mardi 8 décembre 2009

Décembre à Oslo

Décembre à Oslo, ce sont d'abord les examens, ie boulot. Rien de bien original, si ce n'est l'organisation de l'examen en lui-même, amusant ballet oscillant entre strictes formalités et arrangements au ton beaucoup plus "bonne franquette". Ainsi, les copies sont anonymes, et cela est assuré par un numéro de candidat, différent pour chaque examen, numéro qu'on ne peut avoir qu'en allant sur notre Studenweb grâce à notre mot de passe. L'examen commence à l'heure pile. Le stylo bille est de mise car les candidats doivent écrire sur du papier carbone, afin que 3 exemplaires de la copie soient disponibles : un pour chaque correcteur et un pour l'étudiant. Donc, stylo bille mais aussi ratures, adieu le mythe de la copie intacte ! A côté de ça, pour le partiel de Gender Equality, j'ai eu mon numéro de candidat au secrétariat où je suis allée récupérer le sujet (c'était un examen écrit à faire chez soi), numéro que j'ai vaguement griffonné sur un bout de papier, j'aurais tout aussi bien pu me planter et noter celui de quelqu'un d'autre... Et lors du partiel de Scandinavian Welfare State, la prof qui vient me voir pour me dire "don't spend too much time looking for words in the dictionnary. If you don't know a word, just write in French, I'll say to the other examiners that I have to correct your copy" (elle maîtrise le français). Bonjour l'anonymat...

Décembre à Oslo, c'est aussi noël. Et autant le dire tout de suite : noël, c'est sacré et tout se décline à l'envie selon ce mantra pour l'occasion. D'ailleurs, le marketing ne recule devant rien, jugez plutôt :

(Précision pouvant s´avérer utile : joyeux noël se dit "god jul" en norvégien - et aussi en danois et en suédois, d´ailleurs.)

Plus intéressant, nous sommes allés dimanche dernier à l'illumination du sapin de noël en ville. C'est une tradition du premier dimanche de l'avent. D'ailleurs, je ne sais pas pourquoi je dis "du" sapin de noël, parce qu'il y en plein partout en ville. M'enfin nous, on était au pied de celui qui a été installé devant la fac de droit :

Comme vous pouvez le constater, il y avait du monde. D'ailleurs, quand je dis "nous", ce n'était pas un comité restreint, je crois que presque tous mes amis du cru y étaient, à l'exception d'Auguste.
La cérémonie a commencé à 17h par des discours et par l'illumination. Je n'ai pas tout écouté attentivement, seule chance pour moi de comprendre ce qui se racontait, m'enfin le peu que j'ai suivi parlait du fait que malgré la crise, les Norvégiens étaient toujours autant bisounours s'agissant de noël (je n'ai pas dit que je garantissais la traduction littérale), que noël c'était gazou mais qu'il ne fallait pas oublier les problèmes du monde pour autant. Ah, et il y a eu aussi des discours sur Jésus. La Norvège est un pays protestant et l'affiche. L'occasion pour Rachel de nous apprendre que le maire de Montréal avait voulu interdire les sapins de noël dans sa ville il y a de cela quelques années, au motif qu'ils étaient un symbole de la religion chrétienne, allant en cela à l'encontre de la liberté de religion. Je ne suis pas sûre qu'interdire la burka (ou les minarets) soit la meilleure idée qu'on ait eu ces dernières années mais je suis certaine que trop de multiculturalisme tue le multiculturalisme. Mais je m'égare. Après les discours, les chants. La Norvège étant le paradis des enfants nous avons commencé par la chorale des enfants :


Ensuite, enchaînements de chants traditionnels repris en chœur par la foule, jusqu'au moment où le monsieur-qui-parle-dans-le-micro a demandé à la populace de se tourner vers le sapin. Nous avons alors commencé à faire des rondes autour du sapin tout en chantant, comme ça :

Quand je dis "nous avons chanté", je suis un peu hâtive puisque je n'étais en fait pas incluse dans le nous. Oui, je ne maîtrise pas les chants de noël norvégiens. Étonnant, hein ?
C'était assez drôle, parce que notre joyeuse bande d'étudiants étrangers ne comprenait absolument rien à ce qu'il se passait, donc on se contentait de suivre le mouvement, ie : changer de sens quand les autres changeaient de sens. Le moment caustique est arrivé en même temps que les chansons impliquant des gestes. Il y en avait une, notamment, basée sur le principe : "aujourd'hui c'est lundi on fait la vaisselle (mouvement de vaisselle)" - refrain pendant lequel se remet à marcher - "aujourd'hui c'est mardi on coupe du bois" - refrain pendant lequel on se remet à marcher mais dans l'autre sens - etc. On s'est senti bien con et on s'est bien marré. Benjamin a failli m'arracher un bras ("atta, je remets mes gants" - "ça repaaaaart !") et on s'est rendu compte qu'on était nul en devinettes (machine-de-sciencespoParis : "je crois qu'on trie les haricots là" - Aude-de-Lyon (oui, il y en a 2) et moi : "non, ils viennent de dire "vaske opp", ça veut dire "laver la vaisselle"). C'est ainsi que j'ai pu me payer l'un des fous rires les plus mémorables de ma, pour l'instant courte, existence.

Et enfin, décembre à Oslo, c'est aussi l'hiver. Quand même. La neige se fait un peu désirer, je dois dire, m'enfin on en trouve quand même sur les hauteurs. Et ça sous le soleil (quand il y en a), ça claque :

Bienvenue à Oslo, capitale de la Norvège...

Il y a quelques jours, je m'en suis allée faire un tour vers Sognsvann. Le lac commençait à être gelé, mais pas assez pour patiner dessus, hélas. Tout autour, plein de neige et des Norvégiens qui font leur jogging, imperturbables. Je me demande comment ils font pour ne pas se vautrer parce que ça glisse, quand même. Après ce petit tour, j'ai étrenné mes patins sur la glace du terrain de foot de Kringsjå, reconverti pour l'occasion. A côté de moi, une bande d'ado jouant au hockey et un papa avec ses deux enfants : le plus petit dans le porte-bébé, le plus grand, 5 ans à tout péter, jouant au hockey avec papa. Bienvenue en Norvège...

2 commentaires:

  1. Comment il se porte, le troll de Sognsvann ?

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  2. Probablement mieux que jamais, vu la dose de nuit qu'on se paie en ce moment !

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