jeudi 29 avril 2010

Des aléas de la communication dans une langue étrangère - part II

En ce moment, sur les vitrines de tous les 7 eleven de Norvège, vous pouvez admirer ceci :

C'est beau, non ?

Des aléas de la communication dans une langue étrangère

Certes, je commence à bien me démerder en norvégien : maintenant, je passe des coups de fil sans problème (les recevoir restant une autre histoire) et j´ai même fait un exposé de 45 minutes sur les droits de l´homme lundi dernier.

N´empêche, ya quand même des fois où ça bugue et aujourd´hui est une journée à bug :
- déjà, je me suis rendu compte que, depuis le début, à chaque fois que je demandais l´heure à quelqu´un ou que je demandais à quelle heure quelque chose allait se passer, je demandais en fait quel type de montre avait la personne en face de moi. "Klokke" signifie en effet à la fois montre et heure, et pour demander l´heure on est censé dire "Hva er klokka ?", mais la tentation est grande de dire "Hvilken klokke er det ?" puisque normalement, "quel" se dit "hvilke". Faut pas chercher, c´est comme le "comment t´appelles-tu ?" qui devient ici, littéralement, un "quoi t´appelles-tu ?" (Hva heter du?). M´enfin il semblerait que ce soit une faute assez répandue chez les estrangers.

- tout à l´heure, un gugus inconnu a débarqué au bureau. Il vient vers moi pour me serrer la main (jusque là, normal) et commence à me débiter un machin incompréhensible. J´ai tenté de répondre par un vague "euuuuuuh, jeg vet ikke" ("je ne sais pas"), ce qui a aussitôt provoqué le fou rire de l´assemblée (comprendre : le gus en question, Inge, Camilla et Lori-Ann). C´est qu´il venait de me dire son prénom...

Que je n´ai toujours pas compris, d´ailleurs.

mercredi 28 avril 2010

Au Rémy Tranquille

En matière de titre, j'ai hésité entre ça et "bienvenue chez Ikea", puis je me suis dit que à tout seigneur tout honneur, d'autant que ledit seigneur avait exhibé son t-shirt "20 ans, papinot et alors ?" et râlait contre les adoucissants qui ont une tête de lessive le jour où je suis arrivée. Mais je persifle, je persifle, et le Rémy 4000 est un outil fonctionnel qui a su remplir ses promesses. Espérons que la Quiche 2000 fera de même en juin à Stavanger, si le Rémy 4000 survit à ses 16h de train. De mon côté, j'ai préféré prendre l'avion et suis finalement arrivée sans encombres à Uppsala.

Uppsala, c'est :
- à 60 kilomètres au nord de Stockholm (oui, on est en Suède, et non, ils n'ont pas l'euro, pas plus que les Norvégiens, même s'ils sont dans l'UE. Ah, c'est que le Suédois est subtil. D'ailleurs, sa langue est très proche de l'allemand mais on ne dirait pas comme ça parce qu'il la chante en roulant les "r". Bon, ok, si je pars par là, le Norvégien aussi est subtil)
- 130 000 habitants, dont 40% d'étudiants
- la 1ère fac historique de Suède (et de Scandinavie, en fait)
- et le 1er archevêché du pays

Du coup, il y a 2 choses particulièrement remarquables pour le touriste qui débarque à Uppsala : le nombre de vélos (mettez un étudiant sans le sou dans un pays plat comme celui de Brel, mélangez et vous obtenez des êtres à 2 roues) et la cathédrale :

C'est cette demeure bâtie à la gloire de Dieu qui m'a inspiré l'expression "ça claquouille du cake". Amen. Un arrêté municipal stipule qu'il est interdit de construire des bâtiments plus hauts que la cathédrale, et je pense qu'il devrait y en avoir un autre pour interdire ça :

Non mais c'est vrai quoi ! On déambule dans des travées super chouettes, on admire les tombeaux de Saint Eric et Carl Von Linné, et tout d'un coup, on débarque sur quoi ? Une croix digne des Bee Gees ! Alors, ok, John Travolta est à tomber dans Saturday Night Fever, m'enfin je ne vais pas lui coller Jésus sur sa piste de danse... Breeef.

Sinon, la Suède environnant Uppsala peut se résumer entre deux mots : flotte et forêts. La preuve en images :




J'ai pu le constater au cours des kilomètres de vélo que nous avons faits, et ce grâce au sponsoring de Manu, qui, parti admirer les sous-marins à Göteborg, a eu la bonté de me laisser les clés de son biclou.
Du coup, jeudi fut l'occasion d'un pédalage intensif. Ça va que le Rémy 4000 s'arrête tous les 10m pour prendre des oiseaux en photo ("Oh, regarde, une oie ! Mais si, là, à côté des chevreuils !" - "où ça, des chevreuils ?"). Le vélo, j'aime bien, mais ça fait mal au cul. Vendredi fut passé à faire trempette dans la neige à la recherche du lac qu'on ne trouva pas mais c'était bien quand même.

