Voilà le fameux message que je vous concoctai quand France Inter m'a interrompue pour m'énerver.
Je voulais en fait vous mettre des photos de notre journée passée à Bygdøy avec Flo. Ça remonte à 2 semaines mais vaut mieux tard que jamais, n'est-il pas ? (= det gjør det ikke ?) Donc, Bygdøy. Il s'agit en fait d'un quartier résidentiel d'Oslo truffé de musées. Quand on y est, on ne se croirait pas dans la capitale de la Norvège, plutôt dans une charmante bourgade pommée, mais c'est normal à Oslo. Je développerai cela plus tard. Il doit donc y avoir quelque chose comme 4 ou 5 musées sur cette seule presqu'île, parmi lesquels le Norsk Folkemuseum (dans les guides français, voir : Musée des Arts et Traditions Populaires) et ... le Vikingskiphuset (littéralement : la maison des bateaux vikings), que Flo tenait absolument à voir parce que... les Vikings, quoi !
Donc nous avons pris le bateau (oui, parce qu'avec la carte de transports en commun, on peut prendre des bateaux pour aller dans les îles du fjord... héhéhé. Mais le bateau de Bygdøy n'est en service que l'été, sinon il y a le bus 30, mais ça fait moins exotique pour les touristes), et nous sommes arrivés sur le quai, accueillis par une mouette qui trônait fièrement pour nous annoncer la couleur. Voyez plutôt :
Puis nous avons atteint le Norsk Folkemuseum, musée en plein air et tellement vaste et intéressant qu'on pourrait y passer la journée. Il s'agit en fait d'une exposition de maisons venant d'un peu tout les coins de la Norvège, et qui ont été démontées puis remontées ici. Il y a aussi des collections intérieures, de costumes, d'appartements... Mais je vais vous montrer tout ça en images.
Nous avons commencé par la stavkirke dont je vous ai mis une photo quelques posts plus tôt. Les stavkirkes, ou églises en bois debout, sont des constructions typiquement norvégiennes, elles ont été édifiées entre le 12ème et le 14ème siècle, si ma mémoire est bonne, et ce sont, à mon avis mais pas seulement, des chefs d'œuvres architecturaux :
(Oui, je sais, y'a des gens devant, mais on fait comme on peut hein... Surtout quand c'est the éclaircie de la matinée et que tout le monde entend en profiter)
Détail :
A l'intérieur :
Après nous être extasiés une demi-heure là-devant, nous avons poursuivi notre visite entre les différentes maisons norvégiennes. Ici, une vue de haut sur un ensemble d'habitations rurales :
Et oui, les Norvégiens aussi, au moins dans certaines régions, ont mis de l'herbe sur leur toit fut un temps. Mais ça fait moins hobbit que les maisons islandaises, je trouve (si vous voulez comparez, je vous renvoie à http://bonnot.laurent.free.fr/jalbum/voyages/2006_islande/)
Pour montrer que j'ai l'air toujours aussi quiche et que la Norvège ne m'aura pas changée :
Ici, une auberge venue du Telemark :
Pour votre culture, le Telemark est une région rural de la Norvège située à l'ouest d'Oslo, en gros, et qui a été idéalisée au XIXème siècle comme étant la meilleure représentante de l'âme norvégienne, amusant pour un pays complètement tourné vers la mer. Et donc, cette auberge, elle est bien mignonne à l'extérieur, mais c'est surtout l'intérieur qui vaut le coup, car les murs sont entièrement recouverts de "peinture à la rose", un truc typiquement norvégien. Il y a des vitres entre le visiteur et les fameux murs, ce qui fut l'occasion pour moi de me marrer un peu photographiquement parlant :
Ensuite, nous sommes allés dans la partie du musée qui reconstitue le milieu urbain des 19 et 20èmes siècles. Voyez plutôt :
Dans ce secteur, notons notamment la reconstruction d'un immeuble d'Oslo avec, à l'intérieur, différents appartement de toutes époques, dont un intérieur pakistanais, illustrant l'importance de cette immigration en Norvège. Et dans, la cave de cet immeuble, il y a une exposition d'objets ménagers, comme des grilles-pains, des frigos ou encore des postes radio. C'est assez génial de voir tous ces vieux trucs à côté des nouveaux et de se dire : "hé, mais... y'avait ça chez ma grand-mère !", ou : "arrg, c'est quoi ce machin ?!" Et donc, là c'est le moment de la photo spéciale dédicace papa :
Mais le choc restait à venir, en particulier pour monsieur Florent qui a un petit côté "c'était mieux avant". Car, voici ce qu'on peut trouver dans les musées aujourd'hui :
Oui, messieurs, mesdames, je vous annonce que les années 80 (la décennie où JE suis née, donc zut, c'était y'a pas si longtemps naméo !) sont désormais suffisamment lointaines pour être exposées au musée !
