Russie, de Pologne, de Serbie, de Lettonie, de République Tchèque, de Hongrie, de Grèce et du Ghana.
Sans compter les autres nationalités que j'ai pu rencontrer au cours des différents trucs organisés par l'ISS : Moldavie, Kosovo, Slovaquie, Slovénie, Espagne, Italie, Afrique du Sud, Malawi, Burundi, Irak, Ouzbékistan, Iran, Canada, Kazakhstan, Kirghizistan, Indonésie, Pays-Bas, Birmanie, Bangladesh, et j'en passe. Au final, dans le lot des quelques 600 étudiants de l'ISS, seuls 3 Français se baladent, c'est la revanche du séjour Erasmus ! C'est vrai quoi, c'est plus agréable de s'entendre dire "oh, tu es la première Française que je rencontre, c'est trop bien !" plutôt que "putain, encore une Française, mais y'a que ça ici, ça et des Allemands..."
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