Samedi, Stockholm, photos dans le post suivant.

Et dimanche, balade à Gamla Uppsala, en compagnie d'un Manu entre temps revenu. Instant culturel : Uppsala a d'abord été construite sur ce site, aujourd'hui un peu à l'écart de la ville (Gamla = "vieux" en suédois). Du 4ème au 11ème siècle, c'était l'un des principaux carrefours commerciaux de la Scandinavie, ce qui en fait aujourd'hui une mine d'or archéologique. Le cœur de la ville s'est déplacé au 13ème siècle, au moment où on a reconstruit la cathédrale parce que l'ancienne ne ressemblait plus à rien. Et donc, aujourd'hui, à Gamla Uppsala se trouvent une petite église, un musée consacré à l'histoire du site, des gens faisant leur jogging et puis ça :


Ce sont des tertres funéraires datant des 5ème et 6ème siècles, avant l'époque viking, donc. Nous a vu des photos d'archive montrant que les gens faisaient du ski dessus avant, mais maintenant, ils sont gentiment délimités par des barrières. Que nous avons tout aussi gentiment suivi avant d'aller manger du coq au vin (sauf que c'était du poulet) chez Manu. Oh yeeaaah...

Je suis encore en vie

... même si ça s'est pas trop vu ces derniers temps, pas sur ce blog en tout cas. Mais spa ma faute, c'est le volcan. A cause de lui, Titi et Ruru, venus me rendre visite 3 jours avant qu'il ne se réveille, ont pris une semaine de rab en Norvège, et les temps de visites ne sont pas propices au blogage. Cela dit, même sans l'Eyafjöll (fjöll qui est devenu fjell en norvégien, comme quoi, la vie c'est fou. Ah, et ça veut dire "montagne"), je ne suis pas sûre que j'aurai été plus active : mon frère était censé débarquer la semaine dernière. Manque de bol pour lui, il était du mauvais côté de la mer du nord.

Tout ça pour dire qu'il faut que je poste mes photos de Suède, celles de notre balade au Preikestolen et celle de Stavanger au mois d'avril. Sous le soleil, elle claquouille du cake cette ville, et, au-dessus de 10°C, c'est le printemps : on sort les stands de touristes, tout le monde bouffe des glaces et les filles s'habillent encore plus court le samedi soir si elles peuvent. Oui, parce que le samedi soir, c'est le bal des putes ici. Vraiment. Depuis le temps, je ne fais plus gaffe au look norvégien de tous les jours, entre blonde décolorée portant tunique large, leggin et converses et mec arborant bonnet de laine, planche de skate et jogging. Mais le samedi soir, c'est un autre niveau et c'est assez terrifiant. D'ailleurs, je me demande vraiment pourquoi les Françaises ont la réputation d'être des filles faciles... nous, au moins, on porte plus de 3 cm de tissu quand on sort !! Enfin, le plus révoltant, à la limite, ce n'est pas tant le niveau de nudité de la Norvégienne moyenne le samedi soir. C'est plutôt que, voyez-vous, on sent qu'elle veut être classe, sauf que c'est un échec total. Anyway.

Pour continuer dans la série des curiosités vestimentaires locales, je voulais vous parler de ceci.
Je n'arrête pas de voir des jeunes portant ces salopettes (ou les mêmes en bleu) dans les rues en ce moment. Mon optimisme se refusait à y voir une nouvelle mode norvégienne (ce que j'avais des raisons de craindre puisque je croise également plein de gens portant ça), et Christian a fini par m'expliquer de quoi il retournait. En fait, ces pantalons salopettes s'appellent des "russ" (russer, même, puisqu'il y en a plusieurs) et ils sont portés par les lycéens qui passent l'équivalent norvégien du bac. Donc, pendant 3 semaines, ils font la fête et se trimballent avec ce truc. Ce rituel pro-exam prend fin le 17 mai, jour de la fête nationale. Bon, ce qui me dépasse encore dans le concept, c'est que ça se déroule AVANT l'exam. Mais à part ça, je trouve cette idée plutôt cool. Ça donnerait presque envie de passer son bac.

