J'avais presque oublié, à force de passer 3 ans dans la même promo dans laquelle on connaît tout le monde même si on ne parle jamais à tout le monde, ce que ça fait de débarquer dans une nouvelle classe où on ne connaît personne.
Ici, le concept de promo est assez limité, je pense, dans la mesure où les étudiants choisissent leurs cours chaque semestre ; il n'y a pas de filière à proprement parler. Je ne pourrai pas vous en dire bien plus, étant donné que les "exchange students" ne sont pas exactement dans le même cadre que les autres. Toujours est-il que j'ai des têtes différentes dans chacun de mes cours, même si certaines têtes reviennent. Donc je serais bien en peine d'appeler ces groupes de gens des "classes".
Mais j'ai aussi un cours qui me prend 6 heures par semaine, j'ai nommé : le cours de norvégien. Ça, c'est ma classe, et même si je suis loin dans le Nord (pas tant que ça d'ailleurs ; en novembre, je devrai aller au-dessus du cercle polaire, mais je vous en reparlerai !), c'est la même chose qu'ailleurs.
Au début, vous ne connaissez personne. En règle générale, je n'aime pas arriver en avance (pour ça que je suis tout le temps en retard, parce que c'est 'achement dur d'arriver à l'heure pile), mais dans un tel contexte, c'est pire que tout. Ça m'est arrivé un jour (sisi), j'avais 5 minutes d'avance et franchement, c'est nul. Parce que c'est l'heure à laquelle il y a encore des tables libres, donc je me suis installée à l'une d'entre elles, plutôt que d'aller m'asseoir à côté de la fille derrière moi qui avait l'air sympa. Les gens sont ensuite arrivés et se sont assis à leur tour. Progressivement, il n'y avait plus de tables libres donc les nouveaux venus ont dû prendre place à côté des autres. Mais toujours personne à côté de moi. Je me suis subitement sentie revenue à ces moments d'enfance où l'institeur/trice/moniteur/trice désignait 2 enfants pour former les équipes ; ma grande angoisse était d'être parmi les derniers, ceux que personne ne veut choisir parce que : ils sont petits et/ou ils ont des lunettes et/ou ce sont des filles (notez d'ailleurs cette absurdité qui consiste à déplorer la présence d'une majorité de filles dans l'équipe à un âge où la différence de force physique n'existe pas, absurdité encouragée par la catégorie d'adulte susmentionnée, qui plus est). Je présentais 2 des critères discriminatoires, donc je vous laisse imaginer que ça m'est arrivé plusieurs fois... surtout les premiers jours, quand personne ne connait personne (raah, ce que j'ai pu exécrer le classique ballon prisonnier du premier jour de colo !). Après, ça allait mieux parce que je savais courir et attraper un ballon.
Bref, back in 2009 (Nouille, si tu me suis...), je divaguais là-dessus, assez déprimée je dois dire, quand la prof est arrivée. Un cours qui commence, c'est la bénédiction, mes cocos, dans ces moments-là. Ironie du sort : c'est ce jour-là que, à la faveur du tea-time (premier du genre), j'ai commencé à parler à 2 filles qui sont désormais mes amies de norvégien. Never despair !(à ce propos, j'ai résolu de rejoindre une association de jeux de société ; ça n'a rien à voir avec ma classe, mais j'ai décidé de remédier à mon manque chronique d'amitié norvégienne, et à ma nostalgie du K'fée des Jeux par la même occasion)
Et donc, 2 mois plus tard, que dire de ma classe ? La même chose que pour les autres :
- Il y a vos amis. Ceux que vous allez voir dès que vous entrez dans la salle pour leur dire bonjour (Hei ! Hvordan har du det ? - Bare bra, og du ? - Bare bra - Hvor var helgen din ? - Veldig godt ! etc., etc.), même s'il n'y a plus de place à côté d'eux. Pour l'essentiel, j'ai nommé Mariam, Pia et Johanna.
- Il y a ceux à qui vous parlez de temps en temps en cours et qui sont peut-être en passe de rentrer dans la catégorie ci-dessus.
- Ceux à qui vous ne parlez jamais mais que vous trouvez sympa quand même. Vous aimeriez bien leur dire "salut ! tu veux être mon ami ?", si ça marchait comme ça dans la vraie vie.
- Ceux à qui vous ne parlez jamais mais qui vous exaspèrent. J'en ai un, notamment, toujours à demander "I have a question" alors qu'il pourrait dire "Jeg har et spørsmål", ça doit être une des premières phrases qu'on a apprises.
- Ceux à qui ne vous parlez jamais et dont vous vous foutez. Sous-catégorie : ceux dont vous venez tout juste de remarquer la présence dans votre classe, au milieu du semestre.
Spécificité de cette classe, quand même : on vient des 4 coins de la planète. Au menu : France, Allemagne (rien de très exotique jusque-là !), Luxembourg, République Tchèque, Estonie, Iran, Pakistan, Chine, Japon, Malawi, Australie, États-Unis. Ajoutons cela de la Finlande, de la Corée du Sud, de l'Autriche, de l'Angleterre, de la Lettonie, du Zimbabwe et de la Pologne dans mon cours de substitution du mercredi, celui où j'allais jusqu'à hier pour pouvoir aller à mon cours de danse africaine (je dis allais parce que les cours de sports sont organisés par demi-semestre). Je pense que, désormais, j'ai rencontré des ressortissants de bon nombre de pays de la planète ! C'est beau la mondialisation...
jeudi 15 octobre 2009
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Ca m'évoque ce séminaire (trépidant au demeurant...) sur la poésie hongroise du XXème siècle où la conférencière déséspérait de trouver dans la salle un francophone pour lire les versions françaises des poèmes.
RépondreSupprimerCela dit, j'aurais préféré refouler le souvenir de ce séminaire, mais j'en parle quand même pour toi, parce que je vois bien que c'est parce que tu n'as pas de commentaires sur ce post que tu te morfonds dans un silence tout ce qu'il y a de minéral.
Je suis bien bonne.
Quand même.
Je trouve aussi. Cela dit, je manque d'inspiration en ce moment. Je pourrai bien vous raconter mes aventures erasmus mais j'ai la flemme. M'enfin, j'ai de la visite cette semaine (Rémy et Ronan, 2 garçons d'un coup, vla qui va faire plaisir à ma ghost roomate si elle se pointe), donc je devrais avoir matière à raconter raconter après ça.
RépondreSupprimerHa si! des aventures erasmus! je veux!surtout en norvégien!
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