Révélation de ces derniers jours : non seulement je m'accommode fort bien du froid (comprendre : températures négatives. Sinon ça ne compte pas), du gel et de la neige, mais en plus j'aime vraiment ça.
Alors, peu importe ce que j'ai pu dire en mars dernier, à propos de l'hiver trop long et de la neige reloue à la fin et moche quand elle fond. Mieux vaut pour moi tous les hivers glaciaux du monde qu'un endroit où la température ne passe jamais sous la barre des dix degrés.
Bon, cela dit, l'été à 25, je ne crache pas dessus non plus. Mais restons saisonniers : la neige c'est gazou et puis c'est tout, même si c'est casse-gueule quand ça gèle et que c'est beaucoup moins glamour quand ça fait trois mois qu'elle est au sol.
Je me faisais cette réflexion tout à l'heure dans le tram. Je rentrais des cours, la tête un peu pleine, avec au creux du ventre cette petite déprime passagère qui me prend de temps à autre à la faveur d'un ciel bas et d'interrogations existentielles en file indienne. Niché dans les plis de ma veste, Podi-bis s'est alors fait tout câlin en optant pour une chanson de Saez qui collait à pic. Ronrons de délectation tandis que, pour couronner le tout, je crois voir trois flocons. Gnuuup, je sors mes yeux de leur contemplation du charmant monsieur d'en face et les tourne vers les pelouses du campus et leur panorama Moucherotte-Bastille-Saint Eynard*, à la recherche d'autres machins blancs virevoltants, des fois que je n'ai pas rêvé ou que ce ne soit pas du pollen (ah ben le pollen de décembre, redoutablement allergène, 'tendez!). Alors, au fur et à mesure des arrêts égrainés par la madame du tram, la tendance se confirme et les trublions blancs se font de plus en plus nombreux, volant dans un sens, repartant dans un autre, s'engouffrant dans le tram en même temps que des passants pressés d'y échapper. Le nez collé à la vitre, j'admire le spectacle, laissant loin derrière moi les petites boules de tracasserie, aidée en cela par Podi-bis qui continue à bien remplir son office musical.
Et je me rappelle le 14 décembre 2009, dernière soirée avant le retour de Marie en Suisse, à l'occasion de laquelle nous avions fait un barbecue avec Marie, Min, Olav, Aude, Melvin et Adrien, faisant cramer nos saucisses en regardant la neige tomber sur les toits de Oslo. D'ailleurs, cette neige allait ne plus fondre pour les quatre mois à venir, mais ça, nous le savions pas encore. Au retour, j'étais rentrée à pied avec Aude et Melvin, 1h de marche par -10 degrés à galoper au milieu de la neige, des maisons de père noël et des marchés de sapins de noël. Décembre à Oslo fut de toutes façons, très probablement, mon meilleur moment là-bas, période de vacances, de certitude de prolonger mon expérience norvégienne d'un semestre, de neige, de chocolats chauds, de kitchen party dans tous les sens et de "julefest" (jul = noël).
Et ce soir ? Pour l'heure, je suis douillettement calée dans ma chambrette, avec Rodrigo y Gabriela en fond sonore et un bol de thé au miel en fond gustatif, m'organisant pour aller boire un coup avec Nessa avant qu'elle ne reparte au Canada (juste pour les vacances, gazou !), et ce en attendant que ce ne soit l'heure d'aller chez Rémy, Maxime et Tanguy pour notre mardi soir traditionnel. Pendant ce temps, la neige tombe toujours. Comme quoi, la vie, c'est très gazou.
*pour les non-initiés, ces noms sont ceux de montagnes visibles depuis Grenoble
mardi 14 décembre 2010
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