Passé le choc, nous sommes allés dans la partie qui parle de la culture samie (ou laponne), vous savez, les éleveurs de rennes qui vivent au pays du père noël. Ils sont environ 17 000 en Norvège et ils ont un statut un peu particulier, avec un Parlement à eux, et tout, mais cela ne s'est pas fait sans mouvements socio-culturels, en particulier dans les années 70, et voici une affiche samie qui m'a fait rigoler :
Puis, bien que tiraillés par la fin (enfin... Flo avait tellement été traumatisé par le coup des années 80 qu'il en avait oublié son estomac vide !), nous sommes allés au musée des bateaux vikings, qui expose en fait 3 bateaux retrouvés dans les environs d'Oslo. Le plus incroyable est probablement le drakkar d'Oseberg. Notons d'ailleurs que le terme drakkar n'a jamais été utilisé par les Vikings pour leurs bateaux. Ils parlaient de "skip" (le mot est resté et on l'a même repris en français, j'en veux pour preuve le terme "skiper") ou de "knörr", le terme "drakkar" désignant la figure de proue amovible que les Vikings utilisaient pour effrayer les autochtones, ce qui était efficace semble-t-il.
M'enfin donc, ce fameux bateau d'Oseberg est unique du fait de son état de conservation et du trésor trouvé à l'intérieur. Oui, parce que ces 3 bateaux ont servi à enterrer des notables (une notablesse, même, en ce qui concerne Oseberg) et, comme les Egyptiens, les Vikings pensaient que les appart du Valahala étaient non meublés et qu'il fallait donc expédier le bazar nécessaire (j'espère qu'ils n'étaient pas limités à 20kg, sinon, je te raconte pas les surtaxes)
Chose rare, concernant Oseberg, il a conservé ses jolies proues et poupes :
Autre navire exposé : le drakkar du Gokstad :
Celui-là, il est plus maouss que celui d'Oseberg, qui est un drakkar de fillette : il servait surtout à des promenades de plaisance le long des côtes (le yacht viking, quoi), tandis que celui de Gokstad pouvait prendre la haute mer, et il est probablement de ceux qui ont effrayé nos ancêtres francs-gallo-romains.
Voilou, suite à cette visite bien fournie, nous sommes rentrés à la maison pour manger, et j'ai pu battre à l'occasion mon record niveau repas de midi tardif : 18h !
jeudi 10 septembre 2009
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Tu nous diras quoi qu'on mange en Norvègie un jour ? (Je dis ça parce que j'ai faim. Mais heureusement qu'aucun de mes camarades n'erre ici, parce que ça fait trois jours que j'ai tout le temps faim et que je le fais savoir).
RépondreSupprimerBen en fait, c'est pas bien différent de la France... leur beurre est un peu bizarre, de même que leur lait (parait-il, je ne bois pas de lait). Sinon, niveau fruits c'est baies, baies et rebaies pour les produits typiques : myrtilles, airelles... Mais si vous voulez, je ferai un message spécial "Kro fait ses courses" où je pourrai développer l'aspect bouffe.
RépondreSupprimerBelle collec de téléphones.
RépondreSupprimerY'avait pas de fers à repasser ?
- message anonyme -
Cet article est mal renseigné : nos ancêtres étaient les gaulois, et ne se laissaient pas effrayer pas des étrangers pas de chez nous.
RépondreSupprimer-- re-anonyme --
Bonjour papanonyme (si je ne m'abuse...)! Il y avait des fers à repasser, mais pas en collection comme ça, on pouvait en trouver dans les intérieurs reconstitués.
RépondreSupprimerConcernant les Gaulois, c'est sûr qu'ils ne risquait pas d'être effrayés par les Vikings... ils n'ont pas vécu à la même époque (sauf Astérix, bien sûr, mais lui c'est différent, il résiste à l'envahisseur)
D'ailleurs, je trouve l'expression "gallo-romains" un peu abusive pour le X eme siècle. Il faudrait juste dire Franc, à mon sens.
RépondreSupprimerSi le terme Gaule est encore d'usage (au moins au niveau religieux), on se dirige doucement vers la Francie Occidentale (A l'Ouest du Rhône, le Dauphiné étant compris dans le royaume de Bourgogne, lui même dans la Lotharingie).
