NB : ceci est le premier poste d'une (probablement) longue série, car que de choses à dire sur si peu de jours !
Rappel du concept : nous avons pris le Hurtigruten (ou Hurtigruta, ça dépend de si vous le préférez au féminin ou au masculin. Oui, les Norvégiens sont des gens flexibles) de Trondheim à Tromsø pour Melvin et moi, et de Ålesund à Tromsø pour Aude et Marie qui sont parties un jour plus tôt.
Je vous remets une carte de la Norvège, histoire que vous ayez une idée de ce que ça représente. (Ålesund est en plus petit, entre Bergen et Molde)
Cela étant dit, je pense qu'il soit Hurtigruten ou Hurtigruta, ce mot ne doit guère vous parler au premier abord. Donc, pour l'histoire, il s'agit d'un bateau qui va de Bergen jusqu'à Kirkenes (frontière russe) en desservant toutes les villes (et villages) de la côte et ce toute l'année. Les temps d'arrêts dans les villes sont globalement proportionnels à la taille du lieu. Ce bateau est en service toute l'année (merci qui ? le gulf stream, selvfølgelig) et existe depuis un peu plus d'un siècle (1893, me dit le guide). Cela dit, quand je dis "ce bateau", je devrais plutôt dire "cette ligne", car plusieurs bateaux font le voyage. L'aller-retour dure 14 jours. L'originalité de la ligne, c'est qu'il ne s'agit pas uniquement de proposer des jolies croisières hors de prix aux touristes. En fait, sa fonction première était de desservir les villes et villages côtiers afin de les désenclaver. C'est ainsi qu'on a rencontré un gars nous expliquant que son père avait été postier pendant 50 ans sur cette ligne. Et aujourd'hui encore, ce bateau reste le moyen le plus rapide d'atteindre certains villages. Donc touristes et voyageurs quotidiens se côtoient et cela a des retombées directes sur le standing du lieu : ça fait Titanic mais les prix de la cafet sont abordables, ce dernier point étant dû aux subventions que touche la ligne en raison de son statut de transport public. Interessant, ikke sant ? (ikke sant = "n'est-ce pas", une expression que les Norvégiens emploient à tour de bras)
M'enfin transport public ou pas transport public, une chose est sûre : ce bateau est grand. Jugez plutôt :
La bébête comprend 7 étages et un ascenseur pour les desservir. Vous pourrez trouver : au 1er, les cales. Rassurez-vous, je garde le meilleur pour la fin. Au 2ème, des cabines et un sauna (testé et approuvé). Au 3ème, l'entrée (imaginez un hall d'hôtel 3 étoiles et ça devrait le faire) et notre cabine à nous, comprendre : la salle à bagages où sont stockés les sacs des gens n'étant pas censés dormir sur le bateau. Parce que ceux là sont censé avoir une cabine. Mais étant des étudiants peu sensés, nous n'avons pas pris de cabine et c'était très drôle, je vous en reparlerai. Le 4ème n'a pas de cabines mais la réception touristique, 2 salles de conférences, un restaurant avec vue panoramique (ne m'en demandez pas plus, vous devez vous doutez qu'on s'est aussi passé du restau gastronomique à 40 euros le repas), une cafétéria, une salle de jeu, une bibliothèque, une salle avec ordinateurs et des toaleter, lieu important pour les sans-cabines. Le 5ème a le mérite d'être le niveau (pardon : nivå) où l'on a accès à l'extérieur, avec un ponton faisant tout le tour du bateau. Au 6ème, on trouve 2 jacuzzi sur un ponton situé à l'arrière (à la poupe ?), sinon, il n'y a que des cabines. Autant vous dire qu'on n'a pas squatté cet étage bien longtemps. Et au 7ème, d'autres toaleter, un bar, un ponton sur l'arrière et un salon panoramique sur l'avant avec des sièges faits pour s'endormir dedans, tentation renforcée par le tamisage des lumières destiné à permettre de mieux voir dehors. Vla pour le tour du propriétaire.
Quelques images :
Le fameux salon panoramique :
2 peintures, parmi les nombreuses qui décorent le bateau :
La cafétéria où nous passâmes de douces heures... :
Et, détail important :
Voilà donc un rapide aperçu de ce qui a été mon logement le week-end dernier. Je dois dire que c'est assez plaisant de prendre le temps de voyager, la destination compte finalement moins que le voyage en lui-même et cela change de l'avion (que nous n'avons cela dit pas manqué de prendre ce week-end, explosant par-là notre bilan carbone). Et puis on voit l'évolution des paysages, depuis Trondheim, qui reste assez au sud (du cercle polaire, quoi, tss, bande de sarcastiques, vous croyez que je ne vous ai pas vus avec votre sourire aux lèvres ?) jusqu'à Tromsø qui est sous la même latitude que le nord de l'Alaska. D'ailleurs, pour vous donner un ordre de grandeur, il y autant de distance entre Oslo et Tromsø qu'entre Oslo et Rome. Et autant vous dire qu'on se sent très très loin d'Oslo, perdus au milieu des Lofoten et de la nuit. Autant vous dire également que c'est un univers qui m'a fait très envie et que je compte bien y retourner un jour, pour y passer plus de temps. D'ailleurs, pour reprendre une conversation entre Aude et Marie :
Marie : "oué, c'est super pour voyager, mais par contre je ne vois pas qui voudrait venir habiter ici, parce que la nuit tout le temps l'hiver, ça doit être vraiment dur..."
Aude : "Mmm, j'ai bien une idée..."
Et les deux de se retourner vers moi. Le pire, c'est qu'elles ont raison. Je n'aime pas la monotonie des jours toujours pareils (je pense que ça me stresserait, de vivre en permanence sur l'équateur) mais j'aime la neige et les pays du Nord. Qui dit mieux ? (j'attends quand même d'avoir réellement testé avant de me la péter avec ma résistance à la nuit polaire)
jeudi 26 novembre 2009
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Tu ne raconte pas le plus important ! Qu'avez vous mangé ???
RépondreSupprimerLe plus important arrive, t'inquiète, j'ai commencé par poser le cadre ;-)
RépondreSupprimerPour la boustifaille, ma foi, on a mangé des sandwichs le premier jour (et aussi un burger king) et sinon, des trucs achetés à la cafet.