Pour continuer dans le "c'est une autre culture", il me faut vous parler des samedis ensoleillés. Samedi = journée shopping, l'occasion de voir tout le bon peuple norvégien en week-end. Ensoleillé = tout le monde dans la rue. Voyez vous, j'ai adhéré il y a peu à un groupe facebook intitulé "you know you've been in Norway for too long when...". Entre autres propositions, il y a notamment le "quand tu te sens coupable si tu ne sors pas alors qu'il fait beau". Et c'est totalement vrai, ce qui nous ramène à samedi dernier : il faisait un temps magnifique et on devait bien être à 15°C au soleil. Du coup, les rues étaient bondées, pleines de gens tenant une glace et/ou une poussette. Avant la Norvège, je n'avais jamais vu autant de poussettes au mètre carré. A 14h30, petit tour au Vinmonopol pour acheter une bouteille de vin juste avant que ça ferme. A la caisse, queue comme à Carrefour un samedi avant noël. Moins de poussettes, tout de suite. Et carte d'identité obligatoire, bien sûr.

Le soir, sortie au(x) bar(s). Bal des putes, ça je l'ai déjà dit. Re-carte d'identité obligatoire pour rentrer dans les bars. Mais alors, là, c'est carrément plus concept : la limite légale pour boire tout alcool est de 20 ans en Norvège mais il y a en fait très peu de bars à Stavanger qui s'y tiennent ; la plupart ont une limite d'âge à 21,22 voire 23 ans, surtout à partir d'une certaine heure. Et j'ai toujours eu du bol avec ces trucs-là parce que je ne me suis jamais fait refouler d'un bar à cause de mon âge. M'enfin, en l'occurrence, c'était l'âge de Titi qui coinçait, et nous nous sommes résignés à aller dans un bar que Fahad savait être ouvert aux + de 18 ans. Nous nous sommes alors retrouvés dans un des endroits les plus abominables que j'ai jamais expérimentés. Entre la musique de merde assourdissante, les filles dansant sur le comptoir à moitié à poil (effet muffin garanti) et les écrans géants derrière le comptoir montrant, eux, des filles anorexiques et vraiment à poil, on a eu la totale (notez au passage à quoi nous mènent ces règles d'âge idiotes : quand tu as 20 ans, tu ne peux pas rentrer dans un bar qui sert autre chose que de la bière mais tu peux par contre aller mater des filles à poil sur écran géant). Du coup, on a attendu que Michìlìn (prononcer Michèle) et Stéphanie nous rejoignent puis on s'est cassé. Stéphanie a refilé sa carte d'identité à Titi, ce qui nous a permis de confirmer la règle qui veut que les videurs ne regardent jamais les photos sur les pièces d'identité. Un jour, faudrait essayer avec la carte de quelqu'un d'un autre sexe, histoire de rigoler.

Je vais m'arrêter là, mais juste un truc avant : j'ai senti que vous vous marriez face à mes 15°C, alors je vais quand même tâcher de me la péter un peu : en ce moment, le soleil se couche à 21h30 à Stavanger (20h30 à Grenoble). Du coup, au moment où j'écris (21h50), il fait encore vaguement jour, malgré le gros temps de merde qu'on s'est payé aujourd'hui. Le plus tripant, c'est quand même Tromsø : la météo norvégienne m'apprend que le soleil s'y est levé à 3h37 aujourd'hui ! (coucher à plein plus tard qu'à Stavanger... pour l'instant). Je vous en reparlerai en juin...

Les photos viennent bientôt, promis !

mercredi 7 avril 2010

Ha !

Héhé, ça y est, c'est officiel, la durée des jours est désormais plus longue à Stavanger qu'à Grenoble.

En effet, météo France me dit que le soleil s'est levé à 7h06 ce matin dans mes chères Alpes et devrait se coucher à 20h11, tandis que son équivalent norvégien m'apprend que le soleil a pointé son nez à 6h47 à Stavanger et devrait repartir à 20h32.

Et ce n'est que le début. L'heure de la revanche a sonné...

lundi 5 avril 2010

Ca, c'est fait.

Voilà, ça y est, c'est dit, je retombe en enfance. Parce que 2+2=4, comme 4/4 ou fjerde i fjerde et parce que ça rime presque avec Pâques. Née un lundi de Pâques, je profite de ce jour saint, 22 ans plus tard, pour me demander : qu'ai-je donc tant fait depuis l'an dernier ?

Ma 22ème année avait commencé blottie au K'fée des Jeux et s'est terminée par une journée dorée sous le soleil de Stockholm samedi dernier. Entre-temps, je peux dire que j'ai :
- bouclé et soutenu un mémoire
- découvert l'Irlande, la Norvège et la Suède (et redécouvert Copenhague)
- franchi le cercle polaire
- rencontré et noué des amitiés avec des gens venant littéralement des 4 coins de la planète
- appris à parler norvégien
- renoué avec le célibat
- réalisé enfin mon souhait de faire quelque chose pour Amnesty
- décidé de faire une licence d'islandais
- été définitivement conquise par la Scandinavie

Pas mal, non ?
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