Ca va, Kro, c'est pas ésotérique ?
Ouais, mais les populations gallo-romaines présentes avant les Francs, t'en fais quoi ?
RépondreSupprimerElles sont devenues "francs". Acculturation.
RépondreSupprimerCinq siècles après la chute de Rome, ça a eu le temps de passer.
PS : Je me trompe comme un rustaud. C'est quatre siècles.
RépondreSupprimerAh mais atta, moi j'ai appris que les Francs s'étaient vachement fondus dans la populace, faudrait savoir ! Et on parle une langue latine, ou non ? 'Spèce d'ancien régimiste !
RépondreSupprimerOui, d'accord, ils se sont fondus.
RépondreSupprimerMais dès le V eme siècle, Grégoire de Tours écrit "l'Histoire des Francs", pas "l'Histoire des souverains de la gaule qui ont passé le Rhin".
L'acculturation en terme d'identité s'est effectuée par le haut, ce qui fait qu'au bout de quatre siècle, les gens sont au niveau local, de leur coin, et ceux qui ont une vue un peu plus globale se définissent comme francs.
Attention, ils ne faut pas confondre "francs" et "français". Cela n'a pas du tout le même contenu.
Donc, quand les Vikings viennent gaiement piller nos contrées, les pagus qui s'enfuient dans les bois à leur approche sont majoritairement "de leur territoire" en terme de définition. Pour certains, ils sont francs, ou du moins "de Francie". Mais ils ne sont plus gaulois (ou alors ils sont très reculés).
Et sauf dans la péninsule armoricaine, où comme chacun sait, c'est des bretons.
PS : j'ai du mal avec les dates aujourd'hui, le bon Grégoire a écrit à la fin du VI eme siècle.
RépondreSupprimerEt les Normands, c'est des quoi ? Des Francs, peut-être ?
RépondreSupprimerEt tu penses vraiment que mes ancêtres de paysans se définissaient comme Francs ?
Eh oh, deux secondes. J'ai dis "en général, de leur coin". Et les autres, de Francie. Donc tes aïeuls paysans, ils étaient de leur territoire, mais ils n'étaient plus gallo-romains.
RépondreSupprimerEt avant que Rollon y pose ses guêtres, la Normandie faisait partie de la Neustrie.
Donc avant de se faire vendre, les gens de Normandie étaient des Neustriens, des pécores, des gens du coin, voire pour certains des Francs, mais c'étaient plus du tout des gallo-romains !
Pour trouver des gens qui se définissent comme romains à cette époque, il faut se rendre dans l'Empire Byzantin. Là, c'est encore l'hegemonia ton Romaion (ou à peu près).
Mais plus en Francie, après l'an 800.
PS : en plus tu es de mauvaise foi, tu sais parfaitement que les Normands étaient les aïeuls de ces charmants scandinaves que tu croisent dans les rues. ^^
RépondreSupprimerAprès la conquête, les Normands ont vite perdu leur vieux fond "viking" et se sont... francisés.
Remember Hastings.
Je vais te mettre une photo de charmantes scandinaves en hidjab, tu vas si elles sont l'ancêtre des Normandes, mossieur ! Norvégiennes ou Pakistanaises, that is the question, et en tout cas ça me permet de rebondir sur qui étaient nos ancêtres : je ne vois pas en quoi ils étaient plus "Francs" à l'époque des Vikings que franco-gallo-romains puisque d'un point de vue généalogique, y'avait un beau mélange déjà à l'époque et d'un point de vue identitaire, tu l'as dit toi-même, les gens se sentaient avant tout de leur campagne.
RépondreSupprimer(NB pour revenir à ton message initial : je n'ai pas dit "gallo-romains" mais "francs-gallo-romains. D'abord. Même que.)
Quant aux autres qui se sentaient francs, comme tu dis, il me semble que c'était avant tout des nobles. Soit : pas n'importe quelle partie de la population et ce terme "francs" connote une hiérarchie sociale + certainement pas la majorité de la population
RépondreSupprimerD'accord, mais au IX eme siècle, la généalogie, à part si on est noble, les gens s'en balancent.
RépondreSupprimerAlors, s'il est exact de rappeler le mélange des populations, le contexte politique et social fait que parler d'eux comme étant encore des "gallo-romains" me semble inexact.
Il faut mieux se référer, en l'absence de sentiment identitaire "gallo-romain", au cadre politique et structurel qui, lui, est franc.
De plus, l'identité "franque" se diffuse peu à peu, par le haut, à d'autres couches de la population (suivant les régions).