mercredi 2 décembre 2009

Au-delà du cercle polaire : le jour où on l'a réellement passé.

(Oui, jusque là je faisais de l'esbrouffe, parce que Trondheim reste dans la partie sud de la Norvège)

Je m'en vais vous raconter les 24h (terme plus approprié que "jour", en fait. Pour 2 raisons : on a dormi entre-temps ; la notion de "jour" ne veut plus dire grand chose passé une certaine latitude) que nous avons passées entre Trondheim et Bodø. D'abord, un aperçu des paysages côtier du Nord-Trondelag :




Alors que le soleil était déjà bas, on a eu le droit à L'éclaircie du jour :


Après cette émotion forte, j'en ai procuré une autre à Aude en m'exclamant subitement, comme je sais si bien le faire : "Oh, un chameau !" N'empêche, j'avais raison, non ?


La nuit a fini par tomber, assez rapidement m'enfin ce n'était que le début, comme vous allez pouvoir le constater ensuite, et l'imagination va assez vite, sur un bateau de croisière dans le noir, en particulier lorsque vous sortez sur le pont et que vous vous heurtez à un vent décornant les bœufs (quand je dis "se heurter", il faut le prendre presque au pied de la lettre, j'en ai vraiment chié pour ouvrir la porte). Donc, à défaut de voir des icebergs, on a "chanté" le générique de Titanic et entrepris de réviser nos classiques :

Melvin prenant les photos, j'ai dû assumer va virilité pour incarner Jack. Si vous n'avez pas reconnu, je ne vous en voudrai pas.



Après ce grand moment de solitude, nous avons accosté à Røyvik où nous avons dit au revoir à notre copain du bateau, un vieux monsieur parlant norvégien avec un accent improbable et qui avait entrepris de nous raconter une histoire d'hélicoptère sans qu'on comprenne bien pourquoi... sans qu'on comprenne tout court, en fait. Il y avait toujours autant de vent à Røyvik, et c'est à ce moment-là que j'ai appris une leçon de vie : c'est super dur de faire des photos face au vent mais c'est marrant :


Suite à cela (1h ? 3h? 10? Comment se repérer dans le temps lorsque le jour dure si peu ?...), nous avons profité du vidage progressif du salon panoramique et du picotement de nos yeux pour aller se coucher. Pourquoi le salon panoramique ? Parce qu'il est moins éclairé que le reste du bateau. Et franchement, on a trop bien dormi. D'ailleurs, je trouve qu'on a la grande classe :


Le réveil était mis à 8h dans l'espoir de voir le bateau passer le cercle polaire. Je dois dire que j'ai dormi jusqu'à 9h en me disant qu'ils l'annonceraient bien, de toutes façons. En fait, non. Et quand nous sommes allées demander à la réception si on avait passé le cercle polaire, la nana nous a répondu, d'un ton antipathique qui collait à merveille à son look de nageuse est-allemande : "Ja". Nous en avons conclu qu'elle ne nous aimait pas.

Cela dit, les paysages étaient gazou donc j'ai assez peu pleuré le passage nocturne d'un cercle qui de est toutes façons virtuel :


Il faut nous imaginer, bavardant tranquillement autour de notre table de petit déjeuner, puis s'exclamant d'un coup : "putain, mais c'est trop beau !" et laissant tout en plan excepté les appareils photos pour se ruer vers le pont ou la vitre panoramique la plus proche. Autant vous dire qu'on l'a fait plusieurs fois lors du trajet.



Ensuite, le bateau est arrivé en vue de Bodø. Toujours autant de vent avec de la pluie en prime. Du coup, j'ai trouvé sur le moment que ça donnait presque une ambiance impressionniste au tableau :


Quand on est arrivé à Bodø, le temps était toujours aussi merdique et je pense d'ailleurs que c'est le moment du week-end où la météo a été la plus pourrie. Ça tombe bien puisque Bodø est également la ville la moins intéressante du trajet. La première question qui m'est venue à l'esprit fut : "comment se fait-il que cette ville fasse autant bled minuscule alors que 45 000 personnes y habitent ?!". On avait effectivement vraiment l'impression que tout était concentré sur 3 rues. Ensuite, il s'est avéré que la ville est étalée autour du port, en fait. Tout s'explique. En attendant, nous avions 3 heures à tuer et c'est une chance que le bateau ait accosté ici à 12h, nous avions au moins de quoi nous occuper. Nous avons donc entrepris de chercher où nous restaurer et, sur les conseils du guide Michelin, nous avons visé le Kaffe Kafka. "Pas cheer", bon manger, bonne ambiance..." Je ne sais pas si le tenancier est un cousin du gars qui a écrit le guide ou si on s'est trompé d'endroit, toujours est-il qu'on la cherche encore, la nourriture à 90 couronnes maximum. C'était plutôt le prix minimum, et payer 130 couronnes (15 euros) pour un burger, si bon soit-il, non merci.. Finalement, à force d'errer, on a fini par retourner au centre commercial, qui semble être le cœur de la ville et nous avons atterri là :


Ça peut sembler cliché mais ma pizza m'a coûté 90 couronnes, donc si par hasard vous vous retrouvez à Bodø, oubliez le guide Michelin !

Sur ces découvertes fascinantes, nous avons poursuivi notre voyage vers les Lofoten.

3 commentaires:

  1. Ton chameau ressemble fort à un chapeau qui aurait mangé un éléphant.

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  2. Alors là, franchement, je ne saisis pas. Tu m'aurais dit un serpent, à la rigueur... Je m'en vais soumettre ta proposition à Aude pour voir ce qu'elle en dit. Parce qu'au moins, elle a compris, quand elle a vu le caillou, pourquoi j'avais parlé de chameau. Na.

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  3. Nan mais ce que l'histoire ne dit pas, c'est que le bon Saint Exupéry gardait toujours sur lui une provision de fine en cas de besoin.

    D'où les hallucinations, etc...

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