Je ne voulais rien faire samedi soir. En fait, je voulais juste dormir. Et puis Marie a eu 24 ans.
24 ans qu'elle s'était décidée à fêter. Or, il s'avère que Marie est une de mes colocs. Conséquence : à l'eau, les plans de sages résolutions pour samedi soir. Et commença ainsi une des soirées les plus drôles de mon existence.
Au début, rien que du très classique : bières et barbecue au soleil en papotant gentiment avec le voisin. Et puis, la soirée suivant son cours, vint l'interrogation existentielle : "skal du til byen ?" "tu vas au centre ?", interrogation à laquelle j'ai fini par répondre de façon positive (tant qu'à ne pas tenir ses belles résolutions, autant y aller jusqu'au bout !), en m'engouffrant dans un taxi en compagnie de 2 jeunes gens qui me dirent qu'ils comptaient aller au Martinique. Comprendre : un bar dans le quartier de Storhaug. Bon ben ok. Mais je ne suis finalement jamais rentrée dans ce bar et c'est là que ça devient marrant.
Tout ça à cause de ma carte d´identité. C´est toujours elle que je montre à l'entrée des bars (ici, les contôles sont systématiques) et j'ai donc déjà eu plusieurs fois droit à des "tu parles français", "je ne parle français" (héhé, typique ça : les estrangers ont du mal avec la double négation, mais au lieu de garder le "pas", il garde le "ne". Rajoutez à ça l'accent et le ptit nez en trompette classique des Norvégiens et vous aurez un résultat soooo cute), mais samedi, ça a été: "oh, tu es Française ? Elle parle français!", et le videur d'accompagner la geste à la parole en me désignant la femme à qui il parlait. C'est ainsi que je me suis retrouvée à causer avec une Norvégienne prof de français dans le collège à côté de chez moi et qui a habité 3 ans à Nice quand elle était plus jeune. Ca devait faire 20 minutes qu'on parlait quand quelqu'un me dit "hey, but you're from Amnesty! Come with us, we're going downtown!". Je venais de tomber sur le pote de Inge qui s'obstine à me parler en anglais alors que j'ai déjà dû lui dire 30 fois que je pouvais parler norvégien. Inge était justement devant, en train de tituber. Le temps que je le rejoigne, je suis tombée sur Ine et Tonje qui sortaient de je ne sais où. Et plus loin, Kristina en train de causer avec Morgan, l'Américain du Minnesota. Toute la tribu ou à peu près, en gros. Sauf que Ine, Tonje et Kristina venaient elles aussi de tomber par hasard sur Inge and cie.
Et me voici donc à marcher en leur compagnie en direction des rues des bars. En 5 minutes, Kristina a dû perdre sa pompe au moins 10 fois, Inge s'est pris un ou deux poteaux, j'ai dû dire au moins 15 fois que c'était veldig morsomt (trop drôle) pendant que Tonje criait qu'on devait absolument aller au backstage. Du coup nous sommes allés au dit Backstage. Kristina et Morgan ont très vite disparu, depuis le temps qu'il lui tournait autour, et Inge a commencé par acheter 3 bières. "Pour qui?" - "Ah ben tiens, prends-en une." Ils me font marrer, ces Norvégiens, quand même : autant c'est chacun sa bouteille quand il y a une soirée chez quelqu´un, une habitude qui me saoule je dois dire (haha), autant ils peuvent se montrer très prodigues au bar et/où dès qu´ils ont bu. Anyway. le temps que je la finisse, Inge se faisait virer du bar, son pote avait disparu et Ine et Tonje rentraient de leur pause clope. A 3h, fermeture, et j'ai suivi les 2 miss chez un de leurs copains pour un "nachspiel" (oui, je l'écris à l'allemande si je veux!), ou, en bon français, un after. Au bout d'une heure, Ine a reçu un texto de Inge lui demandant si elle voulait venir chez lui. Et c´est ainsi que je me suis retrouvée avec 2 chaussures différentes.
Elle ne pouvait en effet pas laisser passer l´occasion, pensez-vous, depuis le temps qu´elle le trouve fort sympathique... Elle m´a donc demandé de faire gaffe à Tonje et est partie. Le fait est que j'avais des ballerines ce jours-là, que elle aussi, que nous faisons la même pointure et qu'elle était ronde comme une queue de pelle. Donc elle s'est planté. (Je donne l'impression que tout le monde était complètement fini ce soir-là ? Ca tombe bien, c'était le cas. A côté des autres, j'avais l'air sobre)
Mais je ne m'en suis rendue compte qu'une demi-heure plus tard, lorsque, après m'être assuré que Tonje voulait vraiment dormir dans la chambre du gars chez qui on était (je ne suis pas sûre que ça rentre vraiment dans la catégorie "faire gaffe à" vu son taux d'alcolémie ce soir-là, mais que voulez-vous...), j'ai décidé de rentrer chez moi. Ce fut donc un retour bicolore.
Le pire, c'est que quand Ine a reçu mon texto lui disant "jeg tror at du har min sko...", elle n'a pas compris et s'est dit que j'avais merdé dans mon norvégien. Nan mais j'vous jure... M'enfin elle a décuvé depuis et nous devrions faire un échange de prisonniers dès demain.
Maintenant, je vais me coucher si vous le voulez bien.
dimanche 9 mai 